« Le 15 mars dans le bus. Cher journal. Je voudrai vous dire que je suis née un vingt deux avril, que mon enfance était merveilleuse et que les oiseaux chantaient à chaque fois que je me réveillais. Mais ça ne s’est pas passé comme ça…

Ma mère est atteinte d’une maladie mentale depuis sa tendre enfance. Elle est autiste. Je suis arrivée au monde par accident. Pour une autiste, avoir une relation amoureuse n’est pas chose courante encore moins, avoir un enfant. Mon père biologique a profité de la cécité de ma mère et qu’elle ne puisse rien dire pour la violer. Ma mère ne pouvait s’occuper de moi alors, je fus sous la garde de ma grand mère qui habitait à Hawaï et qui était ma seule famille, avec mon grand père resté à Séoul. Jolie petite île, où j’ai grandi entourée de beaucoup d’amour et d’attentions de ma grand-mère. Cette femme, que j’admirais chaque jours, qui me parlait de ma mère et de ma terre natale, la Corée du Sud. On peut dire, que je les ai entendu à chacun de mes réveilles les oiseaux pendant cette période. C’est là-bas, que j’ai commencé à me familiariser à la liberté, qui m’était offerte. Je pouvais aller où je voulais sans avoir quelqu’un derrière mon dos. J’en ai peut-être trop profité, qu’un jour, c’était normal que j’en tire les conséquences de mon inconscience.
Un jour alors que les cours étaient finis, je rejoignit mes amis vers les falaises et certains montraient leurs capacités en sautant dans l’eau à une telle hauteur. Un mouvement de groupe, on veut se montrer intéressant quitte à faire n’importe quoi, on veut s’affirmer devant les autres. Puis un défis est lancé à mon encontre et comme pour chaque défis même à cette époque, j’eus du mal à reculer. Alors, j’ai sauté. Je voulais montrer que j’étais grande et que je pouvais le faire. Mais je n’étais pas assez grande et surtout, je ne savais pas nager. Je ne me souviens que des rayons du soleil qui filtraient dans l’eau, de mes bras qui bataillaient pour me remonter à la surface et c’est devenu le trou noir quand ma tête se heurta contre un rocher. Je me réveillai dans une chambre d’hôpital baignée par le parfum des fleurs exotiques. Ma grand-mère me cria dessus en mélangeant son coréen à un dialecte hawaïen, chose que je n’ai jamais compris. En voyant son état, j’ai pensé arrêter tous ceci. Mais, chasser le naturel et il revient au galop. Alors, j’essayais de me faire moins remarquer. Seulement, dans ces situations, nous pensons ne voir personne alors qu’en fait, tout le monde vous a vu…

Diplômée, il fallait que je rejoigne ma terre promise. Ma grand-mère avait remarqué mon intérêt pour la danse. Puis, elle souhaitait que je rencontre ma mère qui était dans une clinique spécialisée de Séoul. Alors, je quittai mon île paradisiaque pour exaucer mon vœu le plus cher en allant, -cette fois-ci- vivre avec mon grand père. Mes grands parents avaient divorcé depuis des années mais, ils entretenaient toujours une bonne relation. Alors, adieu déchirant et arrivée douloureuse, j’avais du mal à me faire à ce nouveau cadre. Les températures n’étant pas les mêmes et les gens étaient moins accueillants. L’hospitalité des hawaïen me manquait mais il fallait que je me fasse à l'idée. Quand j’eus passé le casting pour rentrer dans cette école, je n’étais pas encore allée rendre visite à ma mère. J’avais peur de me retrouver face à elle. Je tentais de ne pas penser à cette rencontre en travaillant mes chorégraphies. Quand j’ai appris que j’étais acceptée et que j’allais faire partie d’une grande école de danse. Je suis donc, partie la voir.
Dans mon enfance, j’étais souvent allée dans les hôpitaux pour un bras, une jambe et une clavicule cassées ; mais les hôpitaux de la capitale coréenne m’ont toujours effrayé. Ils semblaient si sinistres, si tristes. Je me retrouvais perdue avec mon bouquet multicolores dans ces couloirs si blancs. Elle se tenait sur son lit d’hôpital à jouer avec un nounours. Je ne me rappelle plus comment j’en suis venue à lui parler de la pluie et du bon temps aussi facilement. Je n’avais pas encore d’attache à Séoul et c’était ma mère alors, je lui racontais tous ce que je faisais de mes journées en espérant la voir réagir et me regarder; au lieu de cela, elle souriait simplement où regardait en l’air. Elle était dans son monde. Au fil des jours et encore maintenant, j’ai peur de devenir comme elle. Elle est belle et je l’aime, mais sa maladie me fait peur. J’en suis venue à développer une réaction bien étrange quand j’entendais quelqu’un me traiter de folle ou de malade. Depuis mon entrée dans cette école réputée, je vais la voir de moins en moins. Cependant, je parviens à garder quelques heures pour elle.

