Sukkie &

Hyun Ki

Mi Sun avait reçu un message de Sukkie, bien après qu'elle soit partie. J'avais reçu un message de la même envergure, qui avait attisé l'inquiétude de mon cœur. Si Sukkie en était venue à m'appeler, il avait dû se dérouler des choses terribles. Sukkie ne se serait jamais rabaissée à un tel SOS. J'avais réussi à obtenir des informations, avant de me faire attraper par les médecins, qui m'avaient pris mon portable. Je m'étais levé furieux, expliquant qu'une amie avait besoin de moi, et que je ne souffrais plus. Ils avaient tout d'abord refusé, mais devant mon insistance, il m'avait fait des examens, et avaient reconnus que je pouvais m'en aller, à condition que je revienne le lendemain, faire des vérifications. Ils m'enjoignirent à ne plus oublier mon médicament, et après avoir rassemblé mes affaires, je m'étais enfui, courant à tout vitesse jusqu'à l'hôtel.

La pluie s'était calmé depuis ma crise, et le ciel est bleu. Mais des nuages menaçants semblent venir dans la direction de l'hôtel. Le calme avant la tempête, songeais-je. Je me presse dans les rues, il est près de midi. L'inquiétude me presse, plus que l'heure, et je finis par arriver, haletant, à l'hôtel. Je croise un professeur, qui m'interpelle et me jette des yeux si arrondis qu'ils semblent prêts à sortir de ses orbites. « Monsieur Song ! Il me semble que vous avez beaucoup de choses à me dire ! » Je continu ma course sans m'arrêter, et hurle un: « Plus tard professeur ! J'ai un problème urgent ! »

Il me jette un deuxième regard ahuri, et le temps qu'il m'ordonne de m'arrêter, il est déjà loin derrière moi. Je gravit tous les étages, ouvrant les portes au hasard, gênant certaines personnes, jusqu'à tomber sur un étage ou il y a un silence anormal. Je m'approche d'une porte, incertain, et l'ouvre avec prudence. C'est Sukkie. Elle est encore presque seule, seulement entourée de quelques personnes dont Mi Sun, à qui j'adresse un court regard, avant de me précipiter vers le visage cadavérique de Sukkie. Quoi qu'elle ai pu en dire, je l'ai toujours aimée. D'amour, au départ, d'amitié désormais. Et ses traits déformés par la tristesse me déchirent le cœur. Elle est assise sur son lit, et je m'accroupis devant elle, sans prononcer un mot. Elle ne semble pas prête à décrocher un mot, alors je souffle: « J'ai fait au plus vite. » Je voudrais lui demander comment elle va, mais la réponse s'impose d'elle même. Je voudrais lui demander ce qui s'est passé en détail, mais je ne veux pas la blesser plus qu'elle ne l'est déjà, si cela est possible. J'ai terriblement peur pour elle.

« Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour toi, Sukkie ? » Que va-t-elle dire ? Va-t-elle en profiter pour m'humilier, devant ces personnes ? Me rejeter comme elle a l'habitude de le faire ? Ou est-elle trop faible pour ça ? Prenant les devants, je lui murmure, espérant que personne ne m'entendra: « Sukkie, oublions notre différent durant quelques heures. Pour le moment, il n'y a que toi qui compte. D'accord ? » Je frictionne son épaule et sort brièvement de la pièce, revenant un verre d'eau à la main, lui tendant avec hésitation. « Il faut que tu boives, Sukkie. » Me détachant d'elle quelques secondes, quelqu'un m'explique discrètement la situation, et je jette un regard déchiré vers Sukkie. C'est terrible; Tout ceci est terrible. Je connais l'attachement de Suk Hee pour son frère. Surement la personne la plus importante de sa famille. J'ignore comment elle s'en remettra, que son frère s'en sorte, ou pas. Mais j'espérais avec le plus de force possible qu'il s'en sorte.

PLUSIEURS HEURES PLUS TARD

Tout le monde était parti. Nous étions seuls, et je ne cessais, depuis mon arrivée, de m'occuper du mieux que je pouvais de Sukkie. Je m'asseyais à côté d'elle, sur le lit, sans bien savoir quoi dire.

