7 029 307 267 personnes sur Terre, et il fait partie de ce nombre incalculable qui change à chaque seconde, chaque minute. Les vies s’en font. Les vies arrivent. Un mort. Une naissance. Quand lui est né, peut-être que dix enfants sur une centaine sont morts le même jour. Quand lui est né, peut-être qu’un nombre incalculables de personnes âgés sont décédés de vieillesse ou de malade. Quand lui est né, peut-être que des personnes mettaient fin à leurs jours parce que leurs problèmes se multipliant, ils étaient incapable de survivre face à la société d’aujourd’hui. Comme-ci, lui, petit garçon naissant dans une maternité miteuse d’un coin de rue de Itaewon, pouvait faire cela malgré ce qui l’attendait. Il ne savait pas, cela est vrai, que son père serait un vendeur de drogues réputé dans le quartier, qui a fini enfermé dans une cellule pendant dix ans consécutives. Il ne savait pas non plus qui était sa mère, plus qui elle était réellement, du moins. Elle avait perdu la conscience, perdu sa gentillesse et sa bonté de quand il était jeune et innocent. Après avoir mis au monde une petite fille, sa sœur à lui, Young Eun, elle s’était barrée, un cancer sur le dos. Papa Lee en prison. Maman Lee en train de crever. Lee Galadriel, ou Lee Sang Chul de son nom coréen, n’a jamais eu une vie facile après ça. Sa petite sœur de six ans sous le bras, lui-même âgé d’une dizaine années seulement, ils ont errés longtemps avant de trouver refuge dans un orphelinat. Logés, rassasiés, ils vécurent un long moment en ces lieux, mais très vite, l’orphelinat du se débarrasser de certains de ses résidents. Alors, âgé de quinze ans, il s’est mis à travailler pour la survie de sa sœur, mais cela n’eut pas suffi. Elle tomba dans l’alcool, à treize ans, et fut envoyer dans une famille d’accueil très loin de lui – trop loin de lui – et là, il se retrouva véritablement seul et abandonné, seul avec ses pensées, seul avec lui-même.

« Bonjour à tous. Je vous présente un nouvel élève. »

Adopté deux mois après son escapade dans le monde du travail, il a bêtement échoué, évidemment. Agé de quinze ans, que pouvait-il faire d’autres que récurer de la vaisselle, casser des gros rochers avec un marteau ou même couper du bois à la lisière d’un bois dangereux ? C’en était déjà assez dangereux pour lui que de se promener, tard la nuit, dans les ruelles où il vivait, errait, comme un chat de gouttière. C’est affreux n’es-ce pas ? De ce dire que dans ce monde, dans les 7 029 307 267 personnes qui vivent sur cette Terre, plus d’un quart de cette population mondiale vivent peut-être la même chose que lui, et peut-être dans des conditions bien plus sévères, bien plus difficiles – et horrible. Debout face à ces dix enfants derrière leurs pupitres, il a bel et bien peur de devenir comme eux, car mine de rien, malgré sa vie compliquée et difficile, il n’a jamais voulu devenir un de ses enfants robotisés pour apprendre dix leçons en une soirée et les réciter le matin même.

« Il s’appelle… Co-comment te nommes-tu mon garçon ? »
« G-Galadriel. Lee Galadriel. J’ai quinze ans et neuf mois. Je suis né le neuf avril. J’adore les… »
« Merci, Galadriel, va t’assoir à côté de… Mi Nae Agashii. »