Comment, en suis-je venue à écrire dans un journal intime ? Ma grand-mère me la conseillait. Une façon de trouver où raconter mon histoire, avant d’avoir des amis avec qui la partageaient. Heureusement, mon correspondant me permet de me faire au lieu… Mais, la jeune hawaïenne que je suis, a encore le mal du pays… Puis, qui sait. Surement qu’un jour, ça m'amusera de relire tous ceci. »

« Le 16 mars dans la salle des professeurs à Kirin. Cher journal. Je ne sais pas pourquoi, je récris dans ce maudit journal. Ma grand-mère avait surement raison, ça aide…

Une unité supérieure pour la date, mais des années entre elles. Il s’en est passé des choses dans ma vie. Je suis parvenue à m’habituer de la vie coréenne. Des amis, une familles que j’ai appris à connaître. J’entretenais aussi une bonne relation avec ma grand-mère. Pendant les vacances, il m’était permis de lui rendre visite. Il n’y a pas que Hawaï que j’ai connu aussi pendant ces années. Je suis allée aussi aux États-Unis, en France, en Angleterre, en Russie et même, en Chine. Pourquoi ? Les compétitions de danse dans ces pays m’offraient des opportunités pour percer dans le métier. Je souhaitais être une grande danseuses, reconnue dans le monde et, je le devins. À peine vingt deux ans, mon nom ne passait plus inaperçu. Je me suis épanouie dans cet art. A coté, j’ai aussi connu l’amour. Un élève des cours de chant, nous nous sommes rencontrés lors de mon voyage en Russie. Un coréen, lui-aussi. Je l’ai aimé, ce fut mon premier amour.
Puis, il eut un accident. Ce fut ses mots. Un accident. Je suis tombée enceinte de lui. Contre tout attente alors que je pensais que nous ne serions pas à classer dans de simples amourettes de vacances, il me lança cela à la figure ; c’est un accident, je ne veux pas en entendre parler. Dans quel guêpier, il s’était mis en fréquentant une fille aussi niaise… J’étais désorientée. Juste avant ma représentation, j’avais négligé ma santé. Peu mangé, peu bu, peu dormi, le maquillage cacha le désastre extérieurement mais, rien ne se dissimula à l’intérieur. Alors, une fois passée sur scène, je perdis l’équilibre et tombai des escaliers. Et, cet accident ne fut plus. Incapable de danser pendant plusieurs semaines et la perte de cette enfant, il aurait eu six ans aujourd’hui.
Après cet épisode, je suis revenue à Séoul. Entre temps, ma grand-mère fut internée dans un hôpital. Elle contracta la maladie d’Alzheimer. Sa sagesse était là. Je me recueillais encore auprès d'elle. Puis, peu à peu, la maladie l’emportait. À croire que dans la vie, le principe de l’échange équivalant s’opérait. J’avais été heureuse un temps. À ce moment près d’elle, je vivais une déchéance. Lentement, elle oubliait. Alors qu’elle avait conscience de la maladie, elle aurait voulu mettre fin à cette vie. Seulement, le droit de mourir dans la dignité n’était pas possible. Je lui promis alors d’être près d’elle. Après cela, je quittai ma passion pour m’occuper d’elle.
La sagesse disparut. Les mots pour expliquer sa pensée se furent rares. La différence entre sa petite fille et une aide ménagère se fit. Les larmes coulaient sur ses joues comme sur les miennes, lorsqu’elle tentait vainement de trouver ses mots. J’aurai tellement aimé en un claquement de doigt effacer ses maux. Dès qu’elle ouvrait la bouche, tout le monde l’écoutait. Dorénavant, jamais plus, je n’entendrai sa voix. Les troubles de la paroles s’accentuèrent. De plus en plus, il fallait être près d’elle. Les cris à mon encontre se firent entendre car, elle ne me reconnaissait plus. Je voulais tout prendre sur moi, je voulais être forte pour elle. Les nerfs lâchaient à la fin de chaque journée. Je n’étais pas aussi forte. Etais-je encore cette gamine au bord de la falaise ? Puis, elle s’éteignit dans la nuit. Étais-je monstrueuse de penser que c’était mieux ainsi ? Surement. Cette même nuit, je me suis remise à danser jusqu’à épuisement. Jusqu’à ce que mes jambes ne tiennent plus, jusqu’à ce que mon souffle se fasse court, je voulais ressentir cet épuisement autant qu’il pouvait l’être physiquement, que psychologiquement…
Un deuil dure à encaisser. Je restai des jours enfermées, des nuits à ruminer devant ma télé. Seul, Jackie, mon chat me tenait compagnie. Je ne répondais plus au téléphone. Je finissais les bouteilles d’alcools. Puis, je suis retombée sur ces albums photos. Ceux, où j’étais heureuse. A cet époque, où j’étais bien. Une bouteille de Vodka dans la main, je rigolai de ces photos puis, de ces vidéos. Du rire, je passai aux larmes. Je voulais retrouver ce bonheur alors, je pris mon courage à deux mains et je sauta à nouveau. Seulement, cette fois-ci, je veillai à avoir les capacités pour.