Recroquevillé sur mon lit, je fermais les yeux, essayant de maitriser mes larmes. L'arrivée de Mi Sun ne me perturba en rien. Elle vint se recroqueviller contre moi, me serrant dans ses bras. Elle aussi était forcément affecté. En tant que cousine. En tant que parent. Je reniflais. Les larmes perlaient et je ne pensais à rien d'autre qu'à lui. Qu'allait-il devenir ? Que devenait-il ? Mort ou pas ? J'avais peur. Je tremblais. Au bout de quelques minutes, il apparut. Hyun Ki. L'ex petit ami se présentait lui aussi. Et surement le nouveau copain de Mi Sun d'après les blessures qui arboraient le visage de Hyun Ki et de Mi Sun. D'ailleurs j'étais limite certaine qu'ils étaient ensemble et qu'il s'est passé quelque chose. Comme moi et Jae d'ailleurs. Deux bonheurs. Un malheur. « J'ai fait au plus vite. » Je renifle et me tais. Je le fixe toujours sur mon lit. Mi Sun s'est déplacé entre temps. Min Ah aussi d'ailleurs. « Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour toi, Sukkie ? » Je me tais. J'échappe un hoquet. Une larme coule sur ma joue. Une énième larme. « Sukkie, oublions notre différent durant quelques heures. Pour le moment, il n'y a que toi qui compte. D'accord ? » Aujourd'hui j'en avais rien à faire de nos différents. Aujourd'hui j'avais juste besoin d'eux. De tout le monde. « Il faut que tu boives, Sukkie. » La chaleur de sa main sur mon épaule me réconfortait. J'étais heureuse pour une fois qu'ils soient tous là.

Au bout de quelques heures, tout le monde étaient reparti. Je leur avait certifié que j'allais mieux. Mais c'était faux et je supposais Hyun Ki de se rappeler que j'étais têtue et bornée pour dire la vérité sur mes sentiments. Car il resta là assis à mes côtés tandis que je refoulais un énième hoquet de pleurs. « Pour... pourquoi tu restes HyunKi ? Tu me détestes autant que je te déteste non ? Enfin... Pourquoi... C'est... Non rien. » Je soupirais. Inspirant doucement en reniflant. « HyunKi... Je suis désolé d'avoir été comme ça avec toi.. Alors que tu es particulièrement gentil avec moi aujourd'hui... » Je souris en coin, m'allongeant sur le lit doucement en me recroquevillant contre mon oreiller. Pourquoi n'avions nous pas de nouvelles ? Pourquoi Mi Sun ne mavait pas parler de sa relation actuelle avec HyunKi ? Devrais-je lui demander... ? « Tu crois que... Tu crois qu'il pourrait être...  » Je grimaçais. Refoulant un sanglot. Et dire qu'il allait devoir supporter ça longtemps.

« Tu crois que... Tu crois qu'il pourrait être... » Allongé sur mon lit, mon oreiller contre moi, je fermais les yeux, visualisant une dernière fois mon frère debout en train de faire le con avec moi. Ces dernières photos étaient les dernières. J'en était certaine. Celle que j'emportais toujours avec moi. Celle qui me portait bonheur. Celle qui me rendait heureuse dans les moments les plus triste, caché dans mon journal intime. Je soupirais rouvrant les yeux. Malgré moi je ne pouvais m'empêcher de penser à lui. Malgré moi il restait dans ma tête, dans mon cerveau, il empiétait mon état d'esprit, mon état physique, mon état tout court. Si il mourrait cet enfoiré, j'irais le déterrer de sa tombe et le secouer jusqu'à son retour. « Aucun de nous ne peut le dire. Tout ce que je peux te recommander, c'est de ne pas perdre espoir. Sans pour autant de pas trop espérer... » Je soupirais. Raison et raison. « Ce genre de situation est tellement compliqué... en vérité, je n'ai rien à te conseiller. Peut-être est-ce mal de ma part. Mais je ne peux pas te bercer d'illusion, ou te plonger dans la tristesse la plus totale. Il ne reste qu'à attendre... je crois. » Je relevais le regard vers lui, croisant le sien. Ca me déstabilisais. « Je ne te suis pas d'une grande aide, malheureusement. J'aimerais te distraire, mais j'ai bien peur que rien ne puisse te distraire de tes pensées. Veux-tu discuter de quelque chose ? » Je soupirais. Parler. Si ca pouvait faire du bien.

