Ça aurait pu être un soir comme les autres. Le directeur serait rentré chez lui après avoir classé sereinement la paperasse dont il s'était occupé l'après midi, après être allé saluer le personnel qu'il aurait croisé dans les couloirs. Mais cette fois, il avait du troquer sa tenue fonctionnelle mais peu cérémonieuse contre un costard cravate du plus bel effet. De plus, l'école avait été fermée au public durant l'après-midi afin de permettre aux techniciens de mettre en place la surprise qui ne manquerait pas d'arracher des sourires et des exclamations émerveillées à ses élèves. Le directeur savait chérir ses étudiants, et il savait aussi comment les ravir.

Ça aurait pu être un soir comme les autres. Les élèves seraient sortis de cours, fatiguées, et seraient rentrés chez eux en n'ayant qu'une envie: récupérer l'énergie qu'ils avaient perdus. Mais ce soir là, ils affluaient, au contraire et se pressaient devant la porte d'entrée, ayant l'expression attendue par Ha Myung. Des 'o' se dessinaient sur les lèvres, des sourires malicieux et impatients ourlaient les lèvres de tout un chacun. Ils contemplaient le hall transformé de la kirin academie en un véritable musée des horreurs. Tentures sombres, lumières morbides, squelettes, faux sang, toiles d'araignées, tout était là. Et clou du spectacle, les étudiants s'étaient présentés comme demandé en tenue: vampires, sorcières, mots vivants et autres créatures effrayantes étaient autant de silhouettes qui nourrissaient la foule monstrueuse qui tirait des regards surpris aux passants, plusieurs mètres plus loin. Ha Myung se dressa en haut des marches et prit la parole, le sourire aux lèvres comme il en avait l'habitude – il n'avait nul besoin de micro: ses élèves se turent à son approche.

« Bienvenue à tous. Comme nous vous l'avions promis, voici une surprise de taille pour vous tous, qui, comme prévu, êtes venus habillés pour l'occasion. Nous souhaitons tous que cette soirée soit pleine d'amusement, et ce qui vous attend à l'intérieur devrait y participer. Cependant, cette petit fête ne sera pas sans surveillance puisque nous comptons tous sur quelques professeurs pour veiller sur le bon déroulement de cette nuit d'Halloween. Après ces quelques avertissements... je crois qu'il ne vous reste plus qu'à découvrir tout ce que l'équipe de l'académie vous a préparé... Que la fête commence! »

Le directeur s'engouffra dans le hall, suivit de près par les élèves impatient de découvrir la nouvelle allure de leur école. Le bal d'halloween pouvait débuter.

QUELQUES REGLES A RETENIR:
☾ Ceci est le sujet commun. L'idéal serait que vous répondiez tous à ce sujet, évidemment. Essayez s'il vous plait de participer, ce serait vraiment génial (a)
☾ Kirin a été transformé en une sorte de musée de horreurs, et il faudra que votre personnage traverse ce labyrinthe avant d'accéder à la salle des fêtes ou se déroule le bal. Prenez ceci en compte dans votre RP.
☾ Lorsque vous serez arrivés a la salle, vous pourrez créer des sujets privés. Dans votre titre, vous devrez mettre [halloween] afin de signaler que votre rp fait parti de l'intrigue.
☾ Et il va sans dire que le bal est ouvert à tous les élèves qu'ils aient participé au showcase ou non =)

« Woooooooooonnie ? »
« T'as pas le droit. »
« Eh... ? Oppa ? »
« Pas Woonie. »
« Oppa.... »

Il n'y avait qu'elle pour prononcer ce nom. Il n'y avait qu'elle qui en avait le droit et le privilège depuis toujours – depuis quinze longues années. Et ce, il le savait bien puisque la première fois où il eu aperçu la jeune femme, c'était un jour d'Halloween – et ce, il le savait bien puisque la première fois que son regard percuta sa silhouette vêtue d'un déguisement puérile à son goût mais approprié pour une enfant de son âge – du même âge que lui. Il ne lui a pas parlé. Il ne lui a pas sourit. Il ne lui a pas donner de bonbons. Rien. Il l'a juste regarder quelques instants et puis rien, il s'en est allé en suivant son frère – il s'en est allé main dans la main avec Maman Song. Pourtant, il y a quinze ans, quelques jours après ce fatal soir où il l'avait « entraperçu », elle revenait dans son champ de vision – une – deux – trois fois. Et le bonjour fatidique. Et le sourire malicieux. Et la peur du dentiste – créa leur lien indissociable à tout les liens qu'il eut crée avant tant d'autres filles auparavant. Bien sur, il y a quinze ans, le jeune homme ne nourrissait pas une envie particulière d'assouvir ses désirs les plus profondément ancrés en lui – il était encore innocent, malgré son léger ton arrogant et ses cheveux noirs de jais semblable à ceux de son frère jumeau qui stupéfiait la petite fille de la ressemblance si flagrante des deux jumeaux – aucunes taches de rousseurs pouvant les différencier, rien, pas même une tache de naissance, c'était là l'exclusivité d'être jumeau avec Hyun Ki.

« Ai peur Oppa. »

Le bras de la groupie écervelé se colle à lui et il échappe un grognement de mécontentement. Pourquoi s'est-il tant forcer à accepter la demande de cet « sangsue » que voilà à ses cotés ? Il soupire. Il aurait préférer que Na Eun vienne avec lui – plus encore si ils n'étaient pas en froid, si il ne lui avait pas carrément chanter une chanson sur scène. Il se maudit toujours d'ailleurs d'avoir agit comme il l'a fait sur scène, comme-ci c'était normal qu'il vienne montrer au monde qu'elle « existe » à ses yeux comme aux yeux des autres. C'est ce que son geste a semblé représenter aux yeux du monde. Il grince des dents tandis qu'elle resserre son étreinte sur son bras et il dégage celui-ci avec un geste nonchalant.

« Oppa ? »
« Lâche moi cinq minutes. »
« Mais... »
« J'ai dis, lâche moi. »

Ils traversent tout ces couloirs perturbant les sens de chacun quand il lâche la jeune femme et s'enfonce dans la masse d'élèves. Mais c'est presque aussi vite qu'il s'est arrêter et l'attend, en se résignant à ne pas se sentir seul. C'est la simple chose qui le fait s'arrêter – la simple chose qui le fait réfléchir à ses actes. Hyun Woo l'attrape par le poignet et l'entraine à sa suite, marchant plus vite que les autres. Tout ce qu'il veut, c'est terminé ce carnage, quitter cette soirée, et laisser libre cours à son esprit divaguant. Les squelettes retombant du plafond ne lui font pas peur. Les toiles d'araignées dont les cheveux des filles sont victimes les font rire. Les citrouilles oranges dans lesquels brûlent une bougie attisent sa curiosité. Hyun Woo adorerait presque Halloween. Il adorerait encore plus si elle était là.

