« Les deuxièmes années ne devraient pas tarder, » annonça le professeur Kim avant de prendre une gorgée d'eau. Il nous invita à faire de même et tout le monde se dispersa le temps d'une pause. Les cours de danse n'étaient pas ce que je préférais, mais je m'en sortais plutôt bien lors des chorégraphies parce que j'avais une assez bonne mémoire. Et un bon sens du rythme en général. Dès qu'on nous demandait de nous joindre à un autre élève pour danser, disons que je n'ai pas le dernier choix... voire même l'un des premiers. Pas pour me vanter, mais ça ne m'étonnait pas trop que des tas de filles veuillent faire équipe avec moi. Tout comme Hyun Ki devait avoir son lot d'admiratrices lui aussi... je m'amusais souvent à dire que j'étais le plus beau des deux, mais la vérité c'était qu'on était trop identiques pour pouvoir le dire. Je me dirigeai vers ma propre bouteille d'eau et en avalai le contenu jusqu'à la dernière goutte, complètement assoiffé. Je me laissai ensuite glisser le long du mur et me passai une main dans le front pour enlever un peu de sueur qui y perlait. Habituellement, que les premières ou les deuxièmes années se joignent à nous ne me faisait aucun effet en particulier. Je m'en fichais un peu à vrai dire, je travaillais avec les personnes qu'on m'assignait, point final. Ça m'irritait un peu d'avoir à expliquer sans arrêt à quelqu'un de plus jeune, mais je savais ce que c'était de coopérer avec des plus vieux et j'essayais de ne pas être trop chiant avec eux.

Mais aujourd'hui, c'était différent. J'appréhendais vraiment ce fameux cours. La raison était simple : Suk Hee. Je n'aurais pas pu expliquer en détails ce qui se passait entre nous parce que je n'avais pas la moindre idée de ce qui arrivais. J'étais paumé, complètement perdu avec l'impression d'être revenu du Japon... au même point que lorsque je m'y étais rendu. Pourtant, plein de choses avaient changées là-bas. Mon cœur s'était ouvert pour la première fois à une femme, et j'avais plongé tête la première sans vraiment craindre de me noyer. Mais j'étais en train de suffoquer à ce moment, et dans l'impossibilité de rejoindre la surface. Je m'enfonçais de plus en plus dans l'abîme, sans avoir la moindre idée du pourquoi. Son frère était mort, elle était repartie trouver sa famille sans même me dire un mot. Je comprenais que je sois la dernière personne qu'elle ait envie de voir pendant ce moment pénible, mais j'aurais voulu pouvoir être là pour elle. Là, j'avais l'impression d'être le petit-ami le plus inutile du monde. Petit-ami, vraiment? En fait, je n'étais même plus sûr si nous étions ensemble. Elle était revenue, quelques jours plus tôt, et ne m'avait même pas adressé la parole. Comment avoir l'air d'un parfait taré, en une leçon très simple : s'approcher de sa supposée copine, un sourire aux lèvres, et la regarder rebrousser le chemin aussi vite que possible. Un coup dur pour l'orgueil, mais un coup encore plus douloureux pour le cœur. Je n'en avais parlé à personne, gardant ma peine pour moi. Je ne m'appelais pas Jae Young pour rien...

C'est à ce moment-là que je la vis, ses longs cheveux bruns flottant derrière elle. Tout le monde avait disparu, il n'existait plus que Suk Hee et moi. Les yeux fixés sur elle, je restai pourtant immobile sur le sol, incapable de me relever et d'aller la voir. De toute façon, dès qu'elle m'avait vu elle avait semblé se concentrer ailleurs. Le professeur Kim nous fit signe de nous rassembler, et nous expliqua que chaque troisième année allait être jumelé à un deuxième année du sexe opposé. Je me rendis à peine compte que mon nom et celui de Suk Hee avaient été nommés l'un à la suite de l'autre. Je me rendis à peine compte aussi lorsque le professeur de danse me poussa légèrement dans le dos pour que je m'approche d'elle. Mon bras frôla la sien, et je me reculai instantanément. Je luttai contre l'envie de glisser ma main dans la sienne, tant sa présence me rendait fou. Rester concentré sur le professeur devenait de plus en plus difficile, mais je réussis à capter quelques mouvements de la chorégraphie. Lorsqu'il eut terminé, il nous demanda de pratiquer la première partie de la chanson. Tous les élèves se mirent immédiatement au travail, sauf Suk Hee et moi. Je me tournai vers elle à contre cœur, conscient que le simple fait de m'attarder sur son visage me donnerait envie de la prendre dans mes bras. Je la regardai donc à peine, et ne lui sourit même pas. « Je crois qu'il faut qu'on parle... » dis-je finalement.

Une semaine. Il était clair que l'enterrement de Shin Gook se passa difficilement, pour chacun de nous. Mi Sun n'avait même pas eu la force de pouvoir faire la route jusqu'à Gwanju, ville natale de mon frère, ville où il a toujours apprécié être, ville de mes grands parents. J'ai pleuré longtemps lors de l'enterrement, pire, j'ai fuis un instant, rêvant de retourner en arrière, retourner au japon, dans les bras de Jae Young, en compagnie de Hyunki et Mi Sun. Et c'est ainsi que je suis resté un moment là-bas, oubliant même que les cours reprenaient pour moi, oubliant même que j'avais une vie en dehors de tout ça. J'ai eu beau profiter du temps, de l'air, des paysages magnifiques, j'avais le coeur meurtri et ainsi, j'ai commencé à me poser de sérieuses questions sur Jae Young.

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A mon retour à Kirin, j'ai tout de suite penser à nos derniers échanges avec Jae Young. J'ai réussi à rire avec Mi Sun malgré la situation. J'ai réussi à revivre peu à peu, mais je savais qu'il manquait quelque chose. Mon frère. Et Jae Young. Depuis mon retour, je l'ai évité certes, mais c'était pour une raison quelconque, car, l'air frais et nouveau m'a fait comprendre que en revenant du Japon tout serait différent, qu'en revenant du Japon tout recommencerait, ou peut-être pas, mais je m'en doutais. Surtout quand je l'ai vue avec cette fille. Fille de troisième année que je ne connais certainement pas. Fille qu'il a enlacé sérieusement fort, trop fort et mon coeur l'a mal vécue. On a tous des raisons d'agir après tout. (...)

