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 naeun ¤ even angels fall

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Yoo Na Eun
séoulite
Yoo Na Eun





















♛ i'm also : - massacrante -

♛ mon job : La trigonométrie. Parce que je suis quelqu'un de passionnant.

♛ inscrit le : 25/04/2011
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ABRACADABRA
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♛ S.A: employé(e)

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MessageSujet: naeun ¤ even angels fall   naeun ¤ even angels fall EmptyJeu 8 Mar - 19:17


yoo na eun
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feat. Seo Woo

NOM:
Yoo.
PRÉNOM(S):
Na Eun.
SURNOM(S):
Eunnie - mais si vous tenez à rester entier, je vous conseille d'éviter.
DATE & LIEU DE NAISSANCE:
04/10 à Séoul.
ÂGE:
24 ans.
NATIONALITÉ:
Coréenne.
SEXUALITÉ:
Misanthrope - arrière, viles êtres humains.
STATUT:
*sigh*.
GROUPE:
[ ] K.TEACHERS
[ ] CITIZEN
[x] S.A EMPLOYEE

SUNSHINE AGENCY: votre statut par rapport à la S.A ?
[ ] RIEN DU TOUT
[x] SIMPLE EMPLOYÉ(E)
[ ] TRAINEE
[ ] IDOLE

JOB:
Compositrice.
SITUATION FINANCIERE:
Pas encore à découvert.
ELEMENT(S) A SIGNALER:
Petite peste qui a beaucoup de choses à se faire pardonner ; abandonner son mari et son fils pendants des années... ça en fait des trucs à regretter.

tell me your story

« Comme ce doit être bien d’être à leur place. »

Si la vie de famille des Yoo avait été un trompe-l’œil, l’illusion eût été parfaite. Papa travaillait à la tête d’une entreprise prospère, Papa gagnait beaucoup d’argent à ramener au foyer, Papa se dévouait entièrement à sa femme et à sa fille. Et celles-ci le lui rendaient bien. Il n’y avait qu’à les observer, tous les trois, à ces réceptions où ils étaient conviés au même titre que toute le reste de cette société mondaine, dont ils faisaient partie. Lui, avançait à son aise dans tout ce beau monde, s’entretenait économie internationale avec ses compères entrepreneurs et glissait quelques plaisanteries élégantes dans ses propos pour amuser et charmer la galerie. A ses côtés se tenait son épouse, dotée d’un maintien parfait et de manières délicieuses. Elle était discrète, parlait peu ; mais dans ses gestes attentionnés, comme celui qu’elle esquissait délicatement en réajustant la cravate de son mari, on devinait tout l’amour et tout le soutien qu’elle devait lui apporter. Puis c’était une mère de famille respectable. Preuve en était, la fillette qui accompagnait ce couple si harmonieux. Na Eun ; Eunnie pour les intimes. Deux nattes bien tressées encadrant sagement son visage, des joues mignonnement rondes et une impeccable robe à manches ballons, une telle enfant prolongeait parfaitement le sentiment que ses parents déjà avaient fait naître chez leurs interlocuteurs : l’admiration. La donzelle n’avait que six ans, mais parlait et agissait avec plus de maturité qu’une lycéenne, par exemple, l’aurait fait. La rumeur courait que son intelligence dépassait largement la moyenne ; la rumeur visait juste, comme le confirma l’admission directe et prématurée de la jeune Yoo en troisième année d’école primaire. Qu’une telle famille était heureuse !