Tremblant, il avait croisé le regard de cette douce enfant. Elle était belle, jolie, souriante, et particulièrement magnifique. Il admirait la longueur de sa chevelure et la brillance de ces yeux quand il se fut assis à ses côtés, tremblotant légère par l’anxiété d’être à côté d’une fille, et d’être dans un nouveau « monde ». Tout cela paraissait être différent, mais n’avait changé réellement. Son père et sa mère adoptifs ne lui prêtaient aucune attention. Aussi, quand il atteignit sa majorité, il quitta la maison. Il quitta ses amis. Il quitta sa famille. Il avait pour but de reconstruire la sienne, en bonne et due forme, et ce en commençant par son inscription à la kirin art high school. Il n’avait rien d’extraordinaire comme gamin. Il était souriant. C’en était presque aveuglant d’ailleurs. Il avait des doigts fins, et on eut pu dire qu’il pouvait manier parfaitement un violon ou un instrument assez petit entre ses dix doigts. Doué. Réfléchi. Poli. Et courtois. Il s’est vite fait repérer par le directeur de l’école, et vite fait prendre sous son aile. Là encore, sa vie changea du tout au tout. Il était passé du gamin qui dort sous les ponts à l’enfant adoptif, et de l’enfant adoptif au fils prodigue. Pendant six mois consécutifs, il travailla d’arrache-pied sur son violon et sur son jeu d’acteur, pour avoir ses chances d’entrées à la Kirin. Car, sous l’aile ou pas du directeur de l’école, il n’avait pas forcément le potentiel adéquat aux yeux du corps professoral.

« Ne, ne, ne Oppa, tu veux bien rester avec moi ce soir ? »

Il a fallu que ce petit ange lui demande de rester une nuit, pour que sa timidité maladive et sa naïveté de toujours s’efface. Il a fallu seulement d’un regard magnifique et d’un sourire aux lèvres pétillant pour qu’il oublie qui il est et qu’il s’enfonce dans cette nouvelle attraction. Ses lèvres se sont pressés sur celles de la jeune fille, une première année, lui il était en deuxième année à l’époque. Ses mains ont glissés sous son chemisier, comme-ci il avait déjà fait ça toute sa vie. Mais ce n’était que sa première fois. Dix-neuf ans, et encore vierge, y avait de quoi avoir honte n’es-ce pas ? Il n’y prêtait guère attention, et se lançait. Le jour suivant, les filles se ruaient sur lui, car on disait de lui qu’il était assez bon au lit. Et ça, il était assez surpris de l’entendre et peu convaincu de sa vérité.

« Dis, tu veux bien me rendre un service ? Déshabille-toi, j’ai besoin de distraction. En plus, le bar des stripteaseuses est fermée ce soir, donc… »

En quelques mois, le naïf petit garçon était un tombeur de ces dames, et il les collectait le sourire aux lèvres, ces conquêtes et ces nuits d’un soir. Elles étaient toutes aux anges, bien qu’en colère contre lui de jouer autant de leur naïveté. Mais elles en redemandaient, tous les soirs, tous les weekends. Ca lui passait son temps, quand il ne travaillait pas. Ca lui passait son temps, quand il ne jouait pas sur son violon ou qu’il ne répétait pas une pièce dont il devait connaitre dix répliques pour le lendemain. C’était le meilleur élève. C’était un don juan. Il reprenait les traces de son père et de sa mère, sans le savoir. Et le pire dans tout cela, c’était de rencontrer une jeune femme. Le même nom que sa sœur. Le même minois. Le même sourire. Les mêmes yeux. La même bouche. La même carrure. Les mêmes gouts de vêtements. Pas de doute, cette fille habillée comme-ci elle sortait en boite de nuit munie d’une bouteille de bière dans la ruelle d’en face de son appartement, elle était sa sœur, et elle était alcoolique, comme leur père, et leur mère. Lui semblait normal ; lui se sentait normal. Mais il a tué quelqu’un. Et ça personne ne le sait. Il a tué son Sunbae, celui qui l’initiait à la Sunshine Agency pour y entrer dans quelques mois, semaines, jours peut-être. Il la tué. Sous l’effet de la colère, il a braqué le volant vers la droite, percutant une voiture. Non, il ne savait pas, au début, qui était dans cette voiture. Il s’en fichait royalement, et il n’aurait pas dû.