Je parvins à trouver une place dans cet établissement, Kirin en tant que professeur de danse. Cette école a connu quelques déboires. Cela me fait un point commun avec elle. Un moyen pour moi de reprendre ma vie à zéro, je ne touche plus à aucunes gouttes d’alcool. Je vis ma passion à fond et j’apprécie enseigner. En trois ans d’absence dans le domaine de la danse, par moment, je me rend compte de ne pas avoir été oubliée.. Il n’y a pas seulement d’eux que je ne fis pas oublier. Mon grand père remarqua ma reprise d’activité et en profita pour m’annoncer la nouvelle. J’étais promise à un homme. Inconnu au bataillon, j’ai toujours eu un mauvais pressentiment pour cette histoire et j’eus du flaire !
Mon dernier échec amoureux remonte à longtemps et un mariage… je ne me vois pas y recourir. Alors, je fais en sorte de me montrer dès moins coopérative. Autant avec mon grand père qu’avec ce nouveau fiancé. Mon grand père semble aussi déterminé que moi, allant jusqu’à jouer avec les sentiments et mentionner l’accord de ma défunte grand-mère pour m'amadouer. Un sujet encore trop frais et fragile à aborder…

Bon, je vous laisse. Mes élèves attendent, vous voyez le genre si le prof arrive en retard à son cours ? En effet, ce n’est pas sérieux. Aller. Peut-être à une autre fois… En espérant que les nouvelles soient plus réjouissantes… »