« Yeobo… Tu vas encore rentrer tard, ce soir ? »

Du moins, le pensait-on. Mais de la même manière qu’en s’approchant d’un trompe-l’œil, on s’aperçoit qu’il ne s’agit que d’une façade, on pouvait noter bien des ombres au tableau en se penchant avec plus d’attention sur le cas Yoo. A commencer par le nombre singulièrement élevé d’heures supplémentaires que Papa dédiaient son « travail ». Chose tout à fait louable, me direz-vous. Et j’agréerais volontiers si ce temps n’était pas passé dans le suite royale d’un hôtel cinq étoiles, en compagnie d’une jeune et jolie secrétaire et d’une bouteille de champagne ouverte. Car, oui, Yoo Young Sun n’était en fait pas le plus fidèles des maris. Mais il justifiait le bien-fondé de sa conduite, en rappelant – seconde ombre au tableau, les conditions dans lesquelles il avait contracté son mariage : sans amour, sous la pression parentale et largement motivé les perspectives vaguement monétaire que c’était riche héritière lui offrait. D’ailleurs, lorsque les papiers avaient été signés, tout cela était connu des deux partis. Aussi ne trahissait-il pas réellement sa femme, puisqu’elle était pleinement consciente des bases sur lesquelles s’étayait leur union. Donc tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Ou pas. Car, là où le bas blessait, c’était concernant les sentiments qu’éprouvait l’épouse trompée. Car oui, contre tout ce qui eût été une décision raisonnable, sensible et passionnée comme elle l’avait toujours était, elle était tombée amoureuse de cet homme. Cet homme avec qui elle passerait le reste de ses jours, cet homme que toutes les autres lui enviaient, cet homme qu’elle avait juré d’aimer dans la tristesse comme dans la joie, dans la misère comme dans la richesse, dans la maladie comme dans la santé. Et ce jusqu’à ce que la mort les sépare. Car tout volage qu’il fut, il était son mari. Mais elle était trop faible pour le garder à ses côtés. Alors toute cette affection qu’elle lui portait, il lui fallait la rapporter sur autre chose. Sur le fruit de l’unique fois où son époux l’avait regardée, l’avait touchée et l’avait - du moins se plaisait-elle à le croire, aimée. Sur leur enfant, Na Eun. Mais dans ce report d’amour, demeurait un espoir : celui d’un jour ramener à elle, autour de ce lien charnel, celui avec lequel elle l’avait tissé. A cette fillette peu communément intelligente, elle dédia toutes ses journées. Elle prit en charge son éducation, lui lisant des livres chaque soir, en la faisant étudier, en la poussant au maximum de ses capacités. Un peu trop même, si l’on en croyait la femme de ménage qui travaillait pour la famille, et qui tous les jours prenait pitié pour cette pauvre gosse, consignée dans sa chambre à apprendre toutes les décimales et « corrigée » si elle se trompait sur la deux-cent-cinquante-sixième, menée « à la baguette ». Mais peu importait cela, comme peu importait le reste. Parce qu’en société, elle brillait encore cette famille parfaite.

« Vous avez entendu ? Il paraît que c’est un suicide. »

Car, on ne prend conscience qu’un trompe-l’œil n’est qu’une image, qu’une fois les premières craquelures de la peinture l’ayant révélé. Et malheureusement pour les Yoo, cela arriva. Ironiquement, ce fut par une belle journée de mai que tout cela se produisit, par une journée supposément de fête puisqu’elle commémorait les treize ans de la venue sur terre de la petite Na Eun. Celle-ci s’était levée tôt, cette fois-là ; sa mère lui avait « vivement conseillé » de ne pas perdre ces quelques heures qui précédaient le début de sa « birthday-party » et d’optimiser leur usage, en les consacrant à ses révisions pour les tests d’entrée à Todai. Vers dix heures, le téléphone sonna. Mais Na Eun ne se leva pas pour y répondre. Elle n’y était pas autorisée ; cela aurait dérangé le cours de ses études. Aussi continua-t-elle à plancher, et ne quitta son bureau qu’une fois midi passé, pour aller rejoindre sa mère et se préparer à la réception à venir. Réception qui ne vint jamais, car lorsque la jeune fille parvint à l’étage, tout ce qu’elle trouva fut un corps sans vie et un flacon d’anxiolytiques vidé de son contenu, puis une lettre. « Tu ne m’aimes pas ; tu ne m’as jamais aimée. Pourtant, je pensais qu’elle finirait par nous rapprocher. Mais elle non plus, qui est ta chair et ton sang, tu ne l’aimes pas. Plutôt que de jouer au bon père de famille le jour de son anniversaire, tu appelles pour annoncer qu’une réunion de travail imprévue t’est tombée dessus, que tu ne pourras pas te joindre à la fête. Mais c’est faux. Je l’ai entendu, le rire de la femme avec qui tu es. Je suis fatiguée. Moi, je t’ai trop aimé. »