~ ~ ~

La dernière fois que Song Hyun Woo eut toucher à un verre d'alcool, c'est un miracle si il n'a pas sombrer dans une dépression consternante. La dernière fois qu'il toucha à un verre d'alcool, il eut fini dans le même lit que sa meilleure amie. Comme quoi, l'alcool rend idiot et aveugle les gens qui se prélassent devant leurs idéologies de «  plus je bois, mieux je vais ». Mais le soir de Halloween, les circonstances ont fait que très vite, Hyun Woo s'est retrouvé avec cette même idéologie constamment visible dans son regard et ses gestes les plus brumeux. Un verre. Deux verres. Trois verres. Un soupir se fait entendre à l'autre bout de la table. Hyun Ki. Son magnifique frère vêtu d'un jolie costume noir, simple, pas de quoi effrayer un môme.

«  Yah. Hyun Ki, t'as pas trouvé mieux comme costume ? On dirait James Bond qui va nous sauver d'une horde de vampires. »

Il émet un rire léger et continue. Pendant tout le début de soirée.

«  T'savais que Neptune était à dix sept fois plus grosses que la Terre. C'est énooooorme. T'imagine, nous on est comme ça. Et les Neptuniens, il sont sur une terre comme ça. Azy, je veux voir. Ca s'trouve, les filles sont géantes. OMO. Géaaaaantes. »

Les propos de Hyun Woo ressortaient du pathétique – sans aucun doute. Le taux d'alcoolémie de Hyun Woo est surement le plus élevé de tout ceux réunis dans la salle. Gisant sur une chaise, parlant à son frère, il reste béat face à son assiette et regarde les couleurs divaguer autour de lui – tout autour de lui tourne, bouge, tangue, mais rien à faire, Hyun Woo semble « au meilleur de sa forme ». Il attrape la main de la gamine de groupie qui l'a accompagné jusqu'ici quelques heures – ou minutes, il n'aurait su dire de toute manière, pour la faire s'assoir sur ses genoux et engouffrer son visage endolori par le remords et enivré par l'alcool dans son cou. Il se mord la lèvre, tel le prédateur cherchant à attiser la passion de sa « nouvelle proie ». Mais son regard se perd derrière les gens qui dansent sur la piste. Mais son regard l'aperçoit elle et il marche.

Cas d’extrême urgence. Ce sont les mots qu’à la fin du showcase, Jung a employé avant de te traîner jusqu’à chez elle afin te refaire le portrait. Charmante petite chose. Tu as protesté, tu as voulu lui expliquer que ta seule envie était de rentrer et de reposer. Mais la petite peste ne t’a pas laissé en placer une. Voilà pourquoi vous vous retrouvez dans la chambre de la demoiselle, devant sa coiffeuse, elle un crayon à la main, toi grimaçant. Jouer les poupées ne te sied guère, tu te retiens à peine de l’étrangler. Mais quand finalement, elle te libère, ton regard glisse vers le miroir. Et face à ton reflet, une question, une seule : à lui, est-ce que cela lui plairait ?

Cette jupe est courte. Vraiment trop courte. Et Na Eun ne préfère même pas commenter les innombrables voiles de dentelle qui la composent. Tant de froufrous la mortifient. Réprimant un soupir, la jeune fille rajuste les bretelles de son corsage immaculé. L’entreprise échoue à rendre son décolleté moins révélateur, et elle doit se contenter d’épousseter les quelques plumes qui se sont détachées de ses ailes. Un ange – voilà ce qu’elle est censée représenter. Comme créature pétrie d’amour et d’altruisme, on a déjà vu mieux. Mais Isabel a décrété qu’avec son teint pâle et ses grands yeux ronds, il n’y avait pas meilleur déguisement pour elle. Certes. Peu importe. Na Eun n’a rien d’une experte en la matière. Sa seule certitude est qu’il fait terriblement froid, et qu’ainsi découvertes, ses jambes sont en proie à tous les vents et courants d’air.

« Jung. Est-ce que c’est une auréole pailletée que tu m’as collée sur la tête ? »

Mais Jung ne répond pas ; à la faveur d’un mouvement de foule, elle a disparu dans la pénombre, sans doute partie à la recherche de son frère aîné ou de son meilleur ami. Avant de s’évanouir dans les armées, la demoiselle a toutefois cru bon de lui glisser quelques mots à l’oreille. Tu sais ce qu’il te reste à faire. Ton Woonie… mets-lui en plein la vue. Traîtresse. Mais Na Eun, dont les joues s’empourprent dans l’obscurité, n’a pas le loisir de s’appesantir sur ce coup bas. Une main se pose sur sa taille et l’attire contre un buste un inconnu. Apparemment, il n’y a pas que la bise automnale qui glisse sur ses jambes nues. Quelques regards appréciateurs profitent aussi du spectacle. Prisonnière d’une étreinte qui la dégoûte déjà, la demoiselle se débat. En vain.

« Alors, mon ange, on se promène seule ? Je peux te tenir compagnie si tu veux. »
« Je peux te casser les dents si tu veux. »
« Yah, doucement, ma belle. Tu peux jouer les fières tant que tu veux. Song est pas là pour te protéger ; d’ailleurs, quand je l’ai vu, il avait l’air plutôt occupée. Tu sais, avec une fille. »

Quelques minutes plus tard, la jeune fille esquisse son premier pas dans la salle principale. Une fois encore, elle doit arranger ses ailes. Se frayer un chemin à travers les gourgandines qui craignent citrouilles et toiles d’araignée lui a posé quelques difficultés ; envoyer son coude dans les côtes de l’autre pervers s’est aussi révélé problématique. Mais maintenant qu’elle y est parvenue, Na Eun s’en trouve presque soulagée. Son regard sonde précautionneusement les alentours. Lumière tamisée, formes énigmatiques, silhouettes mystérieuses. Son visage demeure de marbre, figée dans cette moue blasée qu’elle arbore chaque jour ; mais au fond de ses prunelles sombres s’allume une lueur de curiosité et de malice. Enfant, sa mère l’a toujours écartée de telles festivités ; la confrontation avec l’inconnu aiguise son intérêt. La demoiselle ne l’aurait jamais avoué, mais l’enthousiasme général commence à la gagner. Il retombe cependant bien vite.

« Azy, je veux voir. Ca s'trouve, les filles sont géantes. OMO. Géaaaaantes. »

Il est là. Bien entendu. Lorsqu’il s’agit de fêtes, quand Song Hyun Woo a-t-il jamais manqué à l’appel ? Na Eun voudrait l’ignorer, ses yeux restent rivés vers le sol. Mais sa voix emplit tout l’air ; elle l’entend malgré la musique assourdissante sur laquelle tous se trémoussent et se dandinent. Sa résolution flanche et cède finalement ; elle le regarde – le reconnaît. Immédiatement. Malgré son masque, malgré son visage enfoui dans le cou d’elle-ne-sait-trop-quelle fille. Bientôt, le gobelet en plastique qu’elle tenait gît sur le sol, complètement déformé ; ses pas la portent déjà vers la sortie.