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« Vous allez travailler avec les troisième années. » Je faillis manquer un battement de coeur quand le professeur de danse nous a lancé ça. J'ai crue mourir et contre mon gré je suivais la troupe vers la salle de danse où, je l'apercevais déjà. Mon coeur, malgré le mal que je ressentais sur mon manque de lui, sur mon mal de lui, sur tout, battait comme lors de cette longue soirée passé contre lui. Je sentais encore sa peau sur la mienne et provoquais un frisson inattendu. Le professeur de danse nous indiqua de tous s'approcher, nous nous exécutions chacun notre tour et c'est à peine si je réagis en entendant la voix du professeur cité mon nom à la suite de celui de Jae Young. Il finit par pousser Jae Young vers moi et son bras frôla le mien provoquant un nouveau frisson en moi, je grimaçais doucement tandis qu'il reculait directement. Quand il finit de montrer la chorégraphie, je ne bougeais pas, levant doucement le regard vers lui. Il était différent et c'était surement ma faute. « Je crois qu'il faut qu'on parle... » finit-il par dire d'une voix monotone. Je soupirais. « Je... On ne peut pas attendre de finir le cours.. » Après tout, on était déjà censé danser ensemble, rien qu'à cette idée de ressentir encore son corps contre le mien, je frissonnais intérieurement. Jae Young me faisait toujours le même effet qu'au départ, c'était inévitable, mais j'avais une dent contre lui, d'être si proche des autres filles, de m'avoir laisser de côté. Mais... dans un sens, c'était moi aussi. Et... « Hm... On devrait peut-être tra...travailler. » Je soupirais doucement quand le regard du professeur se posa sur nous et qu'il fit une léger moue et faillit nous crier dessus. Je grimaçais doucement et plaçais ma main sur l'épaule de Jae Young comme la chorégraphie l'exigeait. « Je suis désolé... de tout ça... Tu... Moi... Nous... Jae Young... » Quand je soufflais mon dernier mot, son prénom, c'était comme un souffle de désespoir, un souffle d'espoir aussi dans un sens. Il me manquait c'était inévitable, mais tout ça, c'était si... Depuis mon retour, je le voyais sans arrêt entouré de filles, je n'avais pas osé l'approcher, pire, je m'étais mise à l'éviter pour la simple et bonne raison qu'il était proche et trop proche d'une fille ou d'une autre. J'avais mal à cause de ça. Car. Il était attendu par beaucoup de monde. J'avais l'impression de ne plus lui appartenir, j'avais l'impression qu'il ne m'appartenait carrément plus. « Je t'ai... Je t'ai vue avec... Et... Tu me manques c'est certain, mais, Jae Young, je... J'ai du mal à accepter le fait que tu sois... entouré de filles... Je... » J'étais jalouse, c'était inévitable. Ma main toujours posé sur son épaule, nous ne bougions pas et le professeur commençait réellement à s'impatienter.

Il y avait tant de choses que je voulais lui dire, tant de choses que je voulais lui prouver. Elle n'avait encore rien vu, j'étais capable de plus, de beaucoup plus. Je savais que je pouvais devenir la meilleure personne du monde pour elle, j'aurais pu améliorer n'importe quel aspect de moi-même pour elle. Parce que Suk Hee m'avait transformé à un point qu'elle n'imaginait même pas. « Je... On ne peut pas attendre de finir le cours.. » Son malaise était presque palpable, le mien l'était encore plus. Le fait que je sois complètement déstabilisé était déjà très révélateur, je n'aimais pas me sentir aussi vulnérable. En fait, je n'avais jamais été aussi vulnérable de toute ma vie, c'était comme si je m'étais retrouvé nu devant une centaine de personnes et que j'avais seulement envie de me recroquevillé sur moi-même et pleurer toutes les larmes de mon corps. Pathétique, pas vrai? Mais c'était à ce point-là que je l'aimais... j'avais totalement oublié ce qui se passait autour de moi, les autres élèves étaient disparus et mes yeux étaient complètement absorbés par son visage. J'avais fais l'erreur de la regarder, j'en payais le prix. « Hm... On devrait peut-être tra...travailler. » Sa voix résonna dans ma tête tel un écho, mais je ne compris rien du tout. Elle aurait pu me parler en français que ça n'aurait rien changé du tout, j'aperçus ses lèvres se mouvoir avec l'impression d'être devenu sourd. Je remarquai encore moins le professeur nous faire les gros yeux tellement je ne me rappelais plus qu'on était en plein cours de danse. Suk Hee posa sa main sur mon épaule et je frémis légèrement avant de sortir de mon espèce de transe. Je posai une main plus confiante sur sa hanche comme l'exigeais le premier mouvement de la chorégraphie.

Des flashs de notre nuit torride me revinrent brusquement en mémoire, et on aurait dit que ça s'était passé des années auparavant. J'étais en train de la perdre, et ça me tuait. Au début, j'avais cru que c'était le goût amer qu'avait laissé notre petite idiotie à Hyun Ki et moi lors du voyage au Japon. Ensuite, je m'étais dit qu'elle était peut-être seulement très détruite par la mort de son frère. Mais il y avait forcément autre chose.  « Je suis désolé... de tout ça... Tu... Moi... Nous... Jae Young... » Je clignai des yeux avec étonnement. Je n'arrivais pas à saisir le sens de ses paroles... était-elle en train de « rompre » ou au contraire, voulait-elle s'excuser de sa froideur des derniers jours? J'étais paumé, j'étais un pauvre mec qui ne comprenait pas du tout la complexité de la situation. Je me sentais vraiment con, j'avais envie de me cogner la tête sur le mur jusqu'à ce que je sois en mesure de la comprendre. Pourquoi j'avais une personnalité aussi merdique, pourquoi j'étais incapable de me mettre à sa place et de ressentir toute sa peine? « Je t'ai... Je t'ai vue avec... Et... Tu me manques c'est certain, mais, Jae Young, je... J'ai du mal à accepter le fait que tu sois... entouré de filles... Je... » J'avalai ma salive de travers et failli m'étouffer sous le regard meurtrier du professeur Kim qui commençait à s'impatienter. Normal, tous les autres étaient quasiment rendus au refrain alors que nous n'avions même pas exécuté le premier mouvement. Entouré de filles? M'avait vu avec qui? J'étais dans l'incompréhension la plus complète, et je fus presque soulagé de recevoir une petite claque sèche mais non douloureuse derrière la tête. « Au boulot, Song! » Je n'osai même pas répliqué tellement il semblait sur le point de m'arracher les yeux, et je jetai un coup d'oeil désolé à Suk Hee. Je la soulevai et la transportai sur le côté en la retenant avec ma cuisse, puis la ramenai pour qu'elle s'élance vers le sol. Je m'approchai ensuite à pas lents vers elle, et mon expression était remplie de toute la tendresse dont la chorégraphie avait besoin. Il y avait au moins un truc que le professeur ne pourrait pas me reprocher, et c'était bien mon émotion. Mon visage à quelques centimètres du sien, je levai la main et effleurai sa joue. « Je ne... comprends pas de quoi tu parles. » Et c'était vrai. J'avais tant de fois tenter de manipuler mes copines, de masquer le fait que je voyais plein d'autres filles à côté. Mais là, je ne mentais pas.