« Yoo Na Eun. Elle est devenue un peu étrange ? Elle, qui était si mignonne lorsqu’elle était petite. Maintenant, c’est à peine si elle décroche la mâchoire pour te saluer. Pauvre petite. La mort de sa mère l’a vraiment chamboulée. »

Du mensonge, Papa préféra passer à la comédie. Les funérailles qu’il organisa furent considérées touchantes par les hautes sphères de la société, et sa tristesse, admirablement bien feinte, fut source inépuisable de condoléances et de tapes compatissantes sur l’épaule. De même, sa fille, qu’il plaça sous les soins d’une gouvernante, car, bien entendu, il souffrait trop pour voir le fruit de son amour conjugal, qui lui rappelait ô si cruellement la défunte, eut le droit à des marques de pitié, et partout on loua la bravoure de cette petite, qui prenait la mort de sa mère avec drôlement de sang-froid. Puis le temps passa. Et le sang-froid se mua en froideur que l’on trouva désagréable. Mais silencieusement, car une jeune fille, presque encore enfant, qui sort diplômée de l’université de Séoul en deux ans, major de sa promotion, intimidait un peu. Et mieux valait avoir dans sa poche une personne qui accomplirait sûrement de grandes choses… Ou pas.

« Il paraît que la petite veut devenir une artiste. C’est pour ça que son père l’a chassée de la maison. Il voulait la raisonner, mais la gamine n’en fait qu’à sa tête. On a pas idée… quand on a de telles capacités, on devient chirurgien ou avocat. Quelle idée d’aller se donner en spectacle ainsi. Pour une jeune fille de son rang, c’est vraiment inconvenant. »