Hyunki entrait dans la salle; si ca n'avait été que lui, il ne serait pas venu, mais son père avait jugé utile de le forcer à venir – histoire de lui changer les idées. Si ca n'avait tenu qu'à lui, il serait resté dans son appartement à s'empiffrer comme si sa vie en dépendait. Mais Papa Song lui avait tenu tête, et connaissant sa ténacité légendaire – pour cela, les enfants Song tenaient de leur père – il avait fini par céder, refusant cependant catégoriquement de porter quelque costume que ce soit, troquant l'habit effrayant qu'on lui avait proposé contre un costard, classique certes, et qui rendait l'ensemble peu apeurant. Mais Hyunki n'en avait que faire – il n'était pas d'humeur à jouer aux grands-frères amusants avec qui que ce soit.

A l'école, on lui jetait des regards étranges – tant pour son habit qui faisait tache au milieu des sorcières, démons, vampires, et autres créatures de l'ombre, que pour son visage muré dans une expression d'ennui absolu, qu'il avait revêtu il y avait plusieurs jours et qu'il n'avait plus quitté, pour mieux dissimuler sa tristesse et son deuil. Maman Song avait fini par céder elle aussi – à la maladie, et avait laissé derrière elle un père fort mais brisé, et deux fils totalement désemparés. Ils ne le montraient toutefois pas de la même manière. Hyunwoo avait plutôt tendance à se plonger dans l'alcool, Hyunki se renfermait sur lui même, n'adressait plus la parole à personne et préférait se perdre dans ses pensées plutôt que de suivre une conversation. D'ailleurs, ce soir là, Hyunki, qui était arrivé quelque peu avant son frère jumeau, était parti directement au bar et s'y était accoudé, muet. Il n'avait pas commandé, n'avait rien dit, avait observé, sans vraiment voir. Il avait bien vu Misun qui était rentrée dans la salle, lui avait à peine jeté un regard – il ne se sentait pas assez fort pour oser soutenir son regard sans qu'elle ne puisse y lire de la tristesse, et il ne voulait pas qu'elle croit qu'il pleurait sur son sort, alors qu'elle même avait ses problèmes, avec qu'ils avaient des problèmes. Il avait vaguement remarqué qu'elle était belle – comme d'ordinaire – mais n'avait pas inspecté plus avant, se retournant vers le comptoir, stoïque, immobile.

Puis Hyunwoo avait rappliqué. Il avait bu, sans aucun doute, et lui parlait inlassablement de choses ridicules qui n'avaient pas de prise sur le jeune homme. Il l'avait observé, pathétique, ridicule, mais n'avait ressenti aucune compassion. En cet instant, il aurait pu abandonner son frère, là, et le laisser parler dans le vide, mais il n'avait pas l'intention de bouger de l'endroit ou il avait élu temporairement domicile. « Hyunwoo... tu me gonfles. Fous moi la paix tu veux ? » Un soupir, un seul, et enfin, le jeune homme se lève tant bien que mal et laisse hyunki à ses pensées, aussi sombres soient-elles. Il n'en ressent aucune tranquillité, mais c'est mieux ainsi. Mieux vaut qu'il soit seul – mieux vaut qu'il souffre seul plutôt que de montrer sa souffrance aux autres.

Le fait est que, encore plus que la disparition d'un être cher, le fait que cette mort ai été si violente et si inattendue rendait la chose d'autant plus difficile à accepter. De plus, les soins médicaux avaient été mauvais, d'après ce que son père lui avait dit, et cela ajoutait un goût amer dans la bouche de Hyunki. Comment pouvait-il accepter une mort qui n'était même pas juste, qui n'aurait même pas du avoir lieu ? Comment pouvait-il pardonner a ces gens de n'avoir pas préservé l'être qui était si cher à son cœur de la perdition ? Non, Hyunki ne serait plus jamais pareil. Son cœur pure était perverti par la colère, la haine, la rancœur, la vengeance. Il pourrait bien combler ses peines, mais elles resteraient toujours là, peut-être moins puissantes. Mais toujours là, ténue.

« Ronàn ! Tu viendras à ce bal, que tu le veuilles ou non ! » Melisende se battait ardemment avec le jeune homme pour le forcer à l'accompagner – elle voulait absolument qu'il l'accompagne, histoire de ne pas être seule avec Seok pour surveiller les élèves, alors qu'il était le seul prof qu'elle détestait. Et puis elle voulait partager cette fête avec lui. Il avait immédiatement émit des réticences plus que prononcées, mais Melisende était coriace et elle avait fini par arriver à obtenir une promesse de sa part. Il allait falloir faire une impasse sur le costume, mais peu importait: elle était déjà amplement satisfaite. Elle lui avait montré son costume à elle et il avait grimacé, ce qui lui avait tiré un rire joyeux. Elle savait à quoi il pensait, immédiatement. Depuis qu'elle lui avait annoncé son histoire avec Lloyd, il était grognon et rapportait la majorité des choses à lui, comme un enfant qui aurait été jaloux. Pour combler cela, elle n'avait cessé de se montrer présente avec lui – elle ne voulait pas qu'il s'imagine des choses, qu'il s'éloigne d'elle. Elle avait besoin de lui, elle avait besoin qu'il soit avec elle, et ça, personne, pas même Lloyd, ne pourrait y changer quoi que ce soit.

Ils étaient donc arrivés devant l'école avant que les élèves n'arrivent, avaient parcouru l'académie. Elle avait agrippé le bras de Ronàn avec force – les araignées qui étaient accrochées aux plafonds n'étaient vraiment pas de son goût, tout comme les toiles et les squelettes plus vrais de nature qui manquaient de vous tomber dessus au moindre faux pas. Elle avait même poussé un hurlement lorsqu'un piège s'était déclenché lorsqu'elle avait ouvert une porte, ce qui avait fait sourire son compagnon – il s'était reçu une bourrade faussement agressive sur l'épaule. Ils étaient enfin arrivés à la salle des fêtes, et avaient attendus l'arrivée des élèves en tournant dans l'immense pièce. Melisende s'était observée dans le miroir – elle n'avait pas eu le temps de le faire dans son appartement – et eut un mouvement de recul, notamment du aux lentilles carmin qu'elle portait et qui donnaient un éclat effrayant à ses yeux d'ordinaire bleus. Elle avait cependant évité les fausses dents de vampires, jugeant son costume déjà évocateur. Ronàn était apparu derrière elle, et avait marmonné, faussement boudeur. « Tu fais peur Mel. » Elle avait rigolé. « Toi aussi Ronàn. Mais pas pour les même raisons. Oh, je crois que les élèves arrivent. » En effet, une rumeur stridente approchait lentement, en même temps que des cris suraigus, provoqué par le même piège qui avait fait pousser une plainte apeurée à Melisende. Elle se tourna vers son compagnon. « C'est parti pour une soirée de vigilance constante. » Elle avait souri puis était partie au bar, ou elle s'était assise, face aux élèves qui commençaient à affluer en masse. Cette vision la rendait joyeuse – elle aimait cette atmosphère.