« Je t'ai... Je t'ai vue avec... Et... Tu me manques c'est certain, mais, Jae Young, je... J'ai du mal à accepter le fait que tu sois... entouré de filles... Je... » Il était clair que je n'étais pas certaine de pouvoir parler correctement. Et pourtant sentir sa main sur ma hanche comme les premiers mouvements de la chorégraphie l'exigeait, me rendait plus confiante, me rendait plus... amoureuse encore ? Car amoureuse je l'étais. C'était inévitable de croire le contraire. La façon dont mon regard plongeait dans le sien. La façon dont mon coeur meurtri battait. Je frissonnais quand sous l'ordre du professeur Kim, Jae Young s'exécutait en me soulevant doucement pour me transporter sur le côté. A nouveau je un frisson me parcourait au contact de sa cuisse, puis je manquais de m'écraser sur le sol, mais me retenant tournant sur le côté pour me relever tandis qu'il se rapprochait de moi une bonne expression sur son visage, trop bonne expression. Dans son élan de rapprochement, je remarquais que trop tard que nos visages étaient à quelques centimètres. Relevant sa main vers mon visage, il effleurait ma joue et je frissonnais une nouvelle fois. « Je ne... comprends pas de quoi tu parles. » Je soupirais. C'était vrai que j'étais incompréhensible en sa présence et c'était... souvent le cas. Le professeur satisfait de notre performance et se rappelant nos compétences plutôt bonnes en danse, enfin surtout des miennes puisque je ne savais pas réellement les compétences de Jae Young dans cette matière. Je passais mon bras dans son dos le remontant doucement jusqu'à ses épaules tandis que je sentais la pression de ses doigts sur mes hanches. Mes lèvres à quelques centimètres des siennes, mon souffle était court. « Tu me rends incompréhensible... » J'avançais mon visage près du sien un peu plus frôlant ses lèvres, oubliant que nous étions en classe. Puis je reculais. Il attrapa ma main et me fit tourner sur moi même avant de me ramener contre lui. Je me mordais la lèvre alors que je sentais soudainement le regard de certains élèves sur nous, essayant de ne pas paraitre déstabiliser. « Donc je reprends *silence* Je t'ai vue avec cette fille l'autre jour. Et... Ca m'a rendue jalouse. Et... le coup du Japon j'ai encore... Ash. » Incompréhensible un jour, incompréhensible toujours. Je soupirais toujours collé à lui. « C'est... c'était Sun Mi je crois. Je ne... je ne sais pas ce qui te lis à elle mais... tu... elle... Tu étais dans ses bras. J'ai crue que.... » Et là je me rendais compte que j'étais conne de croire qu'il me faisait fauxbond. Parce que... parce que j'avais quand même toutes les chances de le croire, de le penser.

Nouveau mouvement. Nouveau frisson. Il était clair que nous étions à la traine mais le professeur Kim ne désista pas son regard d'un autre couple de danseurs nous laissant sur le côté. Je glissais contre lui partant sur le côté pour aller m'assoir au fond de la salle. Je préfèrerais arrêter le carnage tout de suite. Mais évidemment, c'était certain qu'il me rejoindrait. « Dit. Tu veux bien me dire pourquoi tu m'as choisi moi ? » C'était vrai qu'il avait toutes les filles à ses pieds et il m'avait choisi moi. Pourquoi ? En plus de cela j'étais l'ex de son frère, alors ca n'arrangeait rien pour moi, personnellement ca me torturait un peu plus. « Je veux dire. T'as toutes les filles que tu veux. Et tu t'es attardé sur moi, sur... Sukkie. Je ne suis rien comparé aux autres, alors... » Je fermais les yeux posant ma tête contre le poteau sur lequel j'étais adossé. Les flash de cette nuit au japon me revenaient parfaitement, et cette intimité me manquait tellement que je désirais enfouir ma tête dans son cou encore à ce moment là.

Spoiler:

« Tu me rends incompréhensible... » Cette fille me faisait perdre mes moyens, je le savais et pourtant je recherchais sans arrêt sa présence. Elle était devenue comme une drogue, j'avais besoin d'elle, de ses baisers, de ses caresses et de ses sourires, j'étais en train de devenir fou depuis qu'elle m'évitait. J'étais un peu perdu face à tout ça parce que ça ne m'était jamais arrivé. D'habitude, les filles me couraient après et je m'en foutais, mais cette fois-ci c'était différent. Si Suk Hee s'était mise à me fuir, c'est mon cœur qui aurait pris le contrôle de mes jambes et qui se serait lancé à sa poursuite. Laissant mon égo et ma fierté de côté pour que notre amour survive. Dans un sens, je remerciais mon inconscient d'être plus intelligent que moi. Sinon, je perdrais définitivement cette fille parce que j'étais con. Pas dans le sens stupide, dans le sens où niveau relations amoureuses, j'étais le pire des nuls. Mêmes les jeunes de première année avaient plus d'expérience que moi là-dedans. En même temps, je n'avais jamais vraiment pris le temps de m'y intéresser. Nous devions avoir l'air très convaincants lorsque nos lèvres se frôlèrent et que je soupirai de désir avant qu'elle s'éloigne. Ses lèvres, si douce, si roses, si pulpeuses... celles qui avaient été faites pour se modeler aux miennes. Je la rattrapai vivement par la main et la fit tournoyer une fois avant de la ramener contre moi avec force, mon autre main maintenant dans ses cheveux. En fait, on ne pouvait plus vraiment appeler ça du jeu d'acteur puisque même dans une salle vide, je l'aurais retenue de la même manière. « Donc je reprends *silence* Je t'ai vue avec cette fille l'autre jour. Et... Ca m'a rendue jalouse. Et... le coup du Japon j'ai encore... Ash. » Je fronçai les sourcils en l'entendant mentionner une fille. Je n'étais pas en colère, j'étais juste vraiment surpris et j'essayais de retracer dans ma mémoire la présence d'une fille avec qui j'aurais pu sembler louche. Mais Sun Mi ne me vint pas en tête, parce qu'elle était ma meilleure amie, ma sœur, mon complément, et que malgré nos câlins et nos baisers sur les jours je n'aurais jamais pensé une seule seconde que ça aurait pu être perçu de façon différente de moi. Ça me semblait si naturel, après tout je la connaissais depuis dix-sept ans... « C'est... c'était Sun Mi je crois. Je ne... je ne sais pas ce qui te lis à elle mais... tu... elle... Tu étais dans ses bras. J'ai crue que.... » Mes yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle évoqua Sun Mi. J'étais totalement chamboulé par sa soudaine révélation, je ne m'étais pas du tout attendu à ce qu'elle apparaisse dans cette conversation. Pour moi, il était clair que Sun Mi était d'un tout autre niveau que tout le monde, en excluant Hyun Ki bien sûr. Jamais je n'avais pensé que nos marques d'affection auraient pu porter à confusion.