Lors d’un interrogatoire, il y a souvent un gentil et un méchant. De même, lors d’un jury pour un oral de concours, il y en a toujours un moins aimable que l’autre. Young Im est souvent faite pour ce rôle. Froide au premier abord, sa carapace ne se brise pas aussi facilement. Intransigeante pas seulement avec ses élèves, Young Im n’aime pas les faux pas. Tous doit être parfait avec elle. Toujours droite, elle ne démontre aucunes fautes de goûts ou de travers. Posture toujours droite et présence humble, elle ne montre aucunes failles au premier regard. Car, oui, lorsqu’une personne vient à lui porter un peu plus d’attention, nous remarquons qu’elle n’est pas sans failles. Un perfectionniste qui dissimule le doute de soi. Une froideur pour exclure sa grande fragilité de vos esprit. Son tempérament intraitable pour ôter tout doutes sur ses agissements passés. En effet, son addiction pour l’alcool est un sujet bien gardé secret. Seulement, sa panique face à un verre de cet élixir, les soirées où elle déverse les verres dans les plantes -paix à leurs âmes-, elle se donne des airs pour oublier qu’elle est humaine et donc, pas infaillible.
De plus, elle a contracté, en plus de sa peur des profondeurs, celle de tomber malades. Maniaque comme pas deux, plus personne ne comptent le nombre de fois où elle se lave les mains, la panique dont elle fait preuve face à quelque qui a un rhume. Tous semble impeccable. Une peau dont elle prend grandement soin, un corps qu’elle juge être temple et donc, il se doit être choyé. En voyant tous ceci, vous la penserez aisément superficielle à prendre autant soin d’elle et ce style toujours tiré à quatre épingles. Détrompez-vous. Une mère autiste, une grande mère morte de la maladie d’Alzheimer, elle a contracté facilement cette phobie. Comme une susceptibilité extrême lorsqu’une personne en vient à la traiter de folle. Dans ces cas-là, une seule espérance, que cette personne court vite. En effet, notre danseuse ne parait pas comme cela mais, elle peut se montrer très violente. Bon, il faut y parvenir pour la sortir de ses gongs. Ce n’est qu’une fois lancée, qu’il est dure de l’arrêter. Aussi vicieuse, quand elle veut faire mal ; elle sait où frapper. Selon les caractères, elle jugera rapidement si les mots ou les coups seront plus adoptés. À noter, elle est très rancunière. Nous avons beau dire que l’erreur est humaine, ce n’est pas une excuse valable pour elle. Elle est d’une franchise redoutable et aucun soi-disant politiquement correct pour elle, elle dit ce qu’elle pense et non, ce qu’il est bon de penser. Elle ne s’est jamais pliée face à la menace.
A part tous ceci, elle est aussi très maternelle. Un enfant qu’elle n’a pas pu avoir, les rares personnes au courant vous le diront ; elle aurait fait une bonne mère. Toujours à l’écoute et sécurisante. Elle est connue pour être stricte mais, proche de ses élèves. Compréhensible et ouverte d’esprit, elle reste disponible pour ses étudiants. Prête à rebooster tous ce beau monde, elle n’éprouve aucune gêne à encourager à voix haute ses danseurs. Si c'est cela qui leur faut pour avancer, elle leur donnera. En fin de compte, il faut être dans ses petits papier. Elle ne marche pas au fayotage, elle a même une certaine facilité à les voir venir. Pour être honnête, plus ils ont du répondant et plus elle les trouvera intéressant. Dans le monde où ils s’engagent, il faut être fort. C’est surement pour cela, qu’elle ne les ménage pas…

D’ordre personnel, elle est aussi intraitable. Cependant, elle se révèle être assez amusante. Maniant l’ironie à la perfection, dédramatisant facilement les situations, elle fait aussi rire pour ses blagues pas drôles. Oui, vous savez, celle qui provoque un bide monumental dans un groupe d’amis et où vous vous retrouvez tous seul à rire. Oui ! Bah, c’est elle. Enfin, de temps en temps, il y a quelqu’un pour l’accompagner dans ce moment de solitude. Elle aime aussi relever des défis. Un comportement qui remonte à l’adolescence et qu’elle n’a jamais perdu ; elle n’apprécie pas être sous-estimée. Avec ses amis, elle ne montre pas non-plus ses failles. Adoptant souvent ; je vais bien, tous va bien. Alors que non. Young Im n’aime pas inquiéter et gêner. Puis, elle a une fierté surdimensionnée. Incapable de dire ses faiblesses. Elle se terre aussi souvent dans la nostalgie. Un regard dans le vide, un sourire triste, il est facile dans ces moments d’imaginer qu’elle est endurée bien des maux… Elle est aussi très têtue. Acharnée et passionnée, elle a trouver un défouloir dans la danse puis, elle ne fait jamais un travail à moitié. Courageuse, elle veut dorénavant garder la tête haute. Seulement, une part d’elle, se montre vulnérable et pas si forte que cela. Comme par exemple en amour. Elle a peur de ce sentiment. Il lui arrive de charmer mais ces jeux sont sans grands projets d’avenir. Elle n’y croit plus. Trop dégoutée et désemparée à la suite de sa dernier histoire, on peut dire que depuis, sur ce sujet-ci ; elle ne se montrera pas dès plus courageuse. Bien au contraire...

Plus ;
- elle est polyglotte : français, anglais, russe et chinois.
- il lui arrive d’avoir des crises d’angoisse.
- elle a trois tatouages ; un sur la nuque, un sur chaque poignets.
- elle est aussi douée en danse moderne qu’en danse classique.