Cependant, sa soirée consista avant tout à l'éviter, lui. Cela était compliqué – il lui semblait qu'il la suivait, qu'il était à chaque coin de couloir, à chaque tournant. Mais si elle mourrait d'envie de passer la soirée avec lui, les circonstances les en empêchait – elle ne pouvait se permettre, alors que tous les élèves étaient là, alors que les professeurs étaient là, alors que le directeur lui même était peut-être dans les parages. Ce fut pourquoi elle lui jeta un regard suppliant lorsqu'il s'avança vers elle – acte qui lui déchira le cœur. Se voir si proche de lui et pourtant si loin, de pouvoir le toucher et de pourtant devoir se résoudre à l'éviter de manière presque maladive, tout cela étaient autant de situations qui lui étaient infiniment difficiles à supporter. Elle tentait de rester concentrée sur les étudiants, qui s'occupaient joyeusement, mais la pression était telle qu'elle dut s'isoler finalement. 'Respire un coup, mel. Ça va aller. Il te suffit de ne pas y penser et... mais comment ne pas y penser ? Ash !' Ses pensées étaient désordonnées, dérangées. Plus elle tentait de l'oublier, puis il s'appropriait son esprit avec puissance. Ce n'était qu'un cercle vicieux dont elle n'arrivait pas à se défaire.

Il aurait bien bu, mais Bella passa devant lui et lui arracha des mains le verre qu’il comptait porter à ses lèvres.

« Yah. Mini-Jung, ta jupe est trop fois trop courte. »

Mais sa cadette l’ignora totalement, et Lloyd dut se résigner à se laisser tomber au fond de son siège, émettant un soupir à peine masqué. Sa morosité se lisait sur chacun des traits de son visage, dans le moindre des gestes qu’il esquissait. Une fois n’était pas coutume ; ce soir-là, le jeune homme ne se trouvait guère d’humeur, et les festivités ne parvenaient point à l’égayer. Il avait pourtant bien essayé de se prêter au jeu ; pour l’occasion, il avait revêtu un costume moins conventionnel qu’à l’accoutumée. Les pans de sa veste arrivaient plus bas qu’en temps normal, et ses cols de chemise d’ordinaire simplement boutonnés avaient été troqués contre un nœud victorien. Il avait même soigné sa coiffure, ramenant ses cheveux en arrière, se donnant un air plus sombre – plus mystérieux, plus ténébreux. Dans cette optique, la moue boudeuse dans laquelle ses lèvres semblaient s’être figées s’avérait particulièrement adaptée et prolongeait le déguisement. Mais plus qu’un accessoire, son expression reflétait avec exactitude et sans maquillage l’état d’esprit qui était alors le sien ; des pensées maussades lui alourdissaient le cœur, elles paraissaient même peser sur ses épaules qui ployaient sous elle tant elles l’accaparaient et l’accablaient.

« Oppa, viens t’amuser. »
« Yah, Jung – arrête de tirer cette tête d’enterrement. »

Qu’est-ce qui faisait que toute joie l’avait quitté ? Lui-même n’aurait su le formuler en des explications claires et compréhensibles. C’était tout un vague à l’âme qui l’enveloppait et le dégoûtait de tout. La musique, la fête, l’euphorie… tout ce qui nappait l’atmosphère n’avait pas de prise sur lui. D’habitude, il n’était pourtant pas le dernier à vouloir s’amuser. Des soirées comme celles-ci constituaient même son terrain de chasse préféré – il y avait de l’alcool, des filles, de l’abandon. Derrière leurs masques, les gens s’oubliaient et repoussaient leurs limites. Le monde s’assumait enfin comme le théâtre qu’il avait toujours été. Mais ce soir-là, Lloyd n’y arrivait tout bonnement pas. Il ne jouait pas ; une sorte d’esprit de sérieux s’était emparé de lui et l’empêchait de plaisantait. Des préoccupations sérieuses lui revenaient toujours en tête – il avait assisté au showcase, avait vu les autres briller sur scène et tenter leur chances. Certains avaient sans doute attiré de producteurs, signeraient peut-être bientôt. Face à ses camarades qui se confrontaient à leur avenir, il se souvenait qu’il était déjà en quatrième année, que la fin de sa scolarité approchait et que son futur n’était guère assuré. Jusque là, il s’était sciemment contenté de petits rôles. Mais l’ambitieux en lui réclamait davantage et brûlait de se trouver sous les feux des projecteurs. Des agents l’avaient bien déjà contacté ; mais celui qu’il avait rappelé l’autre jour lui avait annoncé, embarrassé, que les négociations en cours risquaient peut-être d’être suspendues. Il y aurait eu des rumeurs à son sujet, or l’agence exigeait de ces acteurs une réputation irré…

« Lâchez-moi un peu, vous voulez. »

Puis il y avait elle. Bien entendu. Dès qu’il était entré dans la salle, son regard l’avait guettée. C’était désormais devenu un réflexe auquel il ne coupait plus. A peine une seconde avait suffi pour la retrouver. Elle était magnifique, malgré les détails de son déguisement destinés à effrayer. De toutes les façons, au point il en était, la jeune femme aurait pu être attifée d’haillons, il l’aurait tout de même admirer et contempler avec adoration. Mais à cet instant, dans son regard, d’autres lueurs côtoyaient celle de l’envie qui y brûlait perpétuellement. On pouvait déceler dans ces pupilles de la jalousie, de l’irritation. Elle était là au bras d’un autre – au bras de ce Ronàn qu’elle avait déjà mentionné et qui comptait tant pour elle. Il savait qu’il ne pouvait lui demander de couper les ponts avec lui ; il n’en avait pas le droit. Et pourtant, son seul souhait aurait été qu’elle ne soit qu’à lui, rien qu’à lui. Mais depuis une semaine, il lui fallait se contenir, s’imposer d’insupportables limites pour ne pas alimenter les rumeurs qui circulaient déjà à leur sujet. Et elle lui manquait. Irrépressiblement, indéniablement. Il aurait voulu l’embrasser, l’enlacer – ou même simplement, l’approcher. Mais d’un signe de tête, elle l’en dissuada. Une fois encore. Lloyd en serait devenu fou – ses sens se révoltaient, son orgueil se soulevait. Le sang lui battait aux tempes. Jamais auparavant, les on-dit et les quolibets n’avaient dicté sa conduite ; l’opinion commune, il en avait toujours fait abstraction. Elle finirait bien pas lui donner raison. Le jeune homme vit Melisende s’isoler, glissant vers un endroit à l’abri des regards. Il n’y tint finalement plus.