J'enchaînai avec le prochain mouvement, et Suk Hee me suivit en silence, se laissant doucement guider par mes gestes. J'étais sûr de moi, comme toujours, mais ses paroles m'avaient grandement déstabilisé. Je ressentis même un immense soulagement lorsqu'elle se décolla de mon torse pour aller s'asseoir contre le mur. Cette situation m'étouffait, et un peu d'espace pour réfléchir me ferait du bien. Je la suivis tout de même, parce que nous devions absolument mettre les choses au clair. Avant que je puisse placer un mot, elle s'était déjà remise à parler. « Dit. Tu veux bien me dire pourquoi tu m'as choisi moi ? » J'ignorais si c'était une question piège. En fait, j'ignorais où elle voulait en venir. Suk Hee tenait-elle vraiment à connaître la véritable raison? Il me semblait que je lui avais déjà tout dit. Elle savait que je m'étais rapproché d'elle uniquement pour faire rager mon jumeau. Elle savait aussi qu'avec le temps, les choses avaient changées. Mon cœur aussi. J'appuyai ma tête contre le mur et passai mes mains sur mon visage pour enlever le peu de sueur qui s'y trouvait. « Je veux dire. T'as toutes les filles que tu veux. Et tu t'es attardé sur moi, sur... Sukkie. Je ne suis rien comparé aux autres, alors... » J'eus vraiment envie d'éclater de rire, mais je me retins par respect pour elle. Suk Hee doutait vraiment de ses charmes, malgré le fait que sa présence me rendait totalement incontrôlable? Après cette nuit au Japon j'aurais pensé qu'elle savait au moins que dans mon cœur, elle était spéciale, voire même unique. Je crus bon de revenir sur le sujet Sun Mi avant de plonger dans le vif du sujet. « Sun Mi est ma meilleure amie. Si on souhaite bâtir quelque chose tous les deux, il va falloir que tu apprennes à la connaître et à l'apprécier parce qu'elle est comme ma sœur. Je la connais depuis toujours, mais sache juste qu'entre nous ce n'est que fraternel. Il ne s'est jamais rien passé de plus. » Je ne pouvais tout de même pas laisser Sun Mi prendre tout le blâme, ni laisser Suk Hee penser qu'il y avait peut-être une certaine ambiguïté entre nous. Oui, on était proches, mais on ne s'était jamais embrassé sur la bouche, ni aucun autre geste amoureux de ce genre. Le professeur annonça la fin du cours, et tout le monde quitta petit à petit la salle sans vraiment se soucier de nous. Installés dans un recoin de la classe, disons qu'il était facile d'oublier notre présence, et même le professeur Kim qui paraissait vraiment affamé quitta rapidement les lieux. Je ne m'en rendis même pas compte, trop occupé à contempler Suk Hee. Nos épaules se frôlaient, et ce contact me donnait le courage d'affronter la discussion. Elle ne pourrait pas dire que je ne faisais pas d'efforts... « Je ne t'ai pas choisi, Suk Hee. C'est lui qui a choisi. » dis-je en lui prenant la main et l'amenant sur mon cœur. Digne d'un film à l'eau de rose, mais comment lui dire autrement que ce n'est pas moi qui avait décidé du jour au lendemain de tomber totalement amoureux d'elle? « Il n'y a plus d'autres filles, il n'y a que toi. Je ne veux que toi. Je me fiche de ce que tout le monde en pense. Ne plus t'embrasser me tue, Suk Hee. » soufflai-je avant de me retourner légèrement vers elle. Je glissai une main derrière sa nuque et l'approchai de moi doucement avant de lui donner un léger baiser sur les lèvres. Juste pour qu'elle se rende compte à quel point elle avait besoin de mes lèvres, et à quel point j'avais besoin des siennes.

C'est adossé contre le poteau que je réfléchissais tranquillement, que mon esprit était torturé par la seule présence de Jae Young à mes côtés et alors que tout les autres partaient mangés car il me semblait que ce soit l'heure du déjeuner, je ne bougeais pas, fermant les yeux et respirant doucement. Bien que le cours avait été court ce jour-là, j'étais certaine que la longueur de celui-ci était la pire de toute à cause de sa présence à lui, sa présence insoutenable, car il était évident que je ne pouvais me contrôler en face de lui. « Sun Mi est ma meilleure amie. Si on souhaite bâtir quelque chose tous les deux, il va falloir que tu apprennes à la connaître et à l'apprécier parce qu'elle est comme ma sœur. Je la connais depuis toujours, mais sache juste qu'entre nous ce n'est que fraternel. Il ne s'est jamais rien passé de plus. » avait-il dit et sans rien rétorquer j'étais persuadé que tout ça était ridicule, que j'étais ridicule et en même temps, dans un certain sens, je l'étais.