L’avantage avec les peintures qui craquelaient, c’était qu’elles partaient vite. Il suffisait d’y passer la main pour les écarter et faire peau neuve. Puis une averse arrivait, et elles se dissolvaient, s’estompaient et s’effaçaient. Ne restait alors qu’une toile blanche, vide. Au début, c’était effrayant, cette impression de se retrouver précipitée dans un néant infini. Mais, un jour, n’y tenant plus, on s’essayait au premier coup de pinceau et on découvrait que ce qui nous avait toujours manqué nous était enfin octroyé : la liberté. Jusqu’alors, Na Eun avait toujours été ce que l’on attendait d’elle : la petite fille modèle, l’étudiante exemplaire, l’enfant obéissante. Il y avait toujours eu une main pour la maquiller et la déguiser, pour lui dessiner un visage qui n’était pas le sien. Cependant, cette main s’était refermée sur un flacon d’antidépresseurs et ne remuait désormais plus : maintenant que sa mère était morte, la vie de la fillette était telle un navire à la dérive, sans capitaine à la barre, sans cap fixe. Rien ne la retenait, mais rien non plus ne l’attirait. Il n’y avait plus que l’incertitude et le hasard… Ce furent sans doute eux les responsables de son entrée à Kirin. Ce jour-là, la demoiselle avait exceptionnellement quitté ses traités de trigonométrie. Des semaines durant, Woonie, son seul ami, l’avait tannée afin qu’elle participe aux auditions – peu importait le résultat, elle devait seulement se changer les idées. Dans les couloirs de l’école, la foule était tellement dense qu’elle le perdit. Après plusieurs minutes d’errance, Na Eun échoua dans la salle où se déroulaient les examens. Une fois encore, on la prit pour ce qu’elle n’était pas… pour une candidate. Et elle ne nia pas. Quand le jury lui demanda ce qu’elle allait présenter, l’espace de quelques secondes, elle demeura silencieuse et immobile, son étui à violon à ses pieds. Elle se tenait là au centre de la pièce, sans fard, telle une feuille encore vierge. Puis soudain de la vie, de l’émotion : l’archet allait et venait sur les cordes. Tantôt lent, tantôt rapide. Tantôt doux, tantôt sec. Tantôt léger, tantôt rude. Quand elle avait commencé son morceau, Na Eun ignorait encore quelle mélodie lui viendrait. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle n’avait pas touché à son violon, qu’elle n’était pas allée au conservatoire. Ses doigts s’étaient sans doute raidis, et le résultat ne promettait rien de brillant. Mais, après tout, qu’importait ? La demoiselle ne s’était jamais connue de réel penchant pour la musique ; celle-ci n’avait été qu’une énième discipline qu’on l’avait contrainte à apprendre, qu’une nouvelle cadence autoritaire à laquelle on l’avait soumise. On ne lui avait même pas laissé le choix de son instrument : le piano passait pour trop commun ; pour briller en société, mieux valait – disait-on – les raffinements du violon et de ses cordes raides. Na Eun se souvenait des heures passées à s’y essayer, à s’y astreindre jusqu’à ce que ses ongles en saignent. Même la veille de son anniversaire, la jeune fille s’entraînait encore : sa génitrice avait tout bien prévu. Le lendemain, quand tous les invités seraient enfin arrivés, elle ferait son entrée, jupe plissée et cheveux tressés, entamant sa sonate. Du Schubert, compositeur favori de Omma qui, souvent, s’enfermait dans sa chambre et pleurait au son de ses œuvres. Jusqu’au dernier moment, elle avait reproché à sa fille de ne pas faire justice à la beauté de la mélodie. Suite à ces remontrances, Na Eun avait passé la nuit à répéter encore et encore. En vain – sa mère avait préféré mourir plutôt que d’entendre le fruit de ses efforts. Ce jour-là, on l’écoutait enfin, et la petite violoniste jouait comme elle ne l’avait jamais fait auparavant. Et sur sa joue, coulait une larme solitaire – la première qu’elle versait depuis les funérailles.


    Embryon balbutiant de vie, tas de cellules en désordre, amas de matière organique Devant ces échographies qui te révèlent ce petit cœur qui bat, tu ne manques pas de périphrases désabusées. Les mots te viennent aisément et couvrent tant bien que mal tous ces doutes qui grandissent en toi. Mais après un après-midi entier en salle de travail, épuisée et essoufflée, tu restes sans voix. Un cri, des pleurs. On t’annonce la naissance d’un beau bébé – c’est un garçon, il pèse 3,8 kilos et semble plein de santé. Il s’appellera Min Ho. Tu l’aperçois un instant agiter ses bras, mais une des sages-femmes disparaît avec lui pour aller le laver. On veut te le rapporter, tu refuses. Tu ne veux pas t’attacher. Il n’est pas à toi. Pourtant, tout au long de la journée, les visites se succèdent dans ta chambre d’hôpital pour te convaincre du contraire. Les infirmières tentent de te raisonner. Même les parents d’adoption et l’assistante sociale s’inquiètent de ton entêtement. Comme leurs mots rassurants n’ont pas prise sur toi, ton père est appelé en renforts. Mauvaise idée. Il débarque entre deux rendez-vous d’affaires et doit repartir en urgence au bureau, te rappelant pourquoi tu ne sais et ne sauras jamais ce que c’est d’être parent.