« Danse avec moi. Là. Maintenant ; devant tout le monde. Pour leur montrer qu’ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent, pour leur prouver que cela n’a pas d’importance – on n’a pas besoin d’eux et de leur approbation. On peut juste… juste… On vaut mieux que cela.

Faisant fi des conséquences et de la raison, il l’avait rejointe, et sa main s’était refermée sur son poignet. Et dans son élan, ses mots lui échappèrent.

« Danse avec moi. »

« Je ne veux pas y aller. » Mais ma meilleure amie n'est pas du même avis. Alors, elle attrape ma couette et tire un grand coup dessus, dévoilant mon frêle corps seulement vêtus d'un tee-shirt et d'un boxer. Un courant d'air me fait frissonner et je lâche un grognement de frustration. Min Ah m'ignore et me désigne la porte d'un geste autoritaire. Je n'ai pas osé lui expliquer la raison de enfermement soudain. Mais je la comprend. Elle m'a vu me cloitrer dans ma chambre, ne sortant que pour assouvir quelques besoins naturels. Je l'ai entendue venir gratter à ma porte, je l'ai entendue, elle et ses paroles réconfortantes qui ne peuvent atténuer la douleur. Elle ne comprend pas mais je ne peux pas lui expliquer. Mais cette fois, c'est différent. Elle a réussi à forcer la serrure de ma porte, sans que je ne sache vraiment comment. Oui, quand Minnie veut quelque chose, elle fait tout pour l'obtenir. J'esquive donc son regard inquisiteur et file en vitesse sous la douche. Je n'ose même pas me regarder dans le miroir, me contentant de me déshabiller et d'entrer sous le jet d'eau chaude. J'y reste moins de cinq minutes. A peine le temps de me décrasser et de laver ma longue chevelure. La direction artistique de la S-A n'ayant pas encore totalement décidé du concept du groupe, je n'ai pas le droit d'y toucher. Pourtant, j'aimerais bien retrouver ma coupe courte : bien plus pratique le matin. Une fois sortie de la salle d'eau, ma meilleure-amie me saute dessus et me traine dans la cuisine. Bizarrement, la maison est vide. Elle me force à m'assoir sur une chaise et écarte les mèches noires de mon visage. Je ferme les yeux. Avec un peu de chance, je vais pouvoir dormir un peu pendant qu'elle joue à la poupée avec moi. Mais c'est toujours la même chose. Dès que mes paupières sont closes, c'est la même scène qui se rejoue sans cesse : les larmes dans les yeux de Hyun Ki, le désespoir sur les traits de son visage, le téléphone qu'il sert dans ses mains tremblantes. Et ces remords qui me rongent les entrailles. Je n'aurais pas du partir. Je n'aurais pas du l'abandonner ainsi. Mais j'avais peur. Terriblement peur. De l'avenir, de moi-même, de ça. Et maintenant, je m'en veux. C'est toujours comme ça, avec moi : j'agis comme idiote, sans réfléchir. Et après, je regrette. Alors, je n'ose plus aller à l'école, de peur de tomber sur lui. Du regard qu'il pourrait me lancer. De ces paroles qui pourraient me toucher. Ou simplement, le fait qu'il m'ignore comme si je n'étais plus rien pour lui. Après tout, c'est peut-être le cas. Sûrement... Min Ah me secoue doucement par l'épaule. J'ouvre les yeux et je vois son regard inquiet qui me fixe. Je détourne la tête. Elle me tend un miroir pour que j'admire son travail. Je l'attrape en tremblant et contemple mon reflet. Le maquillage n'a pas réussit à cacher les sombres cernes qui s'étalent sous mes yeux noirs. J'ai l'air d'un zombie. Je déteste les morts-vivants. Je déteste Halloween. Je me déteste. « Et maintenant : le costume! » J'observe la robe blanche que j'ai choisi quelques semaines plus tôt, sans savoir le secret que me cachait alors mon propre corps. J'étais alors heureuse, sur-excitée à l'idée de me rendre à ce bal. J'avais choisi ce costume avec soin, espérant me démarquer des autres. Est-ce que je rentrerais encore dedans? Après tout, j'ai pris soin à ne manger que le strict minimum, ignorant les grondements de mon estomac, pour ne pas prendre un seul gramme. Le cacher... Je me lève et attrape le vêtement pour me trainer jusque ma chambre. J'enfile la robe avec anxiété. Je referme la fermeture-éclair avec facilité et je pousse un soupire de soulagement. Je me place alors de profil devant le miroir de mon armoire, fixant mon ventre. Étais-je vraiment enceinte? Ainsi vêtue, j'ai presque l'illusion que j'ai rêvé tout ceci. Minnie déboule en me balançant une perruque blanche. Je l'attrape au vol. Et plaçant mes cheveux en chignon, je la place sur mon crâne. Je suis prête. Ma meilleure-amie étant déjà préparée, je me contente de la suivre sagement...