« Je ne t'ai pas choisi, Suk Hee. C'est lui qui a choisi. » Il attrapait ma main et dans un certain sens, je faillis reculer au contact de sa peau contre la mienne, car la fusion qui exerçait entre JaeYoung et moi étaient bouillante, fumante et incontestable. Il déposa ma main douce et frêle sur sa poitrine, là où son coeur était placé. Ce n'était pas lui, mais son coeur, malgré lui il m'aimait c'était ça qu'il disait ? Malgré lui et malgré moi. Car mon coeur repartit de plus belle quand ma main s'était déposé sur sa poitrine, quand sa main avait eu la chance de croiser la mienne. Je souffrais intérieurement de ce manque incontestable de toucher physique de JaeYoung, car son toucher m'était indispensable. « Il n'y a plus d'autres filles, il n'y a que toi. Je ne veux que toi. Je me fiche de ce que tout le monde en pense. Ne plus t'embrasser me tue, Suk Hee. » ajoutait-il dans un souffle et se tournait déjà vers moi. Instantanément, je reculais, me collant un peu plus à mon poteau tandis que sa main rejoignait ma nuque et que son visage se rapprochait trop dangereusement de moi. Trop dangereusement oui. Ses lèvres se posèrent doucement sur les miennes. Quelques secondes. Quelques ultimes secondes qui réveillaient en moi cette passion soudaine que nous avions eu lors du voyage au Japon. Et alors que ses lèvres quittaient les miennes rapidement, je me glissais contre lui, passant mes bras autour de son cou et mes lèvres rejoignaient à nouveau les siennes. Indispensable oui. J'en avais besoin pour survivre, autant dire que JaeYoung m'avait manqué, autant dire que ce rapprochement faisait battre mon coeur comme jamais, autant dire que mes lèvres ne quittaient pas les siennes, pire, le contact était si fort, si intense, que nous faillîmes tomber en arrière à cause de ma seule réaction à son baiser.

« Pourquoi tu agis comme-ça alors que tu sais pertinemment que je ne peux pas te résister ? » J'avais quitté à contre coeur ses lèvres pour me loger toujours contre lui, et ce contact rapidement instauré lors du voyage au Japon revenait, comme-ci à présent ce devait être une habitude. « Il semblerait que je soit soumise à obéir à tout tes excès d'amoureux... Si tu m'embrasses, je t'embrasserais toujours en retour... » La preuve en était. Mes lèvres vinrent se déposer sur le coin de sa lèvre, puis sur sa joue avant que je respire, ma joue contre la sienne et que mon visage vienne s'enfouir dans son cou, un sourire qui en disait long sur mon état d'esprit.

Au bout de quelques minutes, les autres allaient surement se demander ce que faisait SukHee et JaeYoung collés l'un contre l'autre dans la salle de danse, car de l'extérieur on pouvait rapidement voir tout ce qu'il s'y passait, mais je m'en fichais royalement. Sa présence était mon seul bien. « Tu m'excusera. Pour cette jalousie soudaine qui m'a pris pendant ses quelques jours. J'ai juste... j'ai juste eu de longues journées avec la famille et ... et ta présence m'a tellement et ... te voir avec Sun Mi, j'ai eu peur... j'ai crue que... » Et j'avais seulement crue une connerie comme une autre. Je grimaçais déjà, me décollant doucement de lui, je me levais difficilement tandis qu'il suivait mon mouvement et s'empressait déjà de m'aider. Me mordant les lèvres, je n'avais qu'une envie, c'était de l'embrasser encore et encore, comme-ci il m'était indispensable de me répéter qu'il était là, à moi, tout contre moi, et à moi. Prise d'une soudaine envie de l'embrasser qui n'appartenait qu'à mon simple esprit, qu'à mon simple coeur, qu'à ma simple personne d'ailleurs, je me retrouvais à le coller contre le poteau contre lequel j'étais et à l'embrasser tendrement, longuement et tendrement. Comme-ci son contact m'était indispensable. Car déjà danser avec lui, était un insoutenable effort pour moi, comme pour lui, enfin je présumais. Mon corps collé contre le sien, je sentais déjà mes mains se coller contre lui, mon souffle se couper, mes lèvres partir loin avec lui, mon corps tout entier brûlait à son contact et je reculais en titubant et respirant le mieux que je pouvais tellement ce contact me rendait... me tournait la tête.

L'avoir si près de moi alors que je ne me sentais pas en droit de l'approcher était encore plus douloureux que lorsqu'elle n'était pas là. Mais juste pour pouvoir poser les yeux sur elle, j'étais prêt à souffrir autant de fois qu'il le faudrait, je savais que j'avais perdu l'esprit mais je m'en fichais. Rien n'avait plus d'importance si je pouvais la garder dans mes bras. Le regard des autres, leur jugement, je n'écouterais rien ni personne et ça ils étaient déjà au courant. Toute ma vie, je n'en avais fait qu'à ma tête et ce n'était pas demain la veille que j'allais changer. Sauf si elle me le demandait... parce que pour elle, j'aurais pu changer n'importe quoi. C'est un peu inconsciemment que je posai mes lèvres sur les siennes, mais ce geste me fit tellement de bien que je fus incapable d'y mettre fin. Ma volonté avait disparue à la seconde où nos souffles s'étaient unis, et je ne pensais plus à rien d'autre. C'était la première fois de ma vie que j'étais si dépendant d'une autre personne que moi, ce sentiment était tout nouveau mais c'était si intense que même sans le vouloir je savais très bien que je finirais par la rattraper. Suk Hee ne pouvait plus filer, je ne la perdrais pas. Je comprenais qu'elle puisse avoir des craintes à mon endroit, après tout je n'avais pas la réputation la plus pure de toute l'école. Moi-même, j'avais des craintes, moi-même je ne faisais pas encore totalement confiance. Mais j'apprendrais à l'aimer, j'apprendrais à devenir quelqu'un de bien pour qu'elle soit heureuse. Je l'aimais à ce point-là. « Pourquoi tu agis comme-ça alors que tu sais pertinemment que je ne peux pas te résister ? » dit-elle finalement en rompant le baiser. Les yeux fermés, je me mordis la lèvre inférieure en luttant contre l'envie de recommencer. Non, je ne voulais pas la brusquer et mieux valait me contrôler comme il faut. Après tout, nous n'étions pas dans une chambre d'hôtel mais dans une salle de classe. Si le professeur Kim revenait et nous trouvait ainsi, nous aurions de sérieux problèmes. Sauf que si Suk Hee poursuivait ses rapprochements, je ne tiendrais pas.