Ce qui m'obsédait au plus profond de moi c'était Jae Young. Etrangement sa présence me manquait. C'était son frère qui était là, sa copie conforme, je le ressentais bien. Hyun Ki était mon ex après tout. Ex. Ca sonnait tellement mal. Je me relevais doucement, me glissant vers la tête de lit pour m'adosser au mur en soupirant. Ramenant mes genoux près de ma poitrine, je déposais mon menton sur mes genoux en fermant les yeux. « Parler. Ouais. Ton frère. Par exemple hein. » J'échappais un rire me rappelant cette nuit parfaite dans les bras du frère qui voulait à tout prix me mettre dans son lit. « Etrangement, il a été le premier à venir cette nuit. Ne crie pas hein... Mais... Il a passé la nuit ici, avec moi. Et... J'avais déjà passé la soirée avec lui avant l'appel de Séoul... » Pincement au coeur. « Ton frère est incroyable. Tu le savais ? » J'échappais un nouveau rire. Incroyable dans le sens qu'il obtiens tout ce qu'il veut. Incroyable dans le sens qu'il a réussi à me faire dire la vérité même en étant en larmes, et prête à tout pour rejoindre mon frère. Toute façon j'étais coincé au japon, autant profiter avant de retrouver la dure réalité. « Tu vas explosé de rire mais... Je... J'aime ton frère... apparemment. » Je me cachais presque pour ne pas voir sa réaction.

Elle ne dit pas un mot. Muette, ce qui m'inquiétait d'autant plus. Elle me jeta un unique regard, incertain, avant de se relever et de s'appuyer contre le mur, comme si rien d'autre que ce support ne la soutenait. Elle ferma les yeux, et je fus momentanément soulagé qu'elle ouvre la bouche. « Parler. Ouais. Ton frère. Par exemple hein. » Je tournais un regard étrange vers elle. Je connaissais tout de Jae Young. Et pourtant, je n'avais jamais compris ce qu'il souhaitait de Sukkie. Et je n'appréciais pas ses méthodes. J'avais toujours l'impression qu'il se servait de notre ressemblance pour séduire Sukkie. Jae Young avait plus d'un tour dans son sac. Je le connaissais assez pour savoir qu'il n'aurait pas de scrupule à se servir de nos apparences.

Comme en représentation de mes pensées, elle se mit à rigoler d'une manière étrange. « Étrangement, il a été le premier à venir cette nuit. Ne crie pas hein... Mais... Il a passé la nuit ici, avec moi. Et... J'avais déjà passé la soirée avec lui avant l'appel de Séoul... » Je manquais de m'étrangler tout seul. Si j'étais prêt à écouter Sukkie, j'avais bien du mal à l'entendre faire la chronologie de ce que mon frère et elle avaient pu faire. Je n'étais pas jaloux, mais... qu'auriez vous fait, à ma place ? Vous écoutez votre ex, en larme, vous parler de votre frère avec qui elle a passé la nuit... Personnellement, je trouvais cette situation gênante. Je passais une main dans mes cheveux – comme à chaque fois que j'étais gêné – et passais un bras endolori derrière ma tête, entreprenant de m'étirer. Je ne soufflais mot. Je n'avais rien à dire, sinon écouter, pour l'instant. « Ton frère est incroyable. Tu le savais ? » Cette fois ci, je rigolais. Pas vraiment avec joie. Plutôt jaune. Oh oui, je le savais. Elle pensait me l'apprendre, alors que je vivais avec lui depuis ma naissance ? « Je le sais même sûrement mieux que toi. Si tu savais les tours qu'il a déjà fait... » Cette fois ci, je rigolais vraiment, sans aucun autre sentiment que l'hilarité. Elle riait, elle aussi, malgré la situation, et je me demandais ce qui pouvait la faire rire ainsi. Ses seules paroles, ou des pensées qui trottaient dans sa tête ?