Le blabla incessant de Min Ah, tout au long du chemin, réussit à me tirer de mes sombres pensées, pour quelques temps seulement. La réalité me retomberait dessus aussi rapidement qu'elle avait disparue, me laissant seule avec mes angoisses, lorsque je retrouverais ma chambre. Mes parents avaient compris qu'ils ne devaient pas insister. Mon petit-frère avait bien essayé de piquer une crise pour que j'accepte de lui ouvrir mais la vue d'un petit enfant me donnait envie de mourir. Pourtant, il est l'être le plus cher à mon cœur. En fait, il est ex-æquo avec Hyun Ki. C'est dire l'attachement que je porte à mon jeune frère. Mais sa vue me rappelait l'être que je portais en moi. Lui ressemblerait-il? Ou tiendrait-il plus de mon ex(?) petit-ami? La vue de l'école, transformée en maison de l'horreur, m'arrache à mes pensées. Surprise, j'ouvre de grands yeux étonnés. Le directeur a réellement accomplit un travail formidable. Enthousiaste, Minah me tire par la main en riant. Nous entrons alors dans le hall. C'est à peine si je reconnais l'école dans laquelle j'étudie depuis deux ans. Les attractions prévues par l'équipe pédagogiques réussissent à m'arracher quelques cris de peur ainsi que des éclats de rire joyeux. Je redeviens l'innocente Kang Mi Sun. Et puis, nous voilà dans la salle des fêtes. La musique résonne déjà, bourdonnement envoûtant qui donne l'impression d'avoir atterrit dans un monde parallèle, étrange. Mon regard scrute mécaniquement la pièce et je vois, furtivement le regard de Hyun Ki qui se détourne de moi. Mon cœur se serre, j'ai mal. Que faire? Que dire? Minnie me tire vers une table et je me laisse tomber sur une chaise tandis qu'elle va chercher à boire. Je suis donc seule. Plus que jamais. Une nouvelle fois, je cherche Hyun Ki des yeux. Il est toujours au bar, me tournant le dos. Je vois son frère s'éloigner d'une démarche pas très nette. J'ai envie d'aller le voir. J'ai besoin de le voir. Peut-être serait-il temps d'oublier mon égoïsme et mes problèmes personnels. Peut-être serait-il temps de faire le premier pas. Peut-être serait-il temps de me montrer digne de lui. Il a besoin d'aide. Et pour avoir subi le deuil quelques mois plus tôt, je savais aisément quel genre de sentiments, quel type de pensées pouvaient s'être emparé de lui. Je me lève alors, hésitante. Mais ma décision se fraye un chemin de feu jusqu'à mon cœur et me donne le courage d'avancer. Je fend la foule qui danse en riant. Et je m'approche, les jambes tremblantes, les mains serrées. Et soudain, il est là, devant moi. Il ne me voit pas, il ne m'a pas entendu. Je m'installe à côté de lui, m'appuyant contre le bar, dans la même direction que lui. Toutefois, je n'ose pas le regarder. « Je suis désolé pour ta maman... »

Je n'aime pas Halloween. Je n'aime pas les films d'horreur. En gros, je n'aime pas avoir peur. Je suis une vraie trouillarde et je l'assume parfaitement. Je suis capable de chanter et de danser devant des milliers de personnes. Mais je pleure pathétiquement dès qu'on me parle d'esprit, de zombies ou de trucs un peu trop surnaturels. Je crois à tout ça. Peut-être un peu trop. C'est sûrement pour ça que je hurle comme une dingue lorsque j'entends un bruit bizarre la nuit. Je devrais peut-être acheter un chien. Quoi qu'il ne serait pas très utile contre un être des ténèbres... Mais je suis professeur. Je suis donc embarquée de force pour surveiller les élèves lors du bal organisé par la Kirin. Je déteste ça. Je ne pourrais même pas danser puisque je suis censé les surveiller. Ils sont grands, non? Ils ne peuvent pas faire ça tout seuls?! Bref, j'ai cherché le costume parfait – parce que oui, en plus, on doit être déguisé, c'est pas drôle sinon – pendant un mois. Et finalement, j'ai décidé de reprendre un de mes anciens costumes de scène. Avec un peu de chance, personne ne remarquera. Officiellement, je suis déguisée en Michael Jackson. WHO ELSE ???!!! *sbaff * Je porte donc un super costard de dingue, avec un super méga top chapeau. La classe, non?!

Et finalement, c'est le grand soir. J'apporte mon costume à l'école, ne voulant pas rentrer chez moi pour revenir ici deux heures plus tard. Autant rester pour aider à terminer les préparations. Bon d'accord, c'est surtout parce que je n'aime pas traîner seule dans les rues, le soir. J'ai pris une douche rapide après mon dernière cours puis, je me suis préparée dans les vestiaires, prenant soin de laisser toutes les lumières bien allumées. On ne sait jamais, un psychopathe peut très bien se cacher dans l'ombre. Autant ne lui laisser aucune chance! Et me voilà finalement prête. J'avoue que je n'ai pas spécialement envie de faire le tour de l'école en sachant qu'elle a été transformée en maison hantée. Je vais donc attendre l'arrivée des élèves dans la salle des fêtes. Presque pathétiquement. N'aurais-je pas dû montrer l'exemple en me jetant tête baissée vers le danger, quitte à affronter mes peurs? Oui mais non. Mauvaise idée. Je préfère mettre ma fierté de côté et être capable de dormir cette nuit. J'entends des cris de frayeurs retentirent dans les couloirs, suivit d'éclats de rire. J'esquisse un sourire rassuré. Si les autres aiment se faire peur, ils vont être servit, d'après ce que m'a raconté le directeur. La musique éclate soudainement dans la salle me faisant sursauter. Je pose une main sur mon cœur affolé et respire un grand coup, histoire de le calmer. Je jette un regard noir au DJ, qui m'adresse une grimace moqueuse. Imbécile. Les premiers étudiants entrent dans la salle, certains plus pâles que d'autres. Par contre, ils jettent tous des regards étonnés – mais positif – sur les décorations de la salle. Good job, boss!

Vingt minutes plus tard, la salle est blindée de monde et une troupe serrée d'élèves dansent au milieu de la pièce. Je les imiterais bien mais j'ai déjà empêché deux abrutis de monter sur scène pour montrer leurs fesses. Ce genre de comportement me convaincrais presque de ne pas faire d'enfant : pour éviter d'ajouter des idiots sur notre pauvre planète Terre. J'ai aperçu Melisende Unnie et Ronan Oppa, il y a dix minutes mais bizarrement, ils ont très rapidement disparus. Heureusement, Jo Seok est venu me tenir compagnie pendant quelques instants. Il est plutôt mignon comme type. Je sais que la moitié des élèves de sexe féminin bavent sur lui. C'est plutôt amusant à voir. D'accord, c'est un de mes passe-temps favoris... Elles rêvent toutes de l'avoir mais après tout, elles savent très bien ce qu'elles risquent si elles sont surprises à flirter avec un professeur : leur place dans cette école. De plus, je sais que Jo Seok tient à son boulot. Il ne risquera pas une petite amourette avec un e étudiante. Oh et puis, après tout, chacun fait ce qu'il veut hein! Je soupire. Je m'ennuie. Jo Seok est parti discuter avec Ying et je me retrouve toute seule. Où est donc ce babo de Jang Woo?! Je porte mon verre à mes lèvres en scannant la salle des yeux, tentant de repérer un visage connu dans cette foule seulement éclairée par quelques lumières colorées et clignotantes. Soudain, mon attention est attirée par un petit groupe. Je plisse les yeux. Et m'étrangle avec ma boisson. Omo Melisende, qu'est-ce qui te prend? Je tousse, à deux doigts de mourir étouffée. En fait, vu d'un regard extérieur, je dois être l'héroïne d'une scène très comique, avec mes joues rouges et mes yeux larmoyants.