« Il semblerait que je soit soumise à obéir à tout tes excès d'amoureux... Si tu m'embrasses, je t'embrasserais toujours en retour... » Je voulu répliquer que c'était la même chose pour moi, mais au lieu de cela je l'entourai dans mes bras et la serrai très fort. Elle m'était soumise, et je lui étais soumis, mon regard la dévorant étant la meilleure preuve qui soit. Un seul baiser d'elle et mon cœur s'embrasait, m'empêchant parfois de respirer normalement. Ce n'était pas sain, ce qu'on vivait. Je vous jure que j'aurais pu la prendre là, maintenant, salle de danse ou pas. Mais mon civisme m'empêcha d'agir avec tant d'impudence. Suk Hee, quant à elle, ne semblait pas vouloir s'arrêter là. Diablesse... elle me tuerait. Ses lèvres humides se posèrent au coin de ma bouche, puis sur ma joue, avant qu'elle vienne se blottir dans le creux de mon cou. Son souffle me chatouilla la peau et je respirai profondément, bien décidé à ne pas me laisser emporter, cette fois. Au Japon, j'avais laissé mon désir prendre le dessus et je ne voulais plus que ça se reproduise. J'aurais dû lui demander comment elle allait, si son séjour s'était bien passé... mais allez savoir pourquoi, aucun de ces mots ne voulait sortir de ma gorge. Peut-être était-ce préférable que je garde le silence, ce devait de toute façon être pénible pour Suk Hee qu'on mentionne la mort de son frère. Juste ma présence suffirait à l'apaiser, ou en tout cas je l'espérais. « Tu m'excusera. Pour cette jalousie soudaine qui m'a pris pendant ses quelques jours. J'ai juste... j'ai juste eu de longues journées avec la famille et ... et ta présence m'a tellement et ... te voir avec Sun Mi, j'ai eu peur... j'ai crue que... » Je l'embrassai sur le front, tendrement. Je comprenais, je comprenais parfaitement. Elle n'avait pas à se perdre dans des explications qui de toutes manières n'avaient aucune importance. Tout ce que je voulais, c'était qu'elle n'ait plus peur d'être avec moi. « Je serai toujours là. » Je ne voulais pas lui dire que je la pardonnais, qu'elle n'avait pas à s'excuser. C'était juste débile comme paroles. Non, je voulais juste qu'elle sache que j'étais là, avec elle, et que je le resterais. Elle était différente des autres filles, il fallait qu'elle le comprenne.

Je la sentis se décoller et se remettre debout, et après quelques secondes je l'imitai. Je venais à peine de me relever que j'étais attaqué par une Suk Hee prise d'un soudain débordement d'affection. Mon dos atteignit durement le poteau contre le mur, mais pas assez pour me faire mal. Son baiser me fit de toute façon tout oublier. Mon corps tout entier bouillait, mes mains se glissèrent dans son dos pour la rapprocher de moi. J'avais l'impression qu'on passait notre temps à nous embrasser mais curieusement... ça m'était égal. J'avais besoin de ses baisers, de ses caresses, et lorsqu'une fois plus elle se recula, j'eus l'impression qu'on me coupait le souffle. « Je t'aime, Suk Hee. » murmurai-je en la rattrapant par le poignet pour éviter qu'elle tombe. Je la ramenai contre moi, évitant de l'embrasser. La chaleur était déjà assez étouffante, et c'est pourquoi je me contentai juste de la prendre dans mes bras. C'était suffisant. Amplement suffisant, même. « Je pense qu'on a un sérieux problème... c'est normal que j'aie constamment envie de t'embrasser? » rigolai-je en glissant mes doigts dans ses cheveux.

« Je serai toujours là. » Ses bras autour d'elle. Son souffre contre sa peau. Les lèvres de Jae Young rejoignirent le front de Sukkie rapidement, contact qui permit à la jeune fille de s'apaiser un peu plus. Un peu plus certes mais il était clair qu'au fond d''elle, une part de culpabilité d'être jalouse s'emparait d'elle. Qui n'est pas jalouse de toute manière ? Depuis le début, ils étaient faits pour s'entendre, non ? Tout ce qu'ils avaient poursuivis, Jae Young qui cherchait tout le temps à se rapprocher d'elle, Suk Hee qui l'évitait le plus possible car c'était le frère de son ex petit ami stupide, il n'y avait rien de pire comme rapprochement que celui qui avait eu lieu au Japon; car depuis cet ultime jour où il l'a sorti de l'hôtel en silence et discrètement sous les yeux des professeurs chargés de s'occuper de la sécurité de tous, qu'ils se sont retrouvés dans une ruelle peu fréquentable, qu'ils se sont retrouvés sur un banc, pratiquement l'un sur l'autre et que tout s'est enchainé à l'appel soudain de l'hôpital de Séoul quand il l'avait laissé monter dans sa chambre seule. Elle aurait du appeler n'importe qui, mais c'était lui qu'elle contacta, en larmes, en pleurs, en souffrance totale. Se retrouver alors contre lui à ce moment précis, il n'y avait rien de pire pour réveiller des vieilles douleurs datant de quelques jours, quelques semaines, vieilles douleurs mauvaises ou bonnes, peu importait, Suk Hee s'empêcha de sourire mais enfouissait son visage un peu plus contre lui avant de se décaler.

C'est rapidement qu'elle quittait ses bras pour se lever. C'est rapidement qu'il suivait ce geste anodin et qu'elle se retrouvait à le plaquer contre le poteau derrière lui, qu'elle se retrouvait à l'embrasser à nouveau, comme-ci il lui était indispensable d'agir ainsi. Suk Hee était hypnotisée, réellement, absolument. Elle inspirait profondément chaque bouffée d'air quand elle mit fin au baiser en reculant en titubant presque. C'est rapidement aussi que la main de Jae Young attrapait son poignet à elle pour l'attirer à lui. Elle redoutait un nouveau baiser. Elle redoutait de succomber, de fondre, de mourir d'amour et de frénésie à ce contact. « Je t'aime, Suk Hee. » A ce murmure, Suk Hee frissonna, tandis que le souffle de Jae Young parcourait sa peau doucement et que plusieurs frissons s'en suivaient. La chaleur de leur deux corps étaient étouffante et Suk Hee se retenait de ne pas sauter une nouvelle fois sur l'occasion pour l'embrasser ou faire n'importe quoi d'autre de stupide. Elle se contentait de respirer sa peau, de respirer tout contre lui. « Je pense qu'on a un sérieux problème... c'est normal que j'aie constamment envie de t'embrasser? » Sukkie émit un petit rire avant de relever la tête vers lui et de placer ses mains sur ses épaules pour se mettre sur la pointe des pieds et lui déposer un baiser sur le coin de ses lèvres, un sourire aux lèvres. Oui. Suk Hee pouvait être diabolique et chercheuse d'emmerdes quand elle voulait, mais c'était ainsi qu'il la connaissait le Jae Young non ? Elle glissa entre ses bras et recula doucement, son sourire brillant dans la seule lumière de la pièce, pièce très lumineuse disons le.

