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 without u ☁ ft Lloyd

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Jung Melisende
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MessageSujet: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyDim 9 Oct - 10:04

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    Melisende enfoui son visage dans l'épaisse écharpe qui entourait son cou. Le tissu était léger et doux, mais elle y était insensible, en cet instant. Le moral de Melisende était rompu, et son euphorie d'il y avait quelques jours avait fondue comme neige au soleil. Non, Melisende n'avait plus rien de la jeune femme alerte qu'elle avait été, ce soir là. Elle n'était plus qu'un pantin sans fils, une poupée de chiffon ballotée aux mille et un vents qui se déchaînaient autour d'elle. Comme si une enclume lui était tombée sur la tête, elle avait vite retrouvé la notion de la réalité, la notion de l'impossible et du non réalisable. Elle n'avait jamais autant détesté son métier, ses responsabilités. Pourtant, elle espérait que le travail lui redonnerait de l'énergie – c'était toujours le cas, d'ordinaire. Au contact de ses élèves, elle retrouvait joie de vivre et gaieté. Émotions masquées derrière son travail, comme d'ordinaire. Paravent contre les aléas de la vie. Ses yeux fatigués, entourés de cernes violacées, et sa peau, plus pâle encore que d'ordinaire, lui donnaient un aspect cadavérique, comme si tout vie s'était échappée de son corps. Melisende était désespérée, pour plusieurs raisons.

    La première raison était simple. Lorsqu'elle était arrivée à l'école, des regards suspects d'élèves s'étaient posés sur elle, sans qu'elle en comprenne la raison. Elle s'était rendue à la salle des professeurs, et les regards avaient été les mêmes: suspicieux, curieux, étonnés. Elle n'avait pas posé de questions, trop gênée, trop timide, et avait préparé ses affaires dans un silence de mort – à l'instar des autres enseignants qui s'étaient tus à son approche. Le reste de la journée avait été tout aussi désastreux, et elle n'avait pu récolter aucun indice. Du moins jusqu'à ce que un de ses élèves viennent la voir. « Dites... c'est vrai ce que l'on raconte ? » « Et que raconte-t-on, Ji Hoon ? » Il se trémoussa, gêné. Ji Hoon était un jeune homme mince, élancé, au visage timide et réservé, que Melisende appréciait beaucoup. Il l'appréciait tout autant, avec sensibilité. Peut-être était-ce un acte de fidélité qu'il fit en venant la prévenir enfin de ce qui se passait alentour. « Eh bien... on raconte que... vous entretenez une relation avec un élève. » Un frémissement fit tressaillir les lèvres de Melisende qui se décolorèrent sous l'effet de la surprise – de la peur. Elle passa une main moite dans ses cheveux, et dissimula ses lèvres dans les remous de son écharpe. Un souffle froid passa la barrière de ses lèvres. « C'est faux. Absolument faux. J'ignore d'où vient cette rumeur. Merci Ji Hoon. » Il dut sentir le désarroi qui habitait sa professeurs, car il se retira non sans lui avoir jeté un regard soucieux que Melisende ne vit pas. Elle sortit de la salle comme un fantôme, ignorant les regards qui tournaient autour d'elle. Les cheveux avancés, servant de rempart, le manteau noir relevé. Elle voulait se rendre à son bureau. Ses cours étaient terminés, sa journée aussi, ses jambes tremblaient de rage contenue et des larmes amères semblaient prêtes à glisser de ses yeux clairs. Elle se haïssait dans ces moments là. Au lieu de hurler et de se mettre en colère, elle se refermait et pleurait, à défaut d'être en mesure de faire autre chose.

    Elle marchait, vite. Les yeux rivés sur le sol. Elle ne releva pas moins la tête lorsqu'elle le croisa, lui. Il était appuyé au mur devant son bureau. Elle fit mine de ne pas le voir, bien qu'elle savait pertinemment qu'il n'ignorait pas qu'elle l'avait forcément vu. Il n'y en avait pas deux comme lui. Cependant, elle ouvrit la porte de son bureau et s'y engouffra en claquant la porte, et courut jusqu'à sa chaise, sur laquelle elle s'écrasa, posant son visage contre le bois du bureau. Elle tapa ses deux poings contre la matière dure et se leva, faisant les mille pas autour de la pièce. Elle devait cesser de penser. Elle devait cesser de réfléchir. Les mains posées sur son crâne, elle semblait vouloir s'arracher les cheveux; elle arracha compulsivement de son cou l'écharpe et la balança sur le sol. « AAAASH !! Espèce de... Je vais découper en rondelles celui qui a dit ça ! Je vais... » La porte grinça, et elle se précipita dessus, la refermant brusquement.

    Elle voulait le voir, elle voulait se réfugier dans ses bras, elle voulait sentir son odeur, comme auparavant. Mais elle ne voulait pas qu'il voit les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle ne voulait pas qu'il la voit dans cet état de fatigue, dans cet état de pâleur extrême et de faiblesse. Ses mains tremblaient sur la poignée – retenir ses sanglots était plus dur qu'elle ne le pensait. Un ultime assaut des larmes acheva de briser ses résistances et une énorme bouffée d'air lui fit pousser un sanglot plein de détresse. Elle renifla le plus discrètement possible, et tenta de ses ressaisir. Mais la présence du fruit défendu derrière cette si fine paroi ne l'aidait pas à se concentrer. Elle se laissa glisser lentement au sol. La porte se rouvrit encore; elle baissa les yeux, cachant son visage derrière ses doigts. « Referme la porte... s'il te plait. » Elle s'enfonçait encore plus dans le pêcher, ayant pourtant conscience de ce qui l'attendait si elle continuait. Cela débutait par des rumeurs, et bientôt, tout cela remonterait jusqu'à la direction. Et si des preuves s'accumulaient contre elle... elle risquait l'exclusion. Ceci était la deuxième raison de son mal-être. Loin de l'ambiance rythmée de sa dernière rencontre avec lloyd, les conséquences lui apparaissaient encore plus terribles. Pourtant, elle s'était révélé au jeune homme et ne pouvait plus se cacher derrière sa carapace de professeur stricte et sévère. Elle craignait même de n'avoir plus rien de l'enseignante à ses yeux, de n'être plus que melisende, uniquement Melisende.
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyLun 10 Oct - 13:40