    « On pourrait le garder. On peut le garder. »
    « Qu-quoi ? Yah… j’avais dit que j-je voulais pas le voir… je… »
    « Il s’en fiche pas mal, Eunnie. Lui, il veut. Lui, il veut sa mère – il en a besoin. »
    « C’est… C’est pas moi, je ne suis pas sa mère. »
    « Ah oui ? T’es sûre ? Les six heures que tu viennes de passer à hurler et à me broyer la main m’ont plutôt prouvé le contraire. »

    Sans ajouter davantage, Hyun Woo dépose l’enfant entre tes bras. C’est ton enfant, votre enfant. Il ne dort pas encore et a les yeux grand ouverts ; sans sourciller, il te fixe avec insistance. Toi aussi, tu le scrutes longuement. Ton regard embrasse chacun de ses traits : ses joues rondes, son tout-petit nez, son front sur lequel il serait si aisé de déposer un baiser. Avidement, tu veux tout mémoriser. Lui t’oubliera sans doute dans quelques heures, mais tu ne peux t’empêcher d’espérer. Son visage est une promesse. Ces fossettes qui se creusent sont les mêmes que celles de Woonie, mais ces lèvres pleines… elles sont à toi. Il vous ressemblera. Et tu ne le verras même pas.

    « Ce soir ? Je peux pas. Je veux travailler quelques morceaux au violon. »
    « Eunnie… Ca fait trois semaines qu’on ne s’est pas vu. L’agence me donne enfin un congé, et… Et c’est tout ? Tu peux pas ? Yah, je… »
    « Tu apprendras, très cher, que tu n’es pas le seul à être occupé. »
    « Yah, Yoo Na Eun ! Me priver de mon fils, ça ne t’a pas suffi ? Il faut aussi que je me passe de ta présence ? »
    « Tu vas encore me le reprocher longtemps ? ‘Ton fils par-ci, ton fils par-là’ ! Si je te rends si malheureux, pourquoi restes-tu avec moi ? Est-ce que je te retiens, est-ce que je m’accroche à toi pour t’empêcher de partir ? »
    « Tu ferais mieux. Parce qu’être constamment repoussé… ça me fatigue à la longue. Un jour, il sera trop tard pour me rattraper. »

    Vous commencez à vous disputer pour de petits tracas et de menus faits : la lunette des toilettes mal rebaissée, les courses oubliées, un rendez-vous manqué… Ce ne devrait pas avoir d’importance, mais cela vous dépasse. Un regard agacé appelle un mot blessant, et le cycle infernal s’enclenche. Les cris ne tardent pas ; vos voix résonnent jusque dans le couloir. L’autre jour, un de vos voisins t’a même fait remarqué que l’on vous entendait un peu trop, qu’il serait bon de se maîtriser. Aussi au fil des semaines, vous baissez d’un ton. Mais même les silences sont devenus douloureux. Quand le dialogue cesse, c’est comme s’il ne restait plus qu’à abandonner. L’un et l’autre, vous y songez. Tu le sais. Et pourtant, vous vous aimez. Les nuits qu’il vous arrive encore de partager le prouvent assez. Il n’y a qu’entre ses bras que tu ne sens plus si vide, si incomplète. Mais quand viennent les premières lueurs du jour, il relâche son étreinte, et très vite, vous déchantez. Car ce creux au fond de toi… seul ton fils – celui que tu as abandonné.

    « Ils disent que t’as décroché une bourse pour aller à Vienne. Tu vas… refuser, n’est-ce pas ? »
    « Je… Laisse-moi t’expliquer. »

    Ereintée par les cris et les silences que, sans cesse, vous alternez, tu te réfugies dans la musique. Les sons de ton violon étouffent les froides paroles qu’il t’adresse et les murmures coupables qui t’assaillent. De temps à autre, la voix de ta conscience résiste et tonne avec force. Tu te jettes d’autant plus éperdument dans le travail. Croches, noires et blanches pointées t’accompagnent dans cette perpétuelle fuite en avant. Tu règles la cadence de ton cœur épuisé sur les portées de ta partition ; tes sanglots deviennent les soupirs qui ponctuent ces sonates que tu joues et rejoues à l’envie. Pour oublier ta douleur, tu t’oublies toi-même et n’es bientôt plus que mélodies mélancoliques et complaintes en si bémol. Les professeurs remarquent tes progrès, vantent ta technique et se réjouissent de cette expressivité que tu as soudain gagnée. Ils te conseillent de partir à l’étranger. Il paraît qu’en Europe, certains orchestres philharmoniques accueillent des gens comme toi ; là, tu pourras sans doute encore t’améliorer et te consacrer entièrement à ton instrument. Et tu ne saurais trop dire pourquoi, mais l’idée te plaît – tu ne savais pas que jouer pouvait tant soulager.