« Un sérieux problème oui. Ahm... C'est physique, c'est pour ça. » Elle reculait encore, tentant d'agrandir la distance entre eux, et bizarrement il lui était bien difficile de s'éloigner ainsi de lui. Trop difficile. « La preuve. Ca me tue déjà de me séparer de toi... » C'était réellement physique entre eux, physique et chimie. Elle recula une dernière fois, le coeur serré et finit par s'assoir au milieu de la salle et de s'étendre de tout son long en fermant les yeux. Elle se remémorait déjà tout les évènements passés en compagnie de Jae Young. Tout ses évènements terrible ou heureux. Etendue de tout son long sur le parquet frais de la salle, le soleil de l'extérieur venait frapper la peau de Suk Hee et la réchauffer sachant qu'elle brûlait, bouillait d'envie de retourner près de lui. Avait-elle seulement envisager qu'il se rapproche ? Avait-elle seulement envisager qu'en ouvrant les yeux elle le verrait à quelques mètres ? Elle ouvrait déjà les yeux et l'apercevait. Son coeur fit un bond de plus et son amour pour Jae Young se confirmait un peu plus chaque seconde passé.

« Sérieusement, te rends-tu compte de l'attraction qu'on a l'un sur l'autre là maintenant ? » Son coeur lui disait de sauter sur lui, de courir vers lui, de l'attirer à elle et de glisser contre lui sur le sol de la salle de danse, sous les yeux de n'importe qui, n'importe quand, maintenant. Mais elle se retenait, sachant que ça serait dangereux pour les deux, sachant que Jae Young avait une réputation déjà pas très claire sur le coup et qu'il était populaire pour être un coureur de jupons, manquerait plus qu'ils crient tous que Suk Hee est tombé dans ses bras. Mais finalement on s'en fichait non ? Finalement il suffisait d'un baiser de plus, un baiser en public pour montrer qu'il pouvait être amoureux, qu'il pouvait appartenir à quelqu'un. Mais Suk Hee ne doutait pas de cela, elle avait juste peur de le perdre du jour au lendemain, d'avoir mal à cause de lui, pour lui. Elle soupirait et le fixait tandis que son corps toujours allongé sur le sol ne demandait qu'un contact de Jae Young, un seul. « J'ai ... j'ai envie de t'embrasser encore et encore... aussi... » murmurait-elle en fermant les yeux et en inspirant profondément pour canaliser ses envies.

« Un sérieux problème oui. Ahm... C'est physique, c'est pour ça. » Cette petite phrase placée juste après le baiser tentant qu'elle m'avait déposé au coin des lèvres me fit sourire. Un sourire un peu joueur, celui que j'arborais chaque fois que j'avais envie de m'amuser un peu. Et disons qu'avec Suk Hee, j'avais envie de m'amuser tout le temps. Il était vrai qu'entre nous c'était très physique, je ne pouvais pas le nier après les moments très chauds que nous avions partagé. Cela dit, il était évident que ça dépassait l'attirance physique, et la preuve était que je me trouvais encore là avec elle à lui dire qu'elle me manquait. En temps normal, j'aurais laissé Suk Hee profiter un peu de mon corps, j'aurais profité du sien, nous nous serions souhaité bonne journée et je ne l'aurais jamais rappelé. Là, j'avais passé ma semaine à lui envoyer des messages textes, à lui téléphoner, à demander aux autres élèves s'ils l'avaient vu. J'étais obsédé par son visage, son sourire, ses lèvres, ses mains, tout chez-elle m'avait cruellement manqué au point d'en devenir fou. Je vous jure, un jour de plus sans elle et j'aurais craqué, ce qui ne m'était jamais arrivé jusqu'à présent. Ce n'était donc pas juste physique... j'étais amoureux d'elle. Ça me rendait un peu bizarre à l'intérieur de réaliser que je l'aimais, moi, Song Jae Young. Le Jae Young que tout le monde connaissait n'était pas comme ça, il jetait après avoir utilisé, il ne faisait que passer du bon temps sans s'attacher, il aimait manipuler les cœurs, c'était le « mauvais jumeau ». J'étais en train de me transformer en vrai petit bisounours dès que cette diablesse était dans les parages. « La preuve. Ca me tue déjà de me séparer de toi... »

Vilaine jeune femme... plus elle reculait, et plus j'avais envie d'avancer. Un regard de prédateur au visage, je marchai vers elle à pas très lents, un sourire en coin trônant fièrement au coin des lèvres. Suk Hee se laissait désirer, ce qu'elle ignorait encore c'est à quel point j'étais patient pour obtenir ce que je voulais. Puis, soudain, elle s'étendit au sol et ferma les yeux, probablement pour se rafraîchir les idées. Je restai debout non loin d'elle, immobile, observant ses traits angéliques. La lumière qui perçait entre les rideaux venait éclairer directement son visage, et mes yeux ne purent plus se détacher d'elle. « Sérieusement, te rends-tu compte de l'attraction qu'on a l'un sur l'autre là maintenant ? » Je remarquai à peine qu'elle avait ouvert les yeux, beaucoup trop perdu dans mes propres pensées. Savait-elle à quel point elle me torturait? J'étais sûr que oui, vu ce qu'elle m'avait fait subir au Japon. Mais cette fois-ci, je me montrerais plus fort, je garderais le contrôle. De toute façon, nous aurions de très gros ennuis si on nous surprenait dans la salle de danse à se faire des câlins. Ce n'était vraiment pas l'endroit pour laisser libre court à nos pulsions, même si ça me démangeait carrément. Oui, je me rendais compte de l'attirance qu'on partageait, et qui me laissait d'ailleurs ébahi. Mon cerveau n'avait plus aucun contrôle sur mes actions, en tout cas certainement pas le cerveau se trouvant dans mon crâne... l'autre, peut-être?  « J'ai ... j'ai envie de t'embrasser encore et encore... aussi... » Je me mordis la lèvre, essayant de penser à autre chose, n'importe quoi. Pourquoi murmurait-elle toujours de façon aussi irrésistible? Sérieusement, il était clair qu'elle le faisait exprès ou alors Suk Hee était réellement en train de devenir folle de moi. Cette perspective me plaisait beaucoup, mais comme je le disais... il y avait des endroits plus appropriés qu'une classe entièrement vitrée pour nous adonner à ce genre d'activités.