« Le type avec qui elle couche est un sacré petit chanceux. »
« … Pardon ? »
« Lee sangsaengnim. Il paraît qu’elle a une liaison avec l’un de ses élèves. J’ai toujours su que derrière ses airs de Sainte-nitouche, ce n’était qu’une ch… »

Il n’aurait pas dû le frapper, il n’aurait pas dû perdre son calme. Si des bruits circulaient effectivement, agir ainsi ne ferait qu’envenimer la situation. Quand les commérages allaient bon train, on était toujours plus attentifs aux comportements inhabituels, aux faux-pas. Les regards méfiants scrutaient et sondaient chacun, à la recherche du moindre indice pouvant alimenter la rapace rumeur. Mieux valait donc faire profil bas. Lloyd n’était certes pas passé maître en la matière, mais il se doutait bien qu’envoyer son poing dans les côtes de l’un de ses camarades ne correspondait pas à la meilleure des choses à faire. Mais le coup était parti à son insu ; il se montra tout aussi incapable de l’arrêter que de retenir ses pas qui le menèrent devant la porte de son bureau. Cela non plus n’avait rien de discret, et pourtant il ne pouvait pas s’en empêcher. L’idée de faire demi-tour lui traversa brièvement l’esprit ; mais l’inquiétude le terrassa, et vaincu, il s’adossa au mur, guettant sa venue. Combien de temps s’écoula-t-il ? Une demi heure, sans doute. Peut-être une heure pleine ; il l’ignorait, son anxiété semblait ralentir le cours des minutes.

« Je... »

Il la vit arriver à l’autre bout du couloir, le pas lourd, le visage couvert par ses longues boucles de cuivre. Un premier mouvement l’anima ; l’envie de marcher jusqu’à elle et de l’enlacer, aveugle aux regards qui auraient pu les apercevoir, l’assaillit. Mais un minimum de raison lui demeurait ; il se figea donc, se résignant à l’observer de loin seulement. Sa peau était pâle, blême même. Sa blancheur tranchait d’autant plus qu’elle contrastait vivement avec le feu de sa chevelure. Plus la distance entre eux se réduisait, plus il apercevait avec acuité les larges cernes qui bordaient ses yeux de coutume si clairs et brillants. A cette vue, le cœur de Lloyd, loin des battements effrénés de la nuit dernière, se serrait douloureusement. Il se souvenait de la femme forte et resplendissante de l’autre soir. Son éclat semblait s’être terni ; sa beauté était toujours là – comment aurait-elle pu disparaître, mais latente, voilée. Melisende avançait comme brisée, rompue. Le jeune homme voulut l’arrêter, mais elle l’ignora sciemment. Quand sa main poussa malgré tout la porte du bureau, on lui opposa une résistance immédiate. Il comprenait. C’était de sa faute, et pourtant, il persista, trop préoccupé pour la laisser seule. Le battant céda finalement, et il lui fut donner d’esquisser un premier pas dans la pièce.

« Ce ne sont que des rumeurs infondées, des bruits de couloirs. Ils parlent peut-être, mais ne peuvent rien faire. Quelles… quelles preuves auraient-ils ? Ce n’est pas comme si… »

Les mots lui venaient. Rapides, automatiques. Son attente tourmentée n’avait pas été simple moment d’oisiveté ; le jeune homme avait répété ces paroles, les amendant sans cesse à la recherche du terme le plus rassurant, les essayant sur divers ton. Grave, confiant, doux, timide. Bon acteur, il les prononçait désormais avec une conviction parfaitement feinte. Néanmoins, les failles de son discours lui apparaissaient sans mal. Si l’on parlait ainsi de Melisende, jusqu’alors enseignante respectée et appréciée, c’était que l’on les avait vus, c’était que l’on avait de quoi les soupçonner. Mais où, quand, comment ? Ces questions n’effrayaient pas parce que l’on ne pouvait pas leur apporter de réponse, mais justement trop de possibilités pouvaient être avancés. Ce soir-là, ils ne s’étaient guère embarrassés de précaution ou de discrétion ; on aurait pu les apercevoir à n’importe quel moment. La véritable interrogation était la suivante : combien en savait-on à leur sujet ?

« Cela va nécessairement s’arranger. Les gens ont la vue et la mémoire courtes. Ils ne s’intéressent jamais qu’aux ragots du moment, sans réellement fouiller davantage. Ils tergiversent et se perdent en vaines discussions, mais finissent par oublier et laisser passer. »

Un sanglot échappa à Melisende, déchirant et bouleversant. Son regard rougis par les larmes croisa celui de Lloyd et acheva de saper ses derniers mensonges. Sa voix se brisa, et la réalité lui tomba sur les épaules, l’ébranla, l’assomma. Face aux pleurs de la jeune femme, il sentait toute son impuissance, toute sa faiblesse. Que pouvait-il faire, lui, pour atténuer sa peine ? Le bruit courait déjà les couloirs, on ne pouvait plus l’arrêter, ni le contenir. Il n’était même pas donné à Lloyd de s’insurger contre les médisances dont la jeune femme faisait l’objet ; ç’eût été la mettre dans une posture plus délicate. Et il se tenait, là, immobile. Et Melisende pleurait, souffrait. Lequel de ses genoux plia le premier ? Le gauche, le droit, peu importait. Le fait était que bientôt il se retrouva à terre, au même niveau que la jeune femme.. Sa main se leva, demeura un instant dans les airs, hésitant presque à parcourir le chemin qui lui restait à parcourir son visage à elle. Elle parvint cependant jusqu’à son menton, le releva et glissa le long de sa joue, essuyant du pouce les larmes qui y avaient coulé, laissant leurs sillon. Ce geste était-il trop ? Pas assez ? Il l’ignorait. Et sans même l’avoir décidé, il l’enlaça.

« Dans ces circonstances, c’est assez bête à dire, mais… »

Lloyd se surprit à espérer que ces bras dont il entourait les épaules de Melisende puissent protéger ce corps frêle contre toutes les attaques du monde. Mais les pleurs de la jeune femme mouillaient encore sa chemise. Il ne put que resserrer son étreinte.

