Un sourire se dessine sur les lèvres de la jeune femme, face au miroir brisé de sa chambre. Ce sourire, il n'existe généralement pas quand il s'agit d'elle. Ce sourire, est rare. La froideur et la tristesse de son visage montrent particulièrement son désarroi à vivre dans de tels conditions de pauvreté, mais peu importe, Maman Jung a toujours persévéré ; Maman Jung s'est toujours trouvé étant plus forte que toutes les autres - pourquoi cela changerait ? Aux yeux de la cadette, Isabèl, Maman Jung n'est pas grand chose. Elle ne lui adresse que rarement la parole. Elle ne l'embrasse pas comme elle embrasse Lloyd ou Hye Rin quand ils lui rendent visite, un sourire aux lèvres. Isabèl arrive, Isabèl sourit - et c'est le noir complet, le déluge, la mauvaise entente, le comble, le silence. Combien de fois cet enfant s'est alors réfugier dans les bras de Papa Jung le rockeur raté de chez raté ? Combien de fois elle s'est amusé à jouer avec les cheveux de celui-ci étant gamine ? Combien de fois a t-elle juste décider de se rapprocher de sa mère sans succès ? Maman Jung a beau être une Wonder Ajhumma d'excellence, elle en oublie les principes d'être mère - auprès de sa cadette. Isabèl l'a bien et mal vécu - elle s'est renfermé ; mais aussi bien ouverte au monde qui l'entoure. Et la naïveté de la plus jeune des Jung s'est définitivement ouverte au monde par la même occasion. Mais Lloyd est là pour.. arranger les choses ? Isabèl et Lloyd. Une grande histoire de frère et soeur, sans doute. Il n'y a jamais eu autant d'étincelles entre un frère et une soeur depuis des siècles dans la famille Jung - pour le peu de descendance qu'il y eu avant d'ailleurs. Mais, étrangement, Isabèl et Lloyd, malgré leur différence d'âge d'un an, semblent aussi liés par le lien fraternel que par leur amitié pure qui a pu naitre au fils des années à se chamailler et se taquiner. Isabèl se fait généralement appeler Bella, par Lloyd et par la plupart des gens proches d'elle. Isabèl aime beaucoup contredire ce que son frère lui demande de faire ou pas. Il l'a conseille beaucoup trop - il compte lui interdire tellement de choses qu'il se met le doigt dans l'oeil pour qu'elle l'écoute. Isabèl est têtue et cynique ; alors elle n'écoutera jamais son grand frère, même si elle l'aime irrévocablement fort. Isabèl a toujours été là quand Lloyd, pour les rares fois où cela arriva, se retrouvait ivre à chercher le chemin du retour jusqu'à la maison familial ou l'appartement dans lequel il vit avec Isabèl et Hye Rin. C'est d'ailleurs quand Lloyd ne rentre pas le soir, que Isabèl prend exemple sur son 'Oppa' et reste ainsi confiner dans l'appartement de leur meilleur ami. Car oui. A bien des égards, Lloyd et Isabèl ne partagent pas seulement leur ambition pour le théâtre et les arts de la scène, mais aussi leur meilleur ami, qui est sans nul doute Lim Joon - un tombeur de ses dames ; pervers ; atrocement sexy ; qui les fait toutes tombés ; sauf Bella. « Bella-nita de mon coeur, tu restes à la maison, ce soir ? » Le ton que Joon emploie avec Isabèl n'a rien avoir avec celui qu'il utilise avec ses "conquêtes" et les "sweethearts" qu'il veut se faire dans l'année. Isabèl sait totalement à quoi elle à affaire quand elle se trouve avec Joon - mais ne vous fiez pas à son apparence cynique, froide et charmeur ; Joon est aussi un garçon tendre et attentionné, particulièrement avec la jeune Isabèl qu'il considère comme sa petite soeur - sa fake little sister en l’occurrence. Vous avez déjà vue un garçon aussi têtu et renfrogné que Joon se faire taper et se laisser se faire taper par une fille ? Avec Isabèl tout est irrévocablement différent. C'est de la pure amitié. De la pure entente. Isabèl l'adore sans aucun doute. C'est son deuxième grand frère pour ainsi dire - et c'est surement pas pour rien que Maman Jung a adopté le petit Joonie dans la famille Jung d'ailleurs. Isabèl a déjà eu affaire aux groupies de Joon comme à celle de son frère. C'est incroyable qu'un