« Tu vas explosé de rire mais... Je... J'aime ton frère... apparemment. » Cette fois ci, je regardais Sukkie avec gravité. Je m'accroupissais face à elle, sérieux. « Sukkie, rends moi un service... Essaye de ne pas te brûler les ailes. » Je me rasseyais. Jae Young n'avait jamais blessé qui que ce soit. Mais parfois, la chute, aussi basse soit-elle, pouvait faire mal, je le savais. Mais, décidant de ne pas céder à ces pensées lugubres, je lâchais avec un sourire: « Mais si jamais tu veux ma bénédiction, je suis là. » Dans un geste mécanique, je triturais la boucle d'oreille qui tenait lieu à mon frère et moi de « lien », et l'enlevait de mon lobe pour observer sa forme cyclique, rêveur. Tant de différences dans deux corps semblables, cela me semblait presque contre nature. Mais mon frère avait toujours été contre nature, songeais-je en riant intérieurement. Je me tournais vers Suk Hee. « Et lui... qu'en est-il de ses sentiments ? » Aucune animosité ni sarcasme dans ma voix. Une sincère curiosité. J'avais depuis longtemps mis le voile sur notre histoire, à Sukkie et moi.

J'étais à peu près sure que HyunKi allait me rire au nez quand je lui ai affirmé que son frère était incroyable et tout ça. En même temps, je ne pouvais dire que la vérité. Jae Young était en mode compréhension instantanée depuis quelques temps. Jae Young appartenait a mon coeur. Et c'était inévitable, seulement... Es-ce que je faisais la bonne chose en parlant de tout ça à HyunKi ? Es-ce que je prenais la bonne décision auprès de Jae lui même ? Tant de questions trottaient encore dans ma tête alors que à des kilomètres de là, mon frère pouvait être en train de crever. Crever. « Je le sais même sûrement mieux que toi. Si tu savais les tours qu'il a déjà fait... » J'éclatais de rire. Et cela faisait du bien. Rire. De bon coeur. Je fixais Hyunki qui riait aussi. « Oh ça je ne doute pas de ses talents... Techniquement ils sont aussi communs que les tiens... Pas jumeaux pour rien vous deux... tout de même. » J'inspirais profondément. L'air était frais, bon, et différent que toute cette journée détestable que j'avais vécue.

« Tu vas explosé de rire mais... Je... J'aime ton frère... apparemment. » J'éclatais de rire quand il me dévisageait presque. « Sukkie, rends moi un service... Essaye de ne pas te brûler les ailes. » Il s'accroupissait devant moi, sérieux. Je ris doucement. Hyunki a toujours eu la bonté de bien faire les choses dans le pire des ordres et en aggravant les choses. Une des qualités que j'appréciais chez lui. Et bien que nous avions eu notre quota d'amourette et autres entre nous, il y a longtemps maintenant, le voir là, parler, rire, cela me rappelait des bons souvenirs. Se bruler les ailes hein. Qu'il ne croie pas que je doute par moment. Qu'il ne croie pas que je puisse être aveugler. Quoi que c'était bien possible. « Mais si jamais tu veux ma bénédiction, je suis là. » Bénédiction ? Et puis quoi, on allait pas se marier non plus. Je faillis rétorquer quand je le vis s'amuser avec sa d'oreille dans ses doigts fins. Je me tus, le fixant, le regardant faire. C'était drôle. Cela me rappelait vraiment trop des souvenirs. « Et lui... qu'en est-il de ses sentiments ? » Je faillis m'étrangler quand il me posa cette STUPIDE question. Stupide pas tellement. Je me rappelais alors la voix de Jae Young qui me disait qu'il m'aimait aussi... qu'il croyait. J'en frissonnais. Le touché de sa peau, de son torse, brûlant instantanément le bout de mes doigts quand je croisais le regard de son propre frère. C'était comme-ci j'avais touché Hyunki, et ça.. Ah moins qu'ils n'aient des différences physiques aussi attrayantes, ce qui était peu probable chez des jumeaux. Je redoutais d'y penser. J'essayais surtout d'éviter de penser à cette nuit. Je pensais à autre chose sans vraiment penser à autre chose. « Pourquoi tu lui demanderais pas toi même ... ? ... Je veux dire... Il me l'a dit... Il m'a dit qu'il m'aimait... Mais on ne sait pas... On... » Bam. Perturbé. Je me mordais la lèvre tandis que je me trucidais le cerveau pour éviter de me rappeler ses baisers fiévreux, la chaleur de nos corps. « Tu sais... Moi même... Je peux pas réellement définir si... Ton frère m'attire. Réellement. Physiquement. Mais affreusement. Si tu savais. On... on s'est embrassé... et... » Pourquoi je lui racontais tout ça ? Hyunki s'en fichait après tout, non ? Je grimaçais. « Enfin j'vais arrêter. On s'en fiche de tout ça, enfin, tu t'en fiches.... »