« … je suis là. »
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyLun 10 Oct - 21:28

    « Ce ne sont que des rumeurs infondées, des bruits de couloir... » « Tais toi... » Sa confiance ne la touchait pas le moins du monde, son assurance pas plus. Les mensonges éhontés qui franchissaient ses lèvres honteusement belles la rendaient furieuse. Comment pouvait-il espérer que ces paroles, plongées dans le venin de la calomnie, effacent les bruits de couloir, effacent la rumeur ? Comment pouvait-il être aussi effronté, la croire aussi naïve ? Ces mots attisaient sa fureur, qui bouillait au fond d'elle, sans qu'elle puisse la libérer. Surtout avec lui. Lloyd avait beau être la cause originelle de tout ceci, être l'objet du pêcher, être le flocon qui avait déclenché l'avalanche, il n'était pas la raison de tout ce chahut, de toute cette catastrophe, de tout ceci. Et de toute manière, elle était physiquement et mentalement incapable de s'insurger contre lui. Elle accepta donc ses mensonges. Ses tromperies. Elle était prête à tout accepter de lui, pourvu qu'elle échappe pendant quelques minutes, quelques heures, à ce qui représentait un enfer pour elle. Elle se tut, immobile, blanche, les yeux rivés devant elle comme si Lloyd était translucide. Comme s'il n'était pas là. Était-ce possible ? D'être aussi indifférente, aussi peu intéressée, momentanément, par sa présence, par son charisme, par ce qui agissait entre eux ? Non. Elle en était bien consciente, de tout cela, bien plus encore que d'ordinaire – ce crescendo ne cesserait-il jamais ? Que faisait-il dans ce bureau, lui, le séducteur frivole et volage, qui changeait de conquête comme de chemise ? Que faisait-il ici, à s'accrocher à elle, à tenter de la rassurer par des mots illusoires ? Pourquoi se donner tant de mal, pourquoi donner tant d'importance à ce qu'elle pouvait ressentir ? Il aurait pu simplement se vanter d'avoir séduit Lee Melisende, la professeur si convoitée de la Kirin Academy. Elle aurait été renvoyée et il n'aurait plus entendu parler d'elle. Le jeu aurait pris fin aussi vite qu'il avait débuté. Pourtant, il semblait tout faire pour la protéger des dangers alentours.

    « Cela va nécessairement s’arranger. » Ces quelques mots achevèrent de faire couler les larmes de ses yeux et un sanglot puissant lui échappa. Elle enfoui son visage pâle dans ses mains toutes aussi blêmes, tentant de dissimuler les traîtresses. Mais bientôt, son visage se mit à ruisseler, océan de gouttes d'eau salées. Elle aurait presque cru qu'il était parti, si le bruit mat de ses genoux sur le sol ne l'avait pas faite sursauter. Un doigt frais vint soulever son menton, et une caresse délicate essuya ses joues mouillées. Elle l'observait, muette et bouleversée. Chacun de ses gestes faisait l'objet d'une analyse contemplative. Elle voulait stopper la course de sa main, mais elle se retrouva dans ses bras avant d'avoir pu esquisser un geste. Un hoquet de surprise la fit sursauter face à cette étreinte si inattendue. « Je suis là. » Le fond du problème se situait justement là. Il était ici, à la tenter sans arrêt, même lorsqu'il était absent. Un moment d'inattention et ses pensées volaient immédiatement vers lui. Avec qui était-il, et que faisait-il ? Se trouvait il en ce moment avec une de ces nombreuses filles qui s'étaient laissées séduire, à son instar ? Sans doute lui avait-elle opposé plus de résistance que ces dernières, mais la finalité était la même. Qu'est-ce qui la séparait de toutes ces enfants, si naïves et aveuglées ? L'était-elle, elle aussi ? D'autres larmes s'écoulèrent, silencieuses, tombant sur le tissu immaculé. Elle appuya sa joue contre l'épaule de Lloyd, épuisée, fragile, et lorsqu'il se retira, elle posa sa main sur la joue du jeune homme, en caressant le grain parfait, sans aucun défaut, une expression rêveuse et admirative sur le visage. Elle se demanda si elle avait l'air amoureuse, ou simplement fascinée. Des tas de questions virevoltaient dans son esprit. Certains qui n'avaient pas encore de réponses, d'autres qui n'en auraient jamais. Elle posa une main sur la poitrine du jeune homme, écoutant, silencieuse, le rythme cardiaque, en jaugeant la vitesse, la puissance, comme cette nuit là, où elle avait frôlé la peau, goûté l'arôme. « Comment vont tes blessures? » Faire référence à cet événement la fit rougir, redonnant un peu de couleur à ses traits éteints, fades. Elle détourna les yeux, gênée.

    Doucement, ses doigts s'élèvèrent et passèrent lentement dans les mèches noires, soigneusement peignées, évitant à ses mains de commettre plus grave encore. « Lloyd... pourquoi fais-tu tout ça ? Ne devrais-tu pas être en compagnie d'une de ces filles, en ce moment même ? Que fais-tu, ainsi accroupi, près de ta professeur d'art dramatique, à sécher des larmes pitoyables ? » Une douleur certaine émanait de ces mots, supplices secrets, qui s'échappaient de ses lèvres. Ces dernières se frottèrent l'un à l'autre, regrettant les dires passés. Mais il était trop tard, ce qui était dit était dit – ce qui était fait était fait. Son index toucha les paupières sensibles qui se fermèrent à son approche, descendit le long de l'arête droite du nez, fiévreux, et termina sa course tremblante sur la courbe de la lèvre inférieure. Arrivé à ce point, il ne bougea plus. Les yeux de Melisende, eux, n'avaient pas quitté ceux de Lloyd. A la peur de la réponse, se mêlait celle de l'esquive. A l'excitation se mélangeait la frayeur. Incapable de faire le tri dans ses sentiments, dans ce qui était dominant ou dominé, dans ce qui était vrai ou faux.
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyMer 12 Oct - 21:55

La respiration lente et régulière, Lloyd demeurait aux côtés de la jeune femme. A genoux, immobile. Lorsque la main de Melisende était doucement passée sur son torse, puis le long de sa joue et enfin dans ses cheveux, il n’avait pu réprimer un léger frisson. Il ne s’en lassait pas, ne s’en lasserait pas sans doute jamais. Auprès d’elle, tous ses sens s’éveillaient et restaient en alerte ; il se sentait étrangement présent, étrangement vivant. Tout le touchait avec plus de force qu’auparavant et le tirait de son indifférence coutumière. Il ne s’agissait soudain plus d’un simple jeu, et son être se trouvait convoqué. Ne voulant interroger davantage ces sentiments qui le déroutaient, il se fendit d’un imperceptible soupir et se laissa glisser contre le mur, s’asseyant à son tour. Précautionneusement, ses doigts se refermèrent sur le poignet de l’enseignante, puis remontèrent avec lenteur le long de son avant-bras. La pâleur de sa peau le frappait encore, il s’étonnait de voir avec quelle violence le bleu de ses veines tranchait sur son teint ivoire. Sa minceur l’inquiétait aussi ; elle paraissait si fragile, et en cet instant, il semblait qu’il eût suffi d’un rien pour qu’elle se brise.