« Quel est votre nom ? »
« Lee…. Lee Sang Chul. »
« Vous êtes témoin de l’accident ? »
« Oui monsieur, j’étais au téléphone là-bas et je… »

Et les mensonges commencent.

Le petit Sang Chul est un enfant défavorisé depuis sa tendre enfance. De père en fils, de mère en fils, il y a toujours ces gènes qui restent en vous et semblent persister à vouloir vivre du mieux qu'ils le veulent, du mieux qu'ils le puissent. Lee Sang Chul s'est toujours refusé à obéir à sa conscience, à ce que lui dictait ses plus sombres pensées. " Aborde là. " Jamais. " Crie lui qu'elle est attirante. " Encore moins. Et pourtant, il lui a fallut des années pour le faire, pour finir par attirer les jeunes femmes dans son lit et les collectionner peu à peu. Le timide garçon se transformait en petite terreur vivante. Mais au delà de cet aspect particulièrement décontenançant quand vous le croisez et que son regard croise le votre, perçant, et prédateur, il y a aussi ce doux visage d'ange, qu'il arbore parfaitement. Ses fossettes rondes, ses lèvres roses, ses prunelles encres, il est vrai que chez lui, tout peut vous attirer, tout peut vous rendre curieux ou curieuse. Les plus grands et forts tenteront de lui décocher un poing parce qu'il a touché à leurs copines respectives. Les plus fragiles, sensibles, se laisseront bernés et joueront aux jeunes femmes perdus auprès du "chevalier" qu'il peut paraitre, être, à leurs yeux de petits chatons. Serviable, attentionné et généreux, il lui arrive, bien évidemment, depuis sa tendre enfance de se paraitre particulièrement bon et doux avec la gente féminine et masculine, bien qu'il n'ai que peu d'amis, bien qu'il n'ai que trop d'ennemis, il se laisse parfois aller d'un élan de sincérité, oubliant les objets de convoitise dont il se régale la plupart du temps. Sang Chul est un homme, un homme bon. Et malgré ça, tant de choses sont encore si mystérieusement ancrés dans sa carapace, qu'on pourrait croire qu'aucun femme ne sera capable de percer celle-ci à jour.

cette partie est réservée aux Ants People (les élèves boursiers). Voici le contexte de base. Vous en faites ce que vous voulez, laissez libre-court à votre imagination. Sachez toutefois que les élèves boursiers sont une communauté très réduite à Kirin. Si vous recevez une bourse, c'est que l'on décèle en vous, un talent particulier – quinze lignes minimum.

Un jour pluvieux à la fin du mois de Février. Aujourd'hui est un grand jour. Du moins, vous l'espérez. Car aujourd'hui, vous allez prouver au monde que vous avez du talent. Que vous êtes une future star. Que vous valez quelque chose, finalement. Aujourd'hui, vous allez passer l'audition pour intégrer la Kirin Art High School. Malgré la réputation de cette école, vous savez – au fond de vous – que cette expérience pourrait vous apporter quelque chose de positif. Après tout, cette audition est votre seule chance d'entrer à la KAHS. Sérieusement, vous avez vu les frais d'inscriptions?! Il vous faudrait travailler dix vies pour vous payez une seule année ici. Cette unique audition annuelle, c'est une sacré aubaine. Une chance à ne pas rater. Alors vous passez la grande grille de l'entrée. On vous attribut un numéro. Vous patientez dans un couloir bondé de monde. Et finalement, on vous appelle. Vous entrez dans la salle de danse, désignée ce jour-là comme salle d'audition. Le parquet lustré grince légèrement sous vos chaussures. Vous apercevez brièvement votre reflet dans l'immense miroir qui orne le mur. Le jury – quatre professeurs ayant leur propre spécialité ainsi que le directeur de l'école – sont tranquillement installés à une longue table, face à vous. Certains ont l'air accueillants, d'autres arriveraient presque à vous faire peur. Finalement, vous vous arrêtez à quelques pas d'eux. A vous de jouer...