Sans un mot, je me penchai au-dessus d'elle et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Je lui fis un clin d'oeil coquin qui en disait long sur l'envie que je refoulais. Lorsque Suk Hee fut debout, je glissai ma main dans la sienne et l'entraînai vers le couloir. Je restais silencieux, entremêlant mes doigts aux siens dans une parfaite harmonie, me baladant d'une démarche assurée. Plusieurs têtes se retournèrent sur mon passage, il y avait un bout de temps qu'on ne m'avait pas vu en compagnie d'une fille qui ne s'appelait pas Sun Mi, et encore moins une fille qui avait le droit de me tenir la main. Je baissai ma tête vers elle afin de pouvoir lui chuchoter à l'oreille sans que tout le monde entende. « C'est officiel, maintenant. » Je voulais qu'elle sache que je ne l'abandonnerais pas, et que pour elle je deviendrais une meilleure personne. Je me dirigeai vers les escaliers, ignorant les regards indiscrets qu'on nous lançait, regards qui de toute façon m'indifféraient totalement. Une fois rendu dans le local de chant, je constatai avec soulagement qu'il était vide. Normal puisque les cours venaient à peine de se terminer. Je fermai la porte derrière nous, mais ne lâchai pas la main de Suk Hee. « Il y a le showcase bientôt... normalement je chante en solo, mais... j'ai envie qu'on chante ensemble. Tu as une belle voix qui s'harmonise bien à la mienne, je pense que ça rendrait bien. T'en dis quoi? » lui demandai-je dans un sourire. Attendant sa réponse, je m'avançai vers le piano et pris place sur le banc, laissant une place à Suk Hee pour qu'elle s’assoie à mes côtés. « On pourrait écrire une chanson qui nous représente... paraît que je suis plutôt doué pour composer! » lançai-je à la blague en lui faisant signe de me rejoindre.

Il penchait déjà vers moi tandis que sa main se glissait dans la mienne pour me relever. A son contact, un frisson me traversa littéralement. Son clin d'oeil me fit frisonner, car il était clair que je comprenais parfaitement tout de lui, c'était JaeYoung et depuis longtemps il cherchait à m'avoir, depuis trop longtemps peut-être l'avais-je repousser... C'est rapidement que je tentais de penser à autre chose que sa main dans la mienne quand il me tirait déjà vers le couloir et que les regards se fixaient étrangement sur nous. C'est rapidement que j'entendais sa voix me glisser. « C'est officiel, maintenant. » C'est rapidement que j'aurais du aussi cacher les rougeurs de mes joues quand son chuchotement me parvenait, que ses lèvres se rapprochaient de ma peau et que je frissonnais encore et toujours. Nous arrivions rapidement au local de chant et il refermait la porte derrière nous en constatant que la salle était vide. Un léger sourire se dessinait sur mon visage et je soupirais doucement. « Il y a le showcase bientôt... normalement je chante en solo, mais... j'ai envie qu'on chante ensemble. Tu as une belle voix qui s'harmonise bien à la mienne, je pense que ça rendrait bien. T'en dis quoi? » Sur le coup, je ne comprenais pas un seul mot qu'il me dit, pour la simple et bonne raison que je m'étais concentré à le scruter, le regarder, lui seulement lui, je me mordais la lèvre réalisant ses paroles. Chanter avec moi ? Moi ? Pourquoi moi ? Je fronçais les sourcils tandis qu'il s'avançait vers le piano avant de s'assoir devant celui-ci en ajoutant. « On pourrait écrire une chanson qui nous représente... paraît que je suis plutôt doué pour composer! » Je souris. C'était instinctif. C'était JaeYoung qui était devant moi à ce moment-là, mais, mais il y avait un truc de changer. Un truc qui nous liait un peu plus encore. Restant près de la porte, je le regardais trop amoureusement pour me rendre compte que j'étais ébahi par lui. « Erm... Ouais. Enfin. T'es sur ? Enfin j'veux dire, pourquoi tu voudrais chanter avec moi ? Je chante... enfin. J'suis une deuxième année. Ouais nan y'a aucun rapport avec ce que je dis. » Perturbé, j'avançais pratiquement trop timidement pour que ce soit normal vers lui et m'asseyais à ses côtés, mes mains jointes et moites. Les effets de l'amour ? Ahm. Sur le coup, je les détestait ses effets car JaeYoung allait me prendre réellement pour une cinglée maintenant. « Hm.. ouais donc. On pourrait l'écrire cette chanson. Mais... Je suis pas sure que... » Pas sur que je réussisse à rester sérieuse avec lui à mes côtés.

Me mordant la lèvre, je glissais ma main sur une note du piano et tournais mon regard vers lui. Il me regardait. Encore. Je déglutis difficilement et reporte mon regard sur le piano à nouveau. Et puis je sentais tout le temps son regard sur moi. En fermant les yeux un instant, je me remémorais chaque moment passé à ses côtés depuis; depuis toujours. Au départ, j'étais vraiment impossible avec lui, vraiment, pire qu'une peste, et lui aimait ça. Un sourire en coin, les yeux toujours fermés, je fini par rouvrir les yeux et me tourner vers lui un sourire sur mon visage sincère, un sourire qui n'était réserver qu'à lui. « Les élèves vont s'empresser de faire des ragots sur la nouvelle du jour... » Je glissais ma main sur la sienne posé sur le banc et me mordais la lèvre tout en glissant mes doigts contre les siens. « Goh Hye Rah et Song Jae Young sortent ensemble. T'y crois toi ? » j'échappais un rire et vins déposer un léger baiser sur le coin de ses lèvres. « Je ne suis pas sure de pouvoir travailler sur une composition avec ta présence, mais... on peut toujours essayer... » Je me mordais la lèvre tandis que mes yeux ne quittaient pas les siens. Je fondais presque, mais il était vrai que chanter avec lui, ça serait.... juste parfait. Juste magnifique. Je souriais à cette idée. Une douce et belle chanson nous représentant, hein. Fallait-il déjà trouver le nom, ou les paroles, ou la mélodie, ou... ou trouver quels sentiments usés pour cette composition. Mais j'avais déjà une bonne idée de ce qui nous représentait. Car mon amour pour JaeYoung évoluait à vue d'oeil. Cette attirance pour JaeYoung me rendait folle, mais être à ses côtés, c'était à la fois pire et mieux, à la fois bon et mauvais.