« Vous pensez que ce serait mieux… ? »

Le jeune homme ne s’était jamais découvert le moindre instinct protecteur. D’ordinaire, c’était plutôt lui que l’on choyait, que l’on couvait d’égards et d’attentions. Sa mère s’était toujours sacrifiée ; si elle avait pu, elle aurait sans doute fait le ménage dans toutes les maisons de Séoul pour lui offrir ce qu’il y avait de meilleur au monde. Même sa sœur aînée avec laquelle il se chamaillait pourtant si souvent avait renoncé à toute forme d’argent de poche afin d’aider à payer les écoles privées et coûteuses dans lesquelles ses parents l’inscrivaient. Loin du brillant des apparences, Lloyd n’avait rien d’un prince ; et néanmoins, on avait coutume de le traiter comme tel. On se pliait à ses quatre volontés, on voulait lui plaire. Certaines de ses petites-amies se seraient damnées pour deviner ce qu’il attendait et s’y conformer. Il n’avait jamais réellement compris, ne s’était jamais réellement soucié de comprendre. Se trouver au centre de toutes les préoccupations lui plaisait, et il hésitait rarement à en profiter. Tout s’avérait alors si facile. Un sourire, une faveur. Une caresse, un total abandon.

« Si je retournais auprès de l’une de ces filles, vous préféreriez ? C’est vrai, tout aurait alors l’air de retrouver sa place. Ces rumeurs, on les oublierait vite. D’ailleurs… de quoi pourrait-on concrètement se souvenir ? Il ne s’agissait que d’une seule soirée. Du moins, on peut toujours tenter de se voiler la face et de le prétendre. »

Son premier réflexe l’avait bien entendu conduit à biaiser, à louvoyer avec la question qu’on lui posait. La réponse qu’il apportait ne faisait que renvoyer l’interrogation à celle qui la prononçait. Lloyd en était conscient, et son regard mit d’abord un point d’honneur à éviter celui de Melisende. Ses yeux se rivèrent sur le sol, et il n’aperçut bientôt que la main de la jeune femme dont il s’était saisi un peu plus tôt. Même le revers de celle-ci était constellé de tâches de rousseur. Le jeune homme se souvenait qu’un jour, en cours, il s’était perdu dans le compte de ses dernières, tombant dans une muette et ensorcelante contemplation. Personne auparavant n’avait exercé sur lui une telle fascination. Plus il y songeait, plus naissait au creux de son ventre une peur diffuse de l’inconnu qui se mêlaient avec une curiosité mal dissimulée pour ce qu’il ignorait encore. Il se sentait comme au bord d’un précipice à la fois effrayant et invitant, et chaque pas qu’il esquissait au-dessus du vide n’allait pas sans son lot d’adrénaline et d’excitation.

« Il me suffit de sortir d’ici. D’arrêter la première venue… Au pire, il y avait cette première année. Ce matin… Elle demandait si son ‘Oppaaa~’ s’était battu pour avoir encore un bleu sur la mâchoire, s’il avait mal… s’il avait besoin d’aide pour se soigner… Je devrais pouvoir la retrouver. »

Lloyd poursuivait sur un ton détaché, dénué d’émotion et de conviction. S’il avait prononcé ces paroles une semaine auparavant, une pointe de défi aurait sans doute lardé ses paroles. Mais ce qu’il énonçait n’avait aucune prise sur la réalité. Le jeune homme était rendu trop loin pour désormais reculer. On lui avait toujours assigné le rôle de séducteur invétéré sans jamais qu’il s’insurge, mais il ne s’agissait là que d’un masque artificiel et factice qu’il quittait sans regret aucun. Il n’y avait désormais plus qu’elle, et cela se lisait dans tout son être – dans la façon dont son épaule se pressait contre la sienne, dont son corps dans son entier était comme aimanté au sien.

« Mais pourquoi faire mine de m’intéresser à une autre fille quand c’est vous qui hantez toutes mes pensées ? Pourquoi enlacer quelqu’un dont j’aurais oublié le nom alors que je prononcerais encore le vôtre ? Pourquoi embrasser des lèvres qui ne vous appartiennent pas ? »

Dans un regain de confiance, Lloyd tourna la tête en sa direction et plongea son regard sombre dans ses iris océan. Il s’y noya immédiatement, et emporté par un flot d’émotions en cascade, il inclina le visage jusqu’à ce que leurs bouches ne soient plus séparées que par un souffle.

« Est-ce seulement cela que vous voudriez ? »
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyVen 14 Oct - 7:50

    Elle observa avec un silence religieux la manière dont leurs deux grains de peau se mêlaient. Celui de Lloyd, clair et lisse, et le sien, pâle et constellé de tâches de rousseurs. Elle tourna ses yeux vers les siens, qui eux aussi étaient concentrés sur le chemin de sa main sur l'avant bras de la jeune femme. Elle serra le poing, tentant de réprimer le frisson qui courrait sur sa peau – sans succès. Elle chercha à saisir les émotions qui auraient fugacement pu passer sur son visage impassible; il ne laissa rien transparaître, mais elle put tout de même deviner ce qu'il devait ressentir à cet instant. Ses pensées lui devenaient de plus en plus claires, malgré qu'il ne soit pas vraiment plus expansif qu'au départ. Cette idée la réjouissait: elle réussissait là où les autres avaient échoué. « Vous pensez que ce serait mieux...? » Elle baissa les yeux. « Non... non. » Elle l'avait dit une première fois avec hésitation, pas vraiment sûre de sa réponse, puis l'avait répété avec plus d'assurance. Non, ce ne serait pas mieux. « Si je retournais auprès de l’une de ces filles, vous préféreriez ? » Elle lui jeta un regard assassin, ou du moins tenta de donner un semblant de colère à ses yeux bleus fatigués. « Tu apprendras bien vite que je n'aime pas partager. » Pourtant, cela ne l'empêcha pas de continuer ses tergiversions sur des quelconques groupies – des élèves qu'elle souhaitait ne jamais avoir. Du moins s'il lui était offert de continuer à exercer.

    Elle secoua sa tête avec fureur, comme voulant effacer de son esprit ces pensées qui l'assaillaient sans discontinuer. Non, elle devait oublier le reste. Tout le reste n'était que néfaste, n'était que dure réalité. Avec une immense douceur, elle refit le chemin inverse de celui que la main de Lloyd avait fait sur son avant bras, et elle fit couler sa paume contre celle du jeune homme. Ses doigts glissèrent lentement entre les siens, ils s'entrelacèrent avec fluidité, comme si leurs mains respectives étaient faites pour s'unir. Elle appuya sa joue contre son épaule, et poussa un soupir. Une longue respiration, profonde et lente, qui vida ses poumons, comme des organes flétries qui n'auraient plus eu de fonction, mélange d'aise et de fatigue, de lassitude. Sa seconde main vint recouvrir les deux autres distraitement. En vérité, les paroles de lloyd lui parvenaient comme voilées. Elle n'entendait que quelques mots. 'hantez', 'enlacer', 'embrassez'. Elle leva la tête soudain, comme secouée d'une décharge électrique, et l'observa avec curiosité, une rougeur rendant chaudes ses joues, une énergie nouvelle allumant ses prunelles cobalt. Elle serra avec plus de ferveur ses doigts à lui, regroupant les bribes de paroles qu'il avait prononcé; et comme une confirmation de ce qu'elle avait cru comprendre, il tourna son visage vers elle. Elle sonda avec plus de force encore ses iris noires, sans vraiment réussir à se concentrer sur autre chose que leur intensité. Elle se sentait se liquéfier sous ce regard, elle se sentait fondre lorsque leur lèvres, comme de coutume, furent si proches d'un infime mouvement aurait suffit pour qu'elles se touchent. « Est-ce seulement cela que vous voudriez ? » Elle hocha la tête de droite à gauche comme une enfant, faisant voltiger sa longue chevelure désordonnée, fermant les yeux avec obstination. Peut-être pour se cacher de ce qui l'entourait, de ce dont elle était incapable de se défendre.

    Elle se leva soudain. Du moins, se détacha-t-elle du mur et rampa-t-elle jusqu'à ce qu'elle se trouve en face de Lloyd. Elle lui jeta un regard vaguement interrogateur, puis se tourna, dos à lui, et s'appuya doucement contre son torse, prenant garde à ne pas forcer sur ses côtes encore endolories. Elle fit glisser ses cheveux le long de son épaule, libérant sa nuque blanche, afin de mieux l'appuyer contre l'épaule du jeune homme. Avec lenteur, ses mains accrochèrent les siennes, et resserrèrent les bras autour d'elle, comme s'il l'enlaçait. « Serre moi dans tes bras... » Elle avait besoin qu'il la protège, aussi futile cette protection soit-elle, elle avait besoin de son étau autour de son corps fragile, elle avait besoin de sa présence, de son odeur, de son visage, près d'elle. Elle aurait souhaité que tout fut plus simple, et qu'un simple caprice lui permettent de l'oublier, de reprendre une vie normale, loin de tout problème sentimental – et en l'occurrence professionnels. Mais il lui était impossible de faire marche arrière – un mur massif derrière elle l'en empêchait. L'aurait-elle voulu qu'elle n'était plus en mesure d'ignorer les battements de son cœur qui s'affolait, même lorsque leur contact se résumait à une simple et chaste étreinte.

    Elle tourna son visage vers lui autant qu'elle le pouvait malgré leur position, et déposa délicatement ses lèvres une première fois à l'endroit ou sa mâchoire était quelque peu bleutée, puis une seconde fois sur sa joue. « Je... je ne veux pas que ça s'arrête. Peu importe... les conséquences. » Sa voix s'était hachée progressivement, comme si un trouble puissant s'étaient emparé d'elle. Son cœur eut un raté, puis s'emballa sans raison aucune. Submergée par l'émotion, submergée par l'amour qui avait déferlait sur elle, submergée par cette vague soudaine qui la noyait, elle ne réalisait plus. Aveuglée, elle ne se rendit pas compte que ce qui la faisait suffoquer ainsi était une vague d'amour, un raz de marée qui l'engloutissait toute entière.
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptySam 15 Oct - 21:46

Ce ne fut que lorsqu’un soupir soulagé lui échappa que Lloyd s’aperçut que sous le coup de l’anticipation, il avait jusque là retenu sa respiration La pleine ampleur de ses propos, de ses aveux, ne lui était apparue qu’après coup. Presque à son insu, le jeune homme s’était dévoilé. A demi-mot, à grand renforts de sous-entendus. Certes. Mais c’était déjà bien assez. Le masque s’était fendillé, fragilisé – était tombé. Il ne s’agissait désormais plus de simplement s’amuser des apparences ; les enjeux se trouvaient soudain décuplés, et les gains comme les pertes pouvaient s’avérer immenses. Les dés en avaient été jetés, et Lloyd attendait, dans un mélange d’angoisse et d’excitation, la réponse que lui apporterait le sort. Elle vint lorsque Melisende se lova contre lui, s’adossant délicatement à son torse. La jeune femme fit glisser ses bras autour de sa taille à elle, mais il n’en était guère besoin. L’étreinte fut immédiate, spontanée, instinctive, et pour rien au monde, Lloyd ne l’aurait relâchée.

« Dans ce cas, tant mieux. De toutes manières, je ne me serais pas satisfait d’un ‘non’. Je ne comptais pas m’en tenir à si peu. »

L’euphorie faisait s’emballer son cœur. Celui-ci ne battait plus, mais bondissait dans sa poitrine. Son rythme respiratoire se déréglait lui aussi ; chaque bouffée d’air qui passait par ses poumons se trouvait empreinte du parfum entêtant de Melisende et laissait au fond de sa gorge un arrière-goût de paradis. Son regard glissait le long de cette nuque dégagée, et lui se souvenait des baisers fiévreux que la fois dernière, il y avait égrainé. De cette peau immaculée, il connaissait déjà toute la douceur, toute la tiédeur, toute la saveur. Résister à son appel relevait du domaine de l’impossible ; il ne tint donc guère longtemps, et ses lèvres s’y déposèrent avant même que son esprit en ait consciemment pris la décision.

« Si vous m’aviez rejeté, j’aurais sans doute dû continuer. A vous attendre à la fin des cours, à guetter votre arrivée au détour d’un couloir. Depuis que je suis élève ici, on n’a pas cessé de me faire jouer les rôles de jeunes premiers, d’amoureux transis. Alors en dernier recours, j’en serai sûrement venu aux mêmes moyens désespérés. Sérénade au clair de lune, récitation de vers enflammés… provocation en duel d’éventuels rivaux. » Au fur et mesure qu’il chuchotait ces mots à l’oreille de Melisende, une expression amusée se peignait sur son visage. Un léger rire l’agita même. « Mais je peux encore le faire. Les duels surtout. Moi non plus, je ne partage pas. »

Les phrases lui venaient avec facilité et se perdaient en d’éphémères murmures, en d’immatériels souffles qui caressaient l’épiderme de la jeune femme. Mais plus Lloyd parlait, moins il accordait d’attention aux dires qui franchissaient ses lèvres. Ses sens en tumulte lui faisaient perdre le fil. Subrepticement, ses mains glissèrent sous le chemisier de l’enseignante ; cette intrusion n’était point préméditée, mais ne fut pas pour autant regretté. Du bout des doigts, il effleura les os de son bassin qui saillaient, traça sans se presser des cercles sur la peau de son ventre, s’attarda sur son nombril. Il se savait audacieux, peut-être trop – les circonstances ne se prêtaient guère à davantage d’intimité. De forts soupçons pesaient déjà sur Melisende ; si jamais un curieux venait la trouver pour tirer les choses au clair, si jamais on les découvrait ainsi, ce serait la fin ; et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de la serrer toujours plus, de rapprocher leurs deux corps encore et encore. Les prudentes injonctions qui émanaient de ce qui lui restait de bon sens ne pouvaient rien contre les terribles vagues de désir qui s’abattaient sur lui. Même si lui avait voulu nager à contre-courant, il en aurait été incapable. Par chance, il se laissait emporter et noyer avec ravissement. Un sourd soupir lui échappa alors que ses baisers se faisaient plus téméraires ; ils se succédaient sans discontinuer à l’échancrure de sa gorge, descendaient jusqu’à la naissance de sa poitrine. La fièvre s’emparait de lui, ou peut-être était-ce la peau de Melisende qui s’échauffait à son contact ; il n’aurait su démêler l’un de l’autre. Et malgré tout, un frisson lui parcourut l’échine, le forçant à se redresser et à rouvrir des yeux qu’il ignorait avoir fermé. Dans sa ferveur, il avait fait basculer la jeune femme sur le côté, et son buste à lui se trouvait désormais penché au-dessus du sien – tout son être réclamait une nouvelle étreinte.

« Non, je ne me serais pas arrêté à si peu. Et là, maintenant, je risque aussi de ne pas m’interrompre. »
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptySam 15 Oct - 23:05

    Une brève tension passa dans son esprit à l'instant ou ses lèvres se posèrent sur sa nuque, à l'instant où son corps se trouvait soulevé par cette même vague – toujours la même. Ce raz-de marée qui lui donnait l'injonction de se retourner et de tomber dans ses bras, de s'abandonner au désir du jeune homme – à son désir à elle. Elle avait confiance en lui, plus qu'elle n'avait eu jamais confiance. Elle se serait offerte à lui sur l'heure, si les circonstances n'avaient pas exigé un certain contrôle. Pourtant, il lui semblait qu'elle serait incapable de résister à l'appel de ses bras qui pressaient sa taille, de ses lèvres qui chatouillaient son cou, de son souffle qui semblait ouragan sur sa nuque. Elle ne put porter qu'un intérêt distrait à ses paroles, trop occupée qu'elle était à retenir le gémissement qui essayait de forcer la barrière de ses lèvres. « Mais je peux encore le faire. Les duels surtout. Moi non plus, je ne partage pas. » Elle murmura avec difficulté, ses propos toujours aussi hachés par le flux d'air irrégulier qui filtrait en elle: « Ce ne sera pas... nécessaire... »

    Une intrusion soudaine lui arracha une plainte étouffée de surprise. Les doigts chauds avaient passé l'étape du tissu, caressaient la peau blafarde. Elle ferma les yeux pour tenter de contrôler les irrésistibles frissons qui menaçaient de courir sur sa peau, sans succès. Tout ceci était trop puissant, trop rapide. Trop, tout simplement. Sa frêle constitution ne lui permettait pas de lutter contre le frémissement qui fit bruler son épiderme, s'entrechoquant à celui qui vint naitre sur la peau de Lloyd. Elle avait beau fermer les yeux, son image entêtante revenait, l'étreinte se faisait plus tendue, plus appuyée. Ses doigts frôlaient désormais le nombril sensible, et son ventre fut soulevé d'un spasme incontrôlable. Si ses mains se posèrent tout d'abord sur celle du jeune homme, accompagnant leur mouvement, elles finirent par tenter faiblement de stopper leur avancée , se sachant incapable d'en supporter plus, de rester ainsi impassible s'il continuait ainsi. Il n'en eut cure, et un soupir s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne dégringolent, avec une lenteur exagérée, jusqu'au siège de son cœur. Elle retint sa respiration, calmant temporairement le mouvement de sa poitrine qui se soulevait avec violence, à un rythme qui se superposait à celui de son cœur, gonflé de désir. Soudain, elle se sentit basculer, et elle dut s'accrocher à sa nuque. Sa bouche s'arrêta à la naissance de sa poitrine, brûlante, mais il lui sembla qu'elle était froide lorsqu'elle déposa un dernier baiser sur sa peau, tant celle-ci était incandescente. Ses mains à elle glissèrent vers le premier bouton de sa chemise, le défirent sans même qu'elle n'y réfléchissent. Les gestes venaient d'eux même, guidés par une volonté extérieure à son conscient. Elle se releva lentement, leurs deux bustes se touchèrent – leurs lèvres s'effleurèrent, et un soupir fit trembler les siennes. « Non, je ne me serais pas arrêté à si peu. Et là, maintenant, je risque aussi de ne pas m’interrompre. » Son visage s'enflamma d'une étincelle écarlate, son cœur fit une embardée. Elle déboutonna fiévreusement un second bouton, et ses lèvres glissèrent sur la peau, sans y déposer un seul baiser, du lobe de l'oreille, jusqu'à la gorge. Elle n'en avait plus seulement envie. Elle en avait besoin. Elle se rendit compte que s'il décidait de s'en aller, elle s'accrocherait à elle comme une gueuse, elle le supplierait de ne pas partir, de ne pas la laisser. Elle n'aurait que faire des regards autour d'elle. Ce n'était plus que lui; et uniquement lui.

    L'étreinte se faisait plus poussée, plus intense. Désormais, elle était incapable de retenir, même un tant soit peu, la rapidité et l'irrégularité de sa respiration. Elle haletait – elle s'essoufflait. Ses doigts tremblaient, comme sous l'effet d'une drogue puissante. Sur le chemin que ses lèvres firent jusqu'à celles de Lloyd, elle se rappela soudain où elle était, et un éclair de lucidité la fit brusquement se séparer du corps incandescent qui l'appelait de manière suppliante. Accroupi à un mètre de lui, elle tenta de retrouver son calme – elle dut fermer les yeux pour y parvenir. Plusieurs minutes se succédèrent, mélange de déception et de soulagement. Lorsqu'elle rouvrit ses yeux, elle ne dissimulait que maladroitement le désir qui dilatait ses pupilles. Sa voix s'éleva – ce n'était qu'un murmure, un chuchotement, à peine audible et quelque peu enroué. « Ne refais pas ça... je t'en supplie. Je suis parfaitement incapable de te résister, pour quelques raisons que tu ne dois pas ignorer. Mais... je... » Elle se trouva soudain accablée par la fatigue et la lassitude, et sa voix se brisa au milieu de sa phrase. Elle passa une main dans ses cheveux, frotta son visage de l'autre. Elle retint avec l'énergie du désespoir les larmes qui mouillaient ses yeux, et se rapprocha avec prudence du corps de Lloyd en face d'elle, stoppant son avancée à une distance raisonnable: assez proche pour que sa main puisse caresser sa joue, assez loin pour que leurs lèvres soient séparées par un écart généreux. « Je suis navrée. » Elle se rapprocha encore, avec douceur, sans brusquerie, telle une bête sauvage qui se serait lentement laissée apprivoiser. Face à lui cette fois, son front contre son torse à elle, recourbée sur elle même tel un embryon fragile, elle posa ses deux mains sur les jambes à Lloyd. « Je suis tellement fatiguée. » Elle releva le visage, faussement hilare. « Et je suis également pathétique. Passer de l'euphorie à la lassitude en aussi peu de temps... Je suppose que c'est ça qui fait fuir la majorité des gens. Je dois leur paraître étrange. » « mais peu importe, tu es là ». Ce furent les paroles qu'elle fut incapable de prononcer. Par pudeur, peut-être. Par peur sûrement. Elle ne voulait pas raviver le moindre feu en lui – le sien avait déjà suffisamment de mal à s'éteindre. Elle étouffa un bâillement nerveux. « Je crois que je vais rentrer chez moi. Tu... veux m'accompagner ? » A cette heure ci, la majeure partie des personnes qui étaient encore dans l'établissement se trouvaient dans des endroits spécifiques qu'ils ne croiseraient pas: aucun risque donc de rencontrer quelqu'un sur le chemin de la sortie. De plus, elle n'était pas sûre de réussir à conduire correctement, à cause de son état de fatigue, et, puisque sa décision était irrévocable, elle se sentait désormais incapable de le quitter ainsi, si brutalement, sans autre forme d'au revoir. Le temps du trajet représentait quelques minutes de plus en sa compagnie – une compagnie qui lui devenait de plus en plus précieuse, de plus en plus nécessaire.
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyMar 18 Oct - 18:43

Melisende se déroba à son étreinte, et une irrépressible sensation de manque l’envahit aussitôt. L’espace d’un instant, Lloyd n’esquissa pas le moindre geste ; ses bras demeurèrent tendus à brasser le vide, son corps resta penché au-dessus d’un autre qui s’était subitement volatilisé. Alors que tous ses membres se trouvaient ainsi figés, le temps sembla suspendre abruptement son envol. Une seconde s’écoula, s’égraina, s’étira ; le jeune homme se mit enfin en mouvement. Il retomba assis contre le mur, ramenant lentement ses genoux contre lui. Son poing se serra sans rien saisir d’autre que l’air, sans rien rencontrer d’autre que cette brusque solitude – les tremblements qui agitaient sa main ne cessèrent point. Ses yeux se clorent tant il éprouvait des difficultés à dompter sa respiration haletante. Cette dernière faisait se soulever douloureusement sa poitrine, et l’oxygène qui s’engouffrait par rafales irrégulières dans ses poumons l’étouffait presque. Cet éloignement brutal le torturait physiquement, le travaillait au plus profond de sa chair ; une impression de dislocation le tiraillait de toutes parts, il se sentait déchiré et incomplet.

« Chez… vous ? »

De manière incertaine, timidement… elle était revenue contre lui, et déjà, il soufflait plus librement. Le vide le rongeait encore. Il y avait comme un abîme toujours plus large dans son âme, et cette béance grandissante menaçait de tout engloutir. Mais plus la jeune femme se rapprochait, plus Lloyd le sentait se colmater, se combler. La pleine satisfaction paraissait encore loin, mais un léger mieux se manifestait peu à peu. Dès que la distance fut suffisamment mince pour le permettre, ses mains retrouvèrent la taille de Melisende. Elles ne firent que s’y poser sagement, et le jeune homme veilla à ne pas y exercer une pression trop forte. Même dans les brumes brûlantes de son désir où il restait inlassablement, la plainte suppliante qu’elle avait émise lui était tant bien que mal parvenue. Fut-ce par pitié ou par véritable attachement ? Il l’ignorait ; il se trouvait simplement prêt à fournir des efforts. Elle avait l’air si vulnérable, si fragile – une brise à peine l’aurait fait s’effondrer. Ceci étant… se contenir de la sorte coûtait à Lloyd plus qu’il ne pouvait l’avouer. Il ne se maîtrisait qu’avec extrême difficulté. Lorsque ses paumes enveloppèrent tendrement le visage de l’enseignante, Lloyd s’imaginait déjà l’embrasser fougueusement. Il aurait suffi d’incliner la tête, d’oser un peu. Cette pensée lui traversa l’esprit, y batailla avec force et ne fut que laborieusement étouffée. Le jeune homme ne put réprimer un soupir. Dedans, on entendait tout son désarroi, toute sa frustration, toute sa résignation.

« Laissez-moi vos clés. Je vais vous reconduire. Vous dormirez sur le chemin, vous devez vous reposer – la journée a été longue. »

Elle avait effectivement l’air épuisée. Abattue. Lessivée. Les cernes noirs qui couraient jusqu’à ces pommettes se découpaient nettement sur son teint diaphane. Lloyd effleura l’une des marques du doigt, et ses sourcils se froncèrent. Dans son regard, au désir mal éteint, se mêlaient de l’inquiétude et de la contrariété. Sa responsabilité dans les maux qui déferlaient sur la jeune femme n’était plus à prouver ; si il l’avait laissée en paix, ces rumeurs n’auraient sans doute jamais circulé. Elle se montrait de coutume si réservée, si respectable. Un soupçon de culpabilité pointait au creux de son ventre, et Lloyd dut se lever pour détourner le cours de ses pensées. Debout, le regard dans le vague, il fit à mi-voix :

« Tout à l’heure, cela sonnait sans doute dérisoire, mais… mais je suis vraiment là. Comme épaule sur laquelle pleurer, je ne vaux rien. Mais une main pour serrer la vôtre, des bras dans lesquels oublier… erm… je… Bref. »

Il s’interrompit, laissant sa phrase en suspens. Un silence pesant accueillit ses paroles ; une gêne certaine émanait de lui. Le jeune homme ignorait ce qui l’avait poussé à prononcer ses mots ; il n’avait jamais été quelqu’un sur qui l’on comptait, il n’avait jamais cherché à l’être. Et pourtant, la confiance de Melisende lui importait.

« Je vous raccompagne. Point. »
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MessageSujet: Re: without u ☁ ft Lloyd   without u ☁ ft Lloyd EmptyMar 18 Oct - 22:02

    « Laissez-moi vos clés. Je vais vous reconduire. Vous dormirez sur le chemin, vous devez vous reposer – la journée a été longue. » Les paroles de Lloyd lui tirèrent un soupir de soulagement. Si elle n'avait pas osé prononcer son souhait, il avait devancé son désir. Elle rêvait de s'étendre dans son lit et de se laisser tomber dans un sommeil sans rêve. Ou du moins de poser sa nuque contre l'appuie-tête du siège passager de sa voiture. La fatigue rendait sa tête lourde, et ses paupières pesaient étrangement lourd. Le jeune homme caressa brièvement les cernes violacées qui coloraient sa peau, puis se releva aussi vite que le bout de ses doigts avait effleuré son épiderme. Elle lui jeta un regard embrumé par une soudaine fatigue, et se releva à son tour. Muette, quelque peu troublée par son discours – elle n'arrivait pas à en tirer les ficelles, à deviner ce qui se cachait derrière ses propos tout en insinuations – elle brisa ce moment de gêne en tirant de sa poche les clés de sa voiture. Elle les glissa doucement entre les doigts du jeune homme. « J'espère que tu conduis prudemment. » Elle déposa un léger baiser sur ses lèvres en luttant contre l'envie de prolonger cette caresse. « Voilà de quoi te garder éveillé. » Une brève lueur de malice passa dans ses prunelles, avant de s'éteindre; Elle prit avec vitesse son sac, rouvrit la porte, et s'engagea dans le couloir.

    Ils ne rencontrèrent personne sur le chemin de son bureau jusqu'au parking. Elle le guida jusqu'à son véhicule – une automobile petite mais fonctionnelle, qui marchait à merveille en ville et qu'elle adorait. L'intérieur en était reluisant, soigneusement astiqué. Elle s'assit sur le siège passager, ne retenant pas le soupir de satisfaction qui voulait franchir ses lèvres. Son crane s'appuya aussitôt contre le dossier, et elle pressa le bouton de lecture du lecteur de CD. Une musique douce se répandit lentement dans la voiture, et elle ferma les yeux. Puis se rendant compte que Lloyd ne connaissait pas le chemin jusque chez elle, elle les rouvrit avec regret, et tout le long de la route, elle le guida, désignant les intersection de la main, concentrant son regard sur le mouvement de ses doigts, tentant de faire abstraction de la terrible attraction qui interagissait entre elle et le jeune étudiant, dans cette semi-pénombre qui régnait; comme si des milliers d'éclairs jaillissaient de sa peau et venaient électriser sa peau à elle, elle frémissait par moment. Lorsqu'ils arrivèrent enfin, elle sortit de la voiture avec lenteur, quelque peu étourdie par le voyage. Elle se mit à marcher à ses côtés, davantage encore troublée par le fait qu'il puisse entrer dans son appartement, entrer dans son monde. Dans son jardin secret. Ouvrir la porte de ses mains fébriles s'avéra difficile, et finalement, la serrure céda, s'ouvrant sur l'entrée. Elle tourna un visage fatigué vers lui, le considérant autrement. Une certaine timidité s'était emparée d'elle. « Tu peux dormir dans la chambre d'amie si tu veux. En plus... demain il n'y a pas cours. Ça t'évitera d'avoir à prendre un taxi. » Elle fut intimidée par ses propres paroles, ne pouvant pas envisager de dormir dans le même appartement que lui, sans être près de lui. Pourtant, il le fallait. Il resta silencieux, et la guida lentement vers sa chambre, puis vers son lit. Son cœur se mit à battre, mais lorsqu'il s'avéra qu'il avait l'intention de s'en aller, une profonde lassitude s'empara d'elle, et elle s'endormit aussitôt.
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