    « Vas-y. C’est bon, dégage. Je ne te retiendrai pas. J’ai assez donné – je suis fatigué. »

    Tu voudrais lui demander de t’écouter, le supplier de t’attendre. Tu l’aimes tellement ; tu as juste besoin de temps. Mais les larmes et la peur qu’il puisse refuser t’étranglent. Aussi tu restes muette comme une carpe, alors que la porte claque derrière lui dans un grand fracas. A l’aéroport, pourtant, ton regard sonde encore les environs, à la recherche de cette silhouette si chère et familière. Mais l’hôtesse rappelle que les derniers passagers pour Vienne doivent embarquer. C’est donc comme ça que tu t’en vas… seule.


what's about you

Pour une meilleure appréhension de notre douce et tendre jouvencelle, représentez-vous la vieille femme acariâtre qui loge au rez-de-chaussée de votre immeuble. Oui, celle-là même qui vit avec, pour seule et unique compagnie, deux chats et six plantes vertes. Tous les jours, vous la croisez dans l’ascenseur, et un accès de politesse tord vos lèvres en un sourire courtois. Dans le meilleur des cas, sa réponse sera un hochement de tête bref ; dans le pire, un coup d’œil méfiant. Jamais ne vous parlera-t-elle, car sa parole, elle ne l’use qu’en mots grincheux qu’elle vous adresse dans le hall que vous salissez de vos chaussures boueuses, alors qu’elle balaie son pallier et à toutes les autres réprimandes qu’il lui est possible de formuler. « Quelle peau de vache » penserez-vous parfois. Souvent même. Cependant, en l’apercevant arroser ses géraniums, marmonnant doucement que cette vie est vraiment injuste, que les autres, c’est tous des cons et qu’il n’y a vraiment qu’Aramis – feu son poisson rouge, qui l’avait jamais comprise, toute l’irritation que ces remarques acerbes avaient fait naître en votre sein, à l’égard de cette petite dame toute ratatinée, toute cabossée, toute désillusionnée par la vie qu’elle était, s’évanouit ; et d’un ton excessivement jovial, vous lancez avec un sourire heureux : « Alors, vous avez passé bonne journée ? ». Evidemment, un regard noir salue vos paroles.

Vous saisissez l’image ? Bien. Maintenant, doublez-la d’un QI de 180, et apparaît devant vos yeux ébahis l’essentiel de la personnalité de Yoo Na Eun, la plus jeune diplômée qui ait jamais foulé le sol de l’université de Séoul. Car, la jeune fille a beau ignorer ce que les notions de ‘civilité’ et ‘amabilité’ signifient, elle n’en sait pourtant pas moins résoudre une équation du 13ème degré en un claquement de doigt, prévoir avec précision les fluctuations boursières et réciter sans la moindre erreur les sonnets de Shakespeare. Certes, l’accumulation d’un tel savoir ne la dispense point d’un devoir minimal de courtoisie, mais Na Eun n’en a pas réellement cure. Parce qu’elle sait ; elle sait le creux des « Comment allez vous ? » de circonstances ; elle sait ce qui se cache derrière des sourires mielleux ; elle sait l’imbécillité et la cupidité des grandes personnes qui lui font risette et la gavent de « Qu’elle est délicieuse, cette enfant » ; elle sait les intentions toutes intéressées avec lesquelles on l’approche ; elle sait qu’un « Yoo Na Eu-sshi, vraiment honoré de vous rencontrer », il y aura nécessairement un « Je me demandais si vous ne vouliez pas joindre notre programme ; vos talents nous seraient d’une précieuse aide. » ; elle sait que d’elle, l’adolescente de quinze ans, on en a rien à cirer… Elle sait la nature humaine et ses vices.