garçon - ou deux dans cette situation - puisse attirer autant de filles dans sa vie. Isabèl ne compte plus les conquêtes de son frère, mais sans doute prend t-elle un malin plaisir à compter celle de Joon pour les comparer à Lloyd - Isabèl n'est pas sadique, elle aime juste se rendre intéressante, après tout, sa vie n'est que trop banale pour ne pas avoir quelque chose sur lequel s'amuser de temps en temps. Sauf que. Malheureusement. Isabèl ne voit pas ce qui l'entoure et parfois elle se jette vraiment dans la fosse aux lions, tête baissé. Elle s'en sort toujours - et on ne sait vraiment pas par quel moyen puisqu'il ne s'agit ni de Joon ni de Lloyd qui peuvent lui venir en aide si elle ne prévient pas qu'elle sort à vingt trois heures du soir pour rejoindre un "ami". Cet ami ne pense à rien d'autre qu'à bouffer sa proie - la proie, c'est Isabèl. La proie c'est toujours Isabèl. Mais elle s'en sort vraiment toujours. Jamais Isabèl n'a coucher avec les prédateurs. Jamais Isabèl n'a embrasser les prédateurs. Le secret. Son coup de poing et ses ongles aiguisés ;et aussi la douce intelligence qui la berce ; la comédie qu'elle fait pour rendre vulnérable l'autre et attaquer. Rien de bien méchant. Rien de bien idiot. Isabèl a juste de la jugeote et elle s'en sert beaucoup. C'est pour cela qu'elle n'écoute personne. Elle sait à quel point sa naiveté peut lui jouer des tours. Mais elle sait aussi que, par le plus grand des hasard, avoir appris à se défendre sur les plages d'Incheon en compagnie de certains de ses anciens amis de collège et de lycée quand ils séchaient toute une journée de cours - au grand damne de Papa le rockeur et Maman wonder - se révélait extrêmement utile pour sa survie à Séoul, dans les ruelles les plus sombres, dans les coins les plus malfamés. C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée à jouer. Jouer sur une scène. Devant des milliers de gens. Dans un de ses rêves les plus fouis, oui, mais elle le désire au fond d'elle. La Kirin Art High School lui ouvre les portes de ce rêves. ~ Debout face au jury, les genoux tremblants, les dents claquantes, elle s'avançait d'un pas mal assuré. La peur l'envahissait peut-être, mais encore, quel était ce sentiment de courage et d'espoir qui se lisait dans son regard ? Elle commence. Elle murmure. Elle crie. Le passage qu'elle interprète est non seulement un extrait de Antigone, mais aussi celui d'une révélation pure - de la sotte petite à sa nourrice. Isabèl, en grande sainte qu'elle parait être avec son visage angélique, ses cheveux noirs de jais retombant sur ses épaules et ses yeux innocents, aurait du interpréter la belle et frêle Antigone. Mais que diable. Isabèl n'aime pas jouer ainsi - les petites sottes dépressives ou amoureuses, cela n'est point pour elle. Elle commence. Elle parle. Elle interprète. Elle joue. « Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal pour les élever ! Elles sont toutes les mêmes ! Tu n'étais pourtant pas comme les autres, toi, à t'attifer toujours devant la glace, à te mettre du rouge aux lèvres, à chercher à ce qu'on te remarque. Combien de fois je me suis dit : "Mon Dieu, cette petite, elle n'est pas assez coquette ! Toujours avec la même robe, et mal peignée. Les garçons ne verront qu'Ismène avec ses bouclettes et ses rubans et ils me la laisseront sur les bras." Hé bien, tu vois, tu étais comme ta soeur, et pire encore, hypocrite ! Qui est-ce ? Un voyou, hein, peutêtre? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : "Voilà, c'est lui que j'aime, je veux l'épouser". C'est ça, hein, c'est ça ? Réponds donc, fanfaronne ! »