Elle rigolais franchement et je l'accompagnais avec joie. Qui aurait cru que j'aurais réussi à la dérider dans un moment pareil ? D'ordinaire, elle avait une tête de déterrée dès qu'elle me voyait et voilà que maintenant je lui remontais le moral. « Oh ça je ne doute pas de ses talents... Techniquement ils sont aussi communs que les tiens... Pas jumeaux pour rien vous deux... tout de même. » Je souriais. Naitre et passer sa vie entière avec un être qui était votre égal, ça créait forcément des affinités et des ressemblances, malgré nos distinctions visibles par n'importe qui. Combien de fois nous étions nous glissés dans la peau de l'autre, en usurpant respectivement notre identité? Combien de fois avais-je participé à ses cours de chants sans que personne ne se rende compte de la supercherie, tant je connaissais ses expressions, ses gestes, et ses manières, ses moindres tics, la manière dont sa voix se modelait quand il était gêné, en colère, joyeux ?

« Et lui... qu'en est-il de ses sentiments ? » Car après tout, c'était ça le plus important, non ? Cependant, elle faillit s'étrangler, et je haussais un sourcils. Son regard se voilà et lorsqu'elle le reposa sur moi elle semblait perturbée. « Pourquoi tu lui demanderais pas toi même ... ? ... Je veux dire... Il me l'a dit... Il m'a dit qu'il m'aimait... Mais on ne sait pas... On... » Je rigolais quelque peu. « Oh, ne t'inquiète pas; Une fois rentrée chez nous je vais le cuisiner à ma manière, jusqu'à ce qu'il me raconte tout. Ou du moins ce qui est racontable. » Elle se mordais la lèvre avec violence, et j'eus même peur que le sang ne gicle sous la pression de ses dents. « Tu sais... Moi même... Je peux pas réellement définir si... Ton frère m'attire. Réellement. Physiquement. Mais affreusement. Si tu savais. On... on s'est embrassé... et... » Je rougissais violemment. Non pas que l'idée de Jae Young et Sukkie en train de s'embrasser me gênait, mais je me faisais l'effet d'un voyeur, et je n'aimais pas m'immiscer dans cette partie intime de leur relation. Je remettais l'anneau à mon oreille et triturait mes cheveux courts, étrangement silencieux soudain. Nom d'un chien, il fait chaud ici ! « Enfin j'vais arrêter. On s'en fiche de tout ça, enfin, tu t'en fiches.... » « C'est pas que je m'en fiche... mais c'est assez gênant en fait. » Je riais nerveusement, le feu toujours aux joues. « C'est juste que... eh bien... Je n'ai pas spécialement envie de connaître tous les détails de ce que vous avez fait, quoi que vous ayez fait... » Je frotte mes joues brûlantes, mais la rougeur remonte aux oreilles, et je suis désormais incapable de parler sans faire de bourde. « Euh... je n'insinue pas que vous avez... » Je me relève nerveusement et me met à faire les cents pas en rigolant de ma bêtise. « Enfin.. tu me connais Sukkie. Là, c'est le moment où je vais m'enfoncer en cherchant une excuse, alors qu'il n'y en a pas. Si tu veux, parlons de toi et Jae Young, mais s'il te plait... épargne moi les détails intimes. C'est peut-être égoïste de ma part, mais... enfin... je crois qu'il y a une certaine limite à respecter. Tu comprends ? »

Je me rassois sur la chaise et étire de nouveau mes bras endolori en les tirant dans mon dos, tout en souriant, rasserené, à Suk Hee.