La fête d’halloween est une occasion en hors pour pouvoir passer à s’amuser avec les autres membres de la Kirin. Même si ils ont pour la plupart tous cours de danse dans cette établissement, ce n’est pas pareil quant on danse dans un cours qu’on danse en boîte ou pendant une fête –surtout si on a Jin Ae la tyrante comme professeur de danse- Mais avant la soirée d’halloween, il fallait d’abord passer par le showcase et bien sur, Jang Woo était obligé d’y aller, étant professeur de chant, il se devait de voir si les élèves avaient chanté comme il faut et ce fut pour la plupart le cas. Il y a même certaine personne qui ont réussi à l’impressionner, même si Jang Woo est un professeur assez cool cela n’empêche pas qu’il peut gueuler quand cela ne va pas. Enfin, il était resté devant la scène et regarda chaque membre passé un par un ou même les duo d’ailleurs. Puis quand tout fut fini, il repartit tranquillement vers son appartement en bus, quant il fut chez lui. Il s’installa dans le canapé pour regarder la télévision, ce n’est que quelques minutes plus tard qu’il se repensa au faite qu’il devait aller à la soirée d’halloween pour surveiller les étudiants. Il se leva d’un coup avant de soupirer bruyamment, il avait complètement oublier de se prendre un costume … Allez Jang Woo, go to the dressing !

La tête plongé dans son armoire, le jeune professeur cherchait difficilement un costume assez original pour halloween. Voyant qu’il n’avait rien du tout, il appela son meilleur ami pour lui demander si il n’avait un costume et heureusement, il en avait un. Il lui déposa dix minutes après, Jang Woo pu enfin se changer et enfiler le costume. Il se coiffa vite fait et se maquilla sous les yeux comme un vrai gothique. Il partit ensuite vers la kirin school. Il dut bien sur prendre un taxis sinon il aurait eu l’air fin dans le bus avec ce costume. Une fois devant la grande porte de la salle de fête, Jang Woo entra calmement mais il sursauta en entendant des hurler venir des couloirs, il avait complètement zappé le faite qu’il allait devoir passer par le chemin des horreurs avant d’entrer. Il soupira avant de s’y aventuré doucement, il regardait de tous les côtés et bien sur les élèves s’amusaient à lui faire peur et cela marchait la plupart du temps. Il ne mit que quelques minutes avant de pouvoir voir enfin la salle ou la fête avait déjà commencé. Il pencha la tête sur le côté avant de se poser dans un coin pour regarder les autres danser mais il repéra assez vite Jin Ae. Il fit un sourire diabolique avant de s’approcher d’elle doucement mais celle-ci se mit à tousser à en devenir rouge tomate. Il lui tapota doucement dans le dos avant de voir qu’elle allait mieux.

« Tu devrais arrêter de boire, tu vois dans quel état tu te met à force de boire un peu trop… »

Il eut un sourire au coin avant de prendre un verre lui aussi. Il en bu une gorgée tout en regardant devant lui pour voir si aucune personne ne faisait le Bazard mais Jang Woo remarqua alors Melisende avec un élève de sa classe Lloyd ? Woo ouvrit grand la bouche quant-il les vit danser ensemble.

Jang Woo était maintenant présent dans la salle de bal, le temps avait passé depuis le début de la soirée et il était un peu en retard mais était-ce vraiment de sa faute ? Oui et alors ? Jang Woo n’est pas du genre à se presser, il prend tout son temps pour se faire beau et pour pouvoir être à son top de la forme même si ce n’était pas le cas ce soir. Une fois dans la salle, il se dirigea vers le bar ou se trouvait Jin Ae qui était entrain de s’étouffer à force de trop boire. « YAH! CHUGULLE?! » Jang Woo secoua la tête en levant les yeux au ciel, elle ne savait vraiment pas se faire discrète celle-là c’est fou. « Tu aurais du choisir un autre costume... En clown par exemple, puisque tu pense être siiiii drôle que ça. » Jang Woo prit un verre et en bu une gorgée avant de secouer la tête désespérément. Elle n’était vraiment pas drôle, il faudrait vraiment que Jang Woo lui donne quelques cours pour qu’elle soit un minimum drôle car bizarrement Jang Woo ne rigolait pas du tout à cette blague ? Enfin, si s’en est une…

« C’était censé être drôle ? Car si c’est le cas excuse moi, j’ai oublié de rire… Tu t’es habillé en quoi là en king of the pop ? Tss… Faut vraiment que je te donne des cours pour ton humour qui ne monte pas plus haut que le plus bas des éléphants ! »

Le rapport avec les éléphants ? Aucun, Jang Woo est du genre à être vraiment bizarre des fois alors ce genre de chose le rend plutôt mignon et fait tout son charme n’est ce pas ? Jang Woo tourna la tête pour regarder la piste de danse pour voir si il fallait qu’il intervienne pour une bêtise ou non, mais son regard se bloqua sur un couple entrain de danse, il était entrain de complètement divagué ou il voyait vraiment Melisende entrain de danser avec Lloyd, un élève en théâtre … Jang Woo avait la bouche grande ouverte mais il la referma vite et tourna le regard vers Jin Ae avant de la questionner du regard, c’était sa meilleure amie après tout, elle devait être au courant de cela. « Est-ce qu'on voit la même chose ou j'ai trop abusé du jus d'orange ? » Jang Woo haussa les épaules avant de boire une nouvelle fois un peu de son verre, il le posa ensuite sur la table devant lui avant de tourner la tête une nouvelle fois vers l’ancienne stars.

« Je ne penses pas que tu es abusé du jus d’orange, puisque je vois la même chose… Mais elle est assez grande après tout, on ne va quand même pas aller lui faire la morale, elle fait ce qu’elle veut. »

Jang Woo fit un sourire au coin avant de croiser les bras sur son torse et de regarder encore une fois à travers la salle. Une fois le tour fait, il reposa son regard sur Jin Ae et remarqua son regard, Jang Woo se retient de rire en voyant la tête que faisait la jeune danseuse, elle avait un visage à faire pleurer de rire, il faut l’avouer. « Où est ta conquête du jour ? » Jang Woo rigola doucement avant de secouer la tête en levant les yeux au ciel, elle savait très bien qu’il ne fallait pas ramener de cavalière puisqu’ils étaient censé surveiller la petite fête n’est ce pas ? Alors pouvait-il faire venir une conquête ? Pas vraiment nan, alors franchement, l’alcool ne lui réussit pas à cette petite.

« Elle doit surement m’attendre dans ma chambre en attendant impatiemment que je reviennes de mon travail… Hum, depuis quand tu t’intéresses pour mes conquêtes maintenant ? Tu as peur que je leur apporte plus d’importance qu’à toi ? Jalouse ?