Il ne faut pas croire que Isabel est tout le contraire de Lloyd et Hye Rin – chassez dont cette pensée idiote de votre cerveau tout de suite. Isabel est une enfant particulièrement fugace dans la foule qui l'entoure. Elle n'est sans doute pas si « populaire » que son frère peut l'être en temps réel, mais la jeune Jung Isabel fait ses preuves au fil du temps qu'il passe et du mieux qu'elle peut. Froideur et narcissisme, sont les principaux mots qui peut définir les paroles, les chuchotements et les cris que Isabel peut prononcer dans sa vie. Très colérique, très impulsive, il arrive que son frère la compare à leur mère considérablement stricte et un peu comme wonder woman mais en plus vieille. Ses cheveux d'un noir de jais impressionnant la fond dans la masse de la famille Jung. Chaque membre de cette fratrie s'assemblent et se ressemblent, s'en est presque déroutant aux yeux de Isabel. Mais il ne faut pas croire que Isabel est juste une arrogante jeune fille qui aime faire des caprices et être gâter comme n'importe quel enfant de riche vivant dans ce monde parfois sinistre. Au contraire, le secret fatidique de cette famille, c'est que malgré leurs accoutrements plutôt gentleman pour Lloyd et ladies pour les deux filles de la famille, il ne sont point des gens de bonne fortune dépensant chaque sous pour une broutille, une voiture en solde ou même une maisonnette où se loger pendant les vacances. Il n'y a pas de cela chez les Jung. Ils restent avant tout cette famille pauvre sans argent qui font des bénéfices extrêmement pour les études de leurs enfants. Isabel n'a jamais compris pourquoi ils avaient du aller dans des lycées privés. Isabel n'a jamais compris pourquoi elle se prenait la tête avec sa mère pour une histoire de cheveux en chignon et tresses de gamines. C'est d'ailleurs un aspect de la personnalité de la jeune femme plutôt attrayant et visible : elle ne supporte pas qu'on lui donne des ordres ou lui face la leçon. Alors, quand Lloyd décide de la dissuader à sortir avec ses « amis » filles ET garçons ; elle proteste, sachant très bien de quoi il retourne.

Petite, elle criait partout. Grande, elle se balade presque en mini-jupe et corsage à peine boutonné aux yeux de tout les pervers du coin. Lloyd a beau avoir tenter de jouer le grand frère donneur de leçons et interdisant ça et là des choses complémentaires au caractère et à la personnalité de la jeune femme, il n'eut résultat que le contraire de ce qu'il attendait – beaucoup plus amplifié d'ailleurs. Isabel est provocatrice. Elle cherche la merde et la trouve. De plus, sa naïveté la pousse vraiment dans les mauvais chemins qu'elle doit prendre. Un jour elle se perdra entre son charme et sa détresse – elle comprendra qu'elle n'aurait pas du agir ainsi, n'aurait juste pas du se révolter quand aux conseils fastidieux de son frère. Peut-être que Lloyd paraissait ennuyeux et agaçant à ses yeux, mais peut-être aussi savait-il de quoi il parlait, peut-être voulait-il juste protéger la douce et frêle petite soeur qui vivait sous son toit, tout simplement. Isabel ne l'entend simplement pas de cette oreille – du moins quand elle le veut, puisqu'elle se dit « là pour les autres » quand elle le veut et le peut. Il est clair que les rares fois où son frère s'est retrouvé un taux d'alcoolémie plutôt élevé, elle était « là » pour le réprimander et lui faire la leçon, tel une grande soeur qu'elle n'était en aucun cas. Cela était parfois drole d'ailleurs. Isabel se croyait plus grande, plus forte, plus puissante face aux plus vieux qu'elle et ce, même avec son frère. Elle adore taquiner ceux qui sont plus grands, plus expérimentés, qui semblent plus savoir de choses qu'elle. Ce qu'ils ne savent pas c'est que Isabel a plus d'un tour dans son sac et qu'elle peut aussi user de son intelligence et sa malice pour détourner les regards et jouer un jeu dangereux. Elle joue, de toute façon, constamment un jeu dangereux. Elle ne s'en rend, certes, pas compte, mais elle se jette dans la gueule du loup, tête baissé, et ne regarde pas le chasseur qui la prend pour une proie. Naïveté. Désillusion. Incohérence. Il faut lui apprendre le respect. Il faut lui apprendre les valeurs de vraie vies. Il faut lui apprendre ce qu'est le mal et le bien – car elle ne semble pas se rendre compte, mais le monde est parsemé d'embuches qu'elle doit franchir.