Telle la vieille dame, malmenée et désabusée par la vie, la petite Yoo ne nourrit aucune illusion. Sa mère lui a bien fait apprendre sa leçon ; en mettant fin à ses jours en ingérant une boîte entière d’anti-dépresseurs, elle lui a montré avec une pédagogie cartésienne que croire et espérer, c’est déjà être déçu. Car les autres ne sont jamais à la hauteur que dans les livres et les films à l’eau de rose. Le reste du temps, tout est si vain.

C’en est presque risible. On essaie, on s’agite, on vit. Mais est-ce que ça change quelque chose à quoi que ce soit ? Est-ce que la pauvreté dans le monde en disparaît pour autant ? La banquise se reforme peut-être ? EH BAH NAN ! Aherm… Excusez le cynisme puéril, autre trait qui complète le tableau que l’on dresse de Na Eun. Et il faudra vous y faire si jamais vous décidez de côtoyer cette si adorable môme.

Dernier point. Et non. Je vous vois venir avec votre altruisme et vos tentatives de psychanalyse à deux wons. Mais non :

Non, Na Eun n’a pas de « carapace ». Cette insensibilité dont la sécheresse ferait pâlir l’aridité des plaines sahariennes n’est pas un moyen de protéger un coeur déjà trop blessé.
Non, l’inimité qu’elle affecte à votre égard ne cache pas une peur quasi-maladive de s’attacher à ceux qui l’entourent, à ceux qu’elle ne peut pas contrôler comme ses calculs, à ceux qui pourraient l’abandonner.
Non, vous ne me ferez pas dit que cette petite génie, si « mature intellectuellement » est une enfant qui a grandi trop vite et qui le regrette.
Non, tout cela n’est que cliché et stéréotype, qu’une image de « dure au cœur tendre » si facilement collée à tous les sales gosses. La réalité, ce n’est pas ça.

Na Eun est méchante. Na Eun est blasée. Na Eun est méprisante. Na Eun est bien trop intelligente pour tomber aussi bas.

Ou pas…

Si Na Eun affecte les mêmes attitudes qu’une octogénaire maussade, elle n’en partage pourtant pas le même physique. En effet, de prime abord, la donzelle est votre adolescente coréenne lambada. Ni trop petite, ni trop grande, pas grosse sans être maigre ; des cheveux coupés mi-longs, ou mi-courts – cela dépend de la manière dont on envisage la chose ; des yeux ronds, noisette… Plus banal, tu meurs. Même sur le plan vestimentaire, Na Eun ne se démarque pas de la norme : dans sa garde-robe, on ne trouve guère de vêtements voyants, ou même de couleurs vives ; le gris, le noir, le bleu-vert, le brun sont de mise – à l’extrême limite, la jeune fille y admettrait quelques pulls roses pâles, mais sous la torture uniquement. C’est que notre petite génie a mieux à faire que de se pomponner et de jouer aux poupées tape-à-l’œil. On vous l’a déjà dit, non ? Les autres, on s’en fiche. Aussi point besoin de perdre des heures entières dans les magasins ou devant sa penderie à choisir quels vêtements mettre, ni même dans la salle de bain à se maquiller. Négligence et simplicité, cela sonne tellement mieux.


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PSEUDO//PRÉNOM:
Abby.
ÂGE:
20 ans.
PAYS:
Pays d'fous =_=.
PRÉSENCE:
4-5/7
DÉCOUVERTE DU FORUM:
Mwahha.
CODE REGLEMENT:
Je m'autovalide, parce que les abus de pouvoir... il n'y a que ça de vrai..
COMMENTAIRE(S) ?:
/jesuisuncloporte/ *sbaff*.



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naeun ¤ even angels fall

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