Omma Ok est heureuse. L'accouchement s'est déroulé sans complication, tout le monde va bien, le bébé est en bonne santé et elle est certaine de ne pas avoir prit trop de poids pendant sa grossesse. Que demander de plus?
Appa Ok est septique. Il s'attendait à avoir un fils. Au lieu de ça, voilà qu'il se retrouve avec une fille. Quelle déception... Qui va le remplacer à la tête de l'entreprise familiale, lorsqu'il sera suffisamment vieux pour prendre sa retraite. Hors de question de laisser son poste à une femme. Elles ne sont pas qualifié pour ça.
Baby Ok ne comprend pas. Il y a encore quelques heures, elle était bien au chaud, bercée par les mouvements de sa mère lorsque celle-ci faisait le moindre mouvement. Et finalement, on l'avait forcé à sortir. A découvrir un monde plein de lumière mais aussi, plein de grandes personnes bruyantes et surexcitées. La tranquillité, ils ne connaissent pas? Elle voudrait retourner dans son cocoon d'obscurité et de bruits étouffés. Mais de toute évidence, ils ne la laisserons jamais en paix.

Ae-Cha n'aime pas rester avec eux. Ils sont ses parents, elle est sensé les aimer. Mais ce n'est pas le cas. Enfin, elle ne les déteste pas non plus. Mais leur comportement lui tape sur les nerfs. Sa mère, toujours si propre sur elle et qui ne semble pas comprendre qu'un enfant n'est pas une poupée. La gamine jette un coup d'œil hargneux à son image qui se reflète dans la vitre. Elle a l'air d'une idiote, avec sa robe rose pastelle et décorée d'une multitude de dentelle. Ses longs cheveux noirs, en accord avec ses grands yeux, retombent en boucle sur ses épaules. Une vraie petite princesse sortie d'un conte de fée. Du moins, c'est ce que tout le monde croit. Car derrière les belles apparences, Ae-Cha se sent seule. Terriblement seule. Sa mère a beau être très présente, elle a beau s'occuper d'elle à chaque minute du jour et de la nuit, la gamine ne ressent aucune affection, aucune sincérité dans ces gestes. Et son père. Ah son cher petit Appa qu'elle n'aime pas. D'ailleurs, c'est réciproque. Même à dix ans, Ae-Cha a compris qu'elle n'était pas bienvenue dans le cœur de son père. Elle n'a jamais espéré recevoir un seul regard de sa part. C'est à peine s'il lui parle pour lui demander le sel à table. Il préfère demander à la bonne. D'après ce qu'elle a pu comprendre, c'est pareil dans la plupart des familles riches. On pense alors que l'argent suffit au bonheur de l'enfant. Alors, elle en profite. Mais l'argent ne comble pas tout. Certes, on lui offre tout ce qu'elle demande. Mais en dehors de ça, elle n'a pas d'amis, pas de frère, ni de sœur avec qui passer le temps, ni même d'ennemi avec qui se disputer. Ae-Cha soupire en s'asseyant sur le bord du trottoir. Tant pis si cela abîme ses vêtements. Omma Ok se fera un plaisir de la trainer dans les magasins pour lui choisir une nouvelle tenue.

« Pourquoi tu pleure? » Elle releva vivement la tête et fixa un regard étonné sur le garçon qui se tenait accroupi devant elle, afin d'être à sa hauteur, les mains dans les poches. « Je ne pleure pas. » Il haussa un sourcil, perplexe. Il leva une main et caressa du bout des doigts, la joue humide de la gamine. « C'est quoi, ça, alors? » Il retira sa main. Ae-Cha cligna plusieurs des yeux et porta une main à sa joue, là il avait posé ses doigts. Elle remarqua, avec surprise, qu'effectivement, elle pleurait. Elle ne l'avait même pas remarqué. Comme c'est étrange... Finalement, elle haussa les épaules. Elle ne le connaissait pas, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire si elle pleurait ou pas? « Comment tu t'appelle? » « Pourquoi tu me parle? » Il eut un sourire amusé et se releva. « Parce que tu me fais pitié toute seule. » « Tu es bien trop jeune pour commencer à draguer, petit-frère... » Les joues du garçon s'enflammèrent violemment tandis qu'il tournait la tête. Curieuse, je suivis son regard et découvrit un autre garçon qui lui ressemblait étrangement, peut-être était-il légèrement plus âgé. ''Petit-frère''. « De quoi tu parle, Hyung? » « C'est ça, fait l'innocent. » Il était légèrement plus grand que lui, il devait donc me dépasser de deux bonnes têtes. Il se pencha vers moi, curieux. « Mais qui est donc cette ravissante créature? Tu as un nom, Petit Fée? » Ce fût à mon tour de rougir. Son regard sombre, profond - trop peut-être pour une personne de son âge – accrocha le mien. « Je... Euh... Ae-Cha... Je m'appelle Ok Ae-Cha... » Il eut un petit sourire, si semblable à celui de son cadet. « Ravi de te rencontrer Petite Fée. »

Son doigt glisse sur la mauvaise touche. Fausse note. Ae-Cha grimace, épuisée. « Encore. » Cela fait maintenant trois heures qu'elle répète ce morceau, sans aucun moment de répit. Si la plupart du temps, sa mère donne l'impression d'être inoffensive, voir carrément idiote, lorsqu'elle prend le rôle de professeur pour sa fille, elle devient une femme tyrannique, incapable de faire preuve de pitié. Ae-Cha n'a jamais voulu apprendre le piano. Pourtant, à l'âge de six ans, sa mère l'a forcé à commencer le solfège. L'enfant est rapidement devenue une prodigue mais lorsqu'elle commençait réellement à prendre goûts aux leçons de musique, sa mère apparaissait comme par magie et la poussait bien au-delà de ses limites. Au final, Ae-Cha en venait à être dégoutée du piano. Fausse note. « Encore. » Elle sert les dents. Ses mains s'écroulent sur le clavier, immobiles. « Non. » Sa mère tressaillit. Jamais encore, Ae-Cha n'a arrêté une séance. Elle n'avait pas pour habitude d'être capricieuse et de piquer des crises de colère pour rien. Pourtant, aujourd'hui, elle trouve qu'elle a été suffisamment gentille et qu'il est temps de s'énerver un peu. « Comment ça ''non''? » Ae-Cha se lève. « Non. Je refuse de continuer. » Sa mère s'approcha d'elle, une lueur de folie dans le regard. « Écoute-moi bien, jeune fille. Tu vas t'assoir et recommencer jusqu'à ce que tu maitrise parfaitement ce morceau. Tu m'as bien comprise? » Elle frissonna. Jamais sa mère ne s'était montré aussi... terrifiante. « Je... Je ne veux pas continuer... » « JE ME FICHE DE CE QUE TU VEUX ! Tu vas m'obéir immédiatement ou tu vas très vite regretter ton comportement... Et je ne plaisante pas. » Elle a douze ans, la carrure d'une gamine de cinq ans et la force d'un bébé-mouche. Elle le sait : face à sa mère, sa force de caractère ne sera pas suffisante. Alors, elle lance un dernier regard noir à sa mère et se replace sur le banc. Ses mains tremblantes frôlent les touches et la musique se déroule dans l'air.

« Omma, s'il te plait... » « C'est une grande chance qui t'es offerte ma chérie! » « Mais je n'en ai pas envie! Le piano, c'est ta passion, pas la mienne! Je ne rêve pas de gloire, je ne rêve pas de devenir pianiste professionnelle, je ne rêve pas de devenir comme toi! » « Tu es encore trop jeune pour comprendre. » « Omma, j'ai quinze ans, je ne sais peut-être pas ce que je veux faire comme métier plus tard mais je suis absolument certaine de ne pas vouloir devenir pianiste. Je ne suis plus une enfant... » « Jeune fille, tu fera ce que nous te dirons de faire, nous... » « Non, TU veux que je fasse ce que TU veux. Papa ne m'a jamais forcée à rien. Contrairement à toi. Cette fois-ci, je ne céderai pas Omma. Tu sais que je t'aime, mais je refuse d'être ton jouet. Plus maintenant... » « C'est vraiment ce que tu crois? Que tu es mon jouet? » « La plupart du temps, oui. » Silence. Attente. Espoir. « Très bien, agis comme tu le souhaite... Mais tu ne viendra pas me supplier de t'aider lorsque tu te rendra compte de tes erreurs.»

« Yah, Oppa, je m'ennuie... Qu'est-ce que tu fais? Je peux venir chez toi? » « Pourquoi on ne va jamais chez toi? Tu as peur que je découvre ton antre? Ahah! » « Imbécile... Je ne tiens pas à ce que tu rencontre ma mère. » « Elle est si terrible que ça? » « Oh non. Mais elle a tendance à se faire rapidement des histoires et pour peu que je ramène un garçon à la maison, pour elle, ça signifie que je vais finir mariée dans les deux jours à venir. » « Ah. » « Comme tu dis. Alors, j'peux venir? » « Ouai, t'façon je suis tout seul à la maison, je m'ennuie aussi. » « Ah, ton frère n'est pas là? » « Nan, il s'est trouvé une nouvelle cruche. » « Oh... Bon, j'arrive dans dix minutes P'tit Biscuit! » « Je t'attend, Miou. »

« Quoi? » Elle faillit en lâcher son micro. Il détourna la tête vers le programme, histoire d'échapper au regard étonné de son amie. « Je vais passer les auditions pour intégrer une école d'art. La Kirin Art High School. » Elle alla s'assoir à côté de lui, abasourdie. Jamais elle n'aurait imaginé son meilleur-ami entrer dans une telle école. Elle ignorait totalement qu'il était passionné de... danse. Elle avait l'impression, qu'au final, elle ne le connaissait absolument pas. Elle pressa une main contre sa poitrine, tentant de faire disparaître la douleur sourde de son cœur. « Tu... Tu ne m'en a jamais parlé... » Il haussa les épaules. « Pourquoi? » « Ça t'aurait vraiment intéressé? Je veux dire, avec ta mère qui est toujours sur ton dos, mon frère qui t'en fait voir de toutes les couleurs, le... » « Qu'est-ce que Ji Hoon a à faire dans tout ça? » Il se leva, brusquement énervé. « Ça va, ne me prend pas pour un imbécile, je sais très bien que tu es... Que tu es amoureuse de lui. Ce connard qui te fait tourner en rond depuis des années mais non, Mademoiselle continue à lui courir après. Tu n'es pas fatiguée de ce petit jeu? Parce que moi, j'en ai assez. Ce n'est pas un type bien, Miou. » « Junghee, je... » Il lui tourna le dos. « C'est bon, n'en parlons plus. De toute façon, tu ne lâchera pas l'affaire. » « Oppa... Quand tu rentrera à la Kirin... Je serai toujours ta meilleure-amie? » Il se tourna vers elle, hésita quelques secondes puis lui adressa le sourire ''spécial-Miou'', celui qui lui remontait toujours le moral et provoquait l'envol d'une flopée de papillons dans son estomac. « On verra si tu es sage! »

« Que veut-tu faire plus tard? » « Être heureuse... »

Ae-Cha a dix-sept ans, est actuellement lycéenne à Séoul et tente de vivre sa vie le plus simplement possible. La recherche du bonheur. Mais à cet âge, rien n'est jamais facile. Ça ne l'est jamais. Parce qu'elle a réussi à obtenir l'accord de son père, malgré la bataille constante qu'elle mène contre sa mère, elle a réussi à trouver un boulot comme mannequin. Elle a beau être la fille du directeur de la Sunshine Agency, elle préfère tenter de se débrouiller seule. D'où son métier de mannequin. Elle n'enchaîne pas vraiment les photoshoot car un des exigences de Appa Ok était qu'elle continue de se concentrer sur ses cours, histoire de ne pas ruiner son avenir. Ae-Cha est finalement une adolescente comme les autres...

vous décrirez ici le caractère de votre personnage – quinze lignes minimum.