Jang Woo rigola à ses paroles, comme si la petite morveuse pouvait être jalouse des conquêtes de celui-ci alors qu’elle n’est pas de ce genre là n’est ce pas ? Puis, il fallait bien qu’elle dise quelques choses comment un petit pic sinon, ce ne serait pas une bonne journée pour elle. Comme quoi, ils étaient encore de gros gamin tous les deux mais bien sur, pour Jang Woo c’est elle la plus immature… « Je m'ennuie... A part réprimander des élèves rebelles, il n'y a pas grand chose à faire. Je pensais que ça serait plus amusant... Tu crois que je peux aller danser ? » Jang Woo posa son regard sur la piste de danse et remarqua beaucoup de mec en train de danser, elle voulait aller danser avec eux alors qu’ils sont encore adolescent et surement encore dans l’âge ou le sexe passe avant tout avec les films porno et les magasines du même genre ? Jang Woo passa sa main dans ses cheveux avant de sourire.

« Si tu veux te faire mater par une bande de pré-adulte encore à l’âge des couche culotte pourquoi pas, après tout je te dirais non tu m’aurais frappé n’est ce pas ? Violente la Jin Ae, faudra que je t’enferme dans le zoo… Mais plus du côté des hippopotame tu vois. »

Jang Woo rigola à sa bêtise et un premier pique pour la demoiselle, elle avait commencé après tout n’est ce pas ? Alors il n’allait quand même pas se laisser marcher sur les pieds, comme si c’était son genre.

« Tu aurais du choisir un autre costume... En clown par exemple, puisque tu pense être siiiii drôle que ça. » « C’était censé être drôle ? Car si c’est le cas excuse moi, j’ai oublié de rire… Tu t’es habillé en quoi là en king of the pop ? Tss… Faut vraiment que je te donne des cours pour ton humour qui ne monte pas plus haut que le plus bas des éléphants ! » Non, ce n'était pas une blague. Plutôt une remarque acide comme j'avais l'habitude de lui lancer. Après tout, c'est lui qui avait commencé. Mais, vexée par sa réflexion à propos de mon costume, je m'approchais de lui et lui assignait un faible coup poing au niveau du bras. Je ne cherchais pas à lui mal mais plutôt à ne pas me blesser. Il était peut-être prof de chant mais je l'avais déjà surpris à moitié nu dans les douches réservées au corps enseignant. Et je peux vous assurer qu'il est vachement musclé. M'éclater la main sur un biceps en béton, non merci. « Tsss, babo... » Je croisais les bras et lui tournais le dos en faisant la moue, histoire de montrer mon mécontentement. Il changea de sujet en répondant à ma question sur le nouveau couple qui dansait toujours au milieu de la piste. Moui bon, ce n'est peut-être pas mes affaires mais il s'agit de mon amie. Alors, j'estime que j'ai le droit de m'immiscer dans sa vie privée. Et puis c'est tout. Elle ne se gène pas, elle, de me poser des questions indélicates sur mes relations avec la gente masculine. Je haussais les épaules, refusant de lui adresser la parole. Je ne céderais pas, aussi mignon soit-il! D'ailleurs, Melisende est persuadée qu'il y a quelque chose entre nous deux. Elle devrait arrêter l'alcool. Mais genre, vraiment. A part une envie de meurtre, je vois mal ce que je pourrais ressentir d'autre pour cet imbécile. Il est peut-être canon, je ne suis pas totalement idiote, j'ai ma fierté moi, Madame!

Toutefois, j'ai toujours été étrangement possessive avec lui. Et l'entendre se vanter des filles qu'il a réussit à draguer et à ramener chez lui – par d'inconnus miracles - dans la salle des profs me met bizarrement en rogne. « Où est ta conquête du jour ? » Je l'entendis rire derrière moi et je me renfrognais un peu plus. Ah ça va hein, je sais que je suis pitoyable, pas besoin d'en rajouter une couche. « Elle doit surement m’attendre dans ma chambre en attendant impatiemment que je reviennes de mon travail… Hum, depuis quand tu t’intéresses pour mes conquêtes maintenant ? Tu as peur que je leur apporte plus d’importance qu’à toi ? Jalouse ? » Je me retournais vers lui, hargneuse. « Et pourquoi je serais jalouse, hein?! Qu'est-ce qui te fais croire que tu peux m'intéresser? Tu n'es qu'un pitoyable prof qui n'arrive jamais à rien, sauf peut-être, à ramener des filles innocentes et naïves dans ton lit pour ensuite les rejeter le lendemain, une fois tes petites affaires terminées. Imbécile... » Oui, bon, il a touché le point sensible. Et quand on me cherche, on me trouve. Alors oui, je m'intéresse à lui. Sauf que je m'en rend pas encore compte. Cette fois, c'est moi l'idiote... Têtue, je refuse de bouger. J'étais là en première, nom d'un chien. Il n'a qu'à partir, lui.

Et finalement, ma colère s'estompe et laisse place à un sentiment d'ennui profond. Il n'est même pas capable de m'amuser. D'habitude, pourtant, nos gentilles disputes de gamins me font passer le temps. Mais ce soir, il se montre étrangement... étrange. Bon, trouvons un moyen de le faire se remuer un peu... « Je m'ennuie... A part réprimander des élèves rebelles, il n'y a pas grand chose à faire. Je pensais que ça serait plus amusant... Tu crois que je peux aller danser ? » Je lui jetais un regard curieux, attendant sa réaction avec une pointe d'impatience. Il passe une main dans ses cheveux et sourit. Mon cœur rate un battement. Il ne me regarde même pas. « Si tu veux te faire mater par une bande de pré-adulte encore à l’âge des couche culotte pourquoi pas, après tout je te dirais non tu m’aurais frappé n’est ce pas ? Violente la Jin Ae, faudra que je t’enferme dans le zoo… Mais plus du côté des hippopotame tu vois. » Je hausse les épaules et ignore sa méchante remarque sur le zoo. Si je on doit me comparer à un animal, crois-moi mon chou, ce ne serait certainement pas un hippopotame... Je me tourne vers lui en enlevant ma veste, laissant ainsi dévoiler un bustier en cuir noir qui épouse les formes de mon corps d'une façon particulièrement provocatrice. Je lui adresse un sourire moqueur. « Qu'est-ce que ça peut te faire qu'une bande d'adolescents me ''mate''? Serait-tu... Jaloux? Non, impossible, je ne suis pas suffisamment séduisante à tes yeux, n'est-ce pas? Tiens-moi ça, pendant que je vais m'amuser un peu... » Je lui balance ma veste, qu'il attrape par réflexe. Puis, je m'enfonce dans la foule de danseurs, sans lui laisser le temps de répliquer. Toutefois, je prend soin de rester parfaitement dans son champ de vision, histoire qu'il ne rate rien du spectacle. En espérant – secrètement – qu'il regrettera d'agir en véritable goujat avec moi. Et là, en plein milieu des lumières clignotantes, sous les regards envieux de certains de mes élèves – et même de ceux qui ne font pas partis de ma classe – je me met à me trémousser au